Sondage trimestriel ASDEQ-Léger marketing: Le temps au beau fixe pour
l'économie québécoise selon 70% des économistes
MONTRÉAL, le 15 nov. /CNW Telbec/ - L'économie québécoise se maintiendra au cours des six prochains mois selon 70% des économistes interrogés lors du dernier sondage trimestriel mené par Léger Marketing auprès des membres de l'Association des économistes québécois (ASDEQ). Seulement 12% d'entre eux pensent qu'elle va se détériorer, alors que 17% entrevoient une amélioration durant cette période.
En comparant avec les résultats des sondages précédents, il apparaît que la perspective d'embellie de la situation économique au Québec est de moins en moins partagée par les économistes : 32% croyaient en une amélioration en juillet dernier et 45% en mars. Cela représente donc une chute de 28 points au cours des six derniers mois.
La conjoncture économique canadienne et américaine
La majorité des économistes consultés (53 %) ne croient pas que l'économie américaine connaîtra une rechute au cours de la prochaine année, mais quatre économistes sur dix (41%) estiment que cette situation est possible, et 6% n'ont pas émis d'opinion sur cette question.
Quelle que soit la perspective d'évolution de l'économie américaine envisagée par les économistes interrogés, la majorité d'entre eux ne sont pas favorables à une intervention de l'État ou des autorités monétaires. En effet, près des deux tiers (64%) estiment que les autorités américaines ne devraient pas augmenter les dépenses publiques et accentuer la taille du déficit pour empêcher une rechute de leur économie, tandis que 30% estiment que les autorités américaines devraient intervenir dès à présent. De plus, selon la moitié des économistes sondés (50%), les autorités monétaires américaines ne devraient pas encore recourir massivement à l'achat de titres de dette publique pour soutenir leur économie et 37% pensent le contraire. En fait, à la lumière des récents événements, il apparaît que les États-Unis comptent sur les autres pays pour relever leur propre économie, affirme Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l'Association des économistes du Québec (ASDEQ).
Par contre, advenant une rechute de l'économie américaine, 60% des économistes consultés croient que le gouvernement fédéral et la Banque du Canada auront à adopter des politiques plus expansionnistes que prévu pour éviter un ralentissement de l'économie canadienne au cours de la prochaine année. Cependant, 36% d'entre eux ne partagent pas cet avis.
Recensement fédéral 2011 : 89% des économistes sondés prévoient que la décision du fédéral aura un impact négatif sur les études socio-économiques de leur sphère d'activité
Selon 61% des économistes interrogés, la décision du gouvernement fédéral de remplacer le questionnaire long et obligatoire par une enquête volontaire lors du recensement de 2011 affectera négativement et de manière substantielle les études socio-économiques qui se basent sur ces données. De plus, 28% estiment que ces études seront touchées de manière modérée par cette décision, alors que seulement 4% pensent que ce changement n'affectera pas du tout les études socio-économiques de leurs sphères d'activité.
Par ailleurs, près des trois quarts des économistes consultés (73%) sont d'avis qu'une analyse bénéfice-coût relative aux changements proposés par le gouvernement fédéral devrait être menée avant que ceux-ci ne soient rendus opérationnels, quitte à retarder la tenue du recensement prévue en 2011. Le quart d'entre eux (23%) ne partagent toutefois pas cet avis. Finalement, la presque totalité des économistes sondés, soit 95%, seraient en faveur de la mise en place d'un processus de consultation auprès des principaux utilisateurs des données du recensement en vue d'identifier les options susceptibles d'améliorer celui de 2016 et les suivants. Selon M. Cousineau, compte tenu du caractère de bien public qu'est le recensement, les gouvernements devraient en faire la promotion et expliquer son utilité auprès de la population.
Un moratoire sur l'exploitation des gaz de schiste s'impose selon 62% des économistes interrogés
Sept économistes sur dix (70%) interrogés dans ce sondage estiment que les études et les analyses économiques et environnementales réalisées à ce jour sont insuffisantes pour juger de la pertinence de promouvoir le développement de la filière énergétique du gaz de schiste, tandis que 15% sont d'opinion contraire et 15% ont préféré ne pas se prononcer sur cette question.
De plus, 56% des économistes sondés ne croient pas que les travaux du BAPE fourniront toute l'information nécessaire pour juger de la pertinence de promouvoir l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste. Un peu plus du quart d'entre eux (28%) ne partagent pas cet avis et 16% n'ont pas émis d'opinion à ce sujet. Finalement, un moratoire sur le développement de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste s'impose, à tout le moins avant que ne soient complétés les travaux du BAPE, selon 62% des économistes consultés, alors que 26% ne pensent pas qu'un tel moratoire est nécessaire et que 12% ne se sont pas prononcés sur ce sujet.
Les gouvernements ne devraient pas s'impliquer de manière massive dans le financement d'installations sportives majeures selon les deux tiers des économistes interrogés (69%)
Selon 69% des économistes interrogés, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux ne devraient pas prendre à leur charge la grande majorité des coûts de construction de projets tels que celui de l'amphithéâtre multifonctionnel de Québec. De plus, 84% d'entre eux ne croient pas que les gouvernements ont à subventionner les coûts annuels d'opération de ces projets. À l'opposé, le quart des économistes (27%) pensent que les gouvernements devraient s'impliquer financièrement et 11% considèrent qu'il convient de subventionner les coûts annuels d'opération.
De l'avis de 55% des économistes sondés, les gouvernements devraient évaluer la pertinence de financer de tels projets en définissant des programmes d'aide basés sur des normes précises, alors que 42% estiment plutôt que celle-ci devrait être évaluée au cas par cas.
Les économistes estiment que les gouvernements manquent de rigueur dans l'analyse des dossiers. Ils sont d'avis qu'il y a trop de laxisme de la part des gouvernements dans les dossiers du recensement, du gaz de schiste et du financement d'installations sportives. Moins de politiques et plus d'analyse économique éviteraient bien des dérapages, affirme Jean-Marc Léger, économiste et Président de Léger Marketing.
Méthodologie
Le sondage a été réalisé par Internet, du 21 octobre au 3 novembre 2010, auprès des économistes membres de l'Association des économistes québécois (ASDEQ). Dans l'ensemble, 198 des 573 membres rejoints de l'Association ont répondu au sondage, ce qui confère aux résultats de l'étude une précision de ± 5,6%, et ce, 19 fois sur 20.
Ce sondage s'inscrit dans une série de sondages que l'ASDEQ et Léger Marketing réalisent chaque trimestre afin de présenter le point de vue des économistes québécois sur la situation économique du Québec ainsi que sur différentes questions liées à l'actualité économique.
L'ASDEQ
L'ASDEQ, fondée en 1975, est la principale association professionnelle indépendante regroupant les économistes québécois, résidant au Québec ou ailleurs. L'ASDEQ vise à assurer la promotion professionnelle de ses membres et à favoriser le développement et la diffusion des connaissances économiques. L'ASDEQ est une association active et ouverte dont plusieurs de ses membres sont consultés par nos décideurs publics et occupent des responsabilités importantes au sein de grandes organisations publiques et privées.
Résultats détaillés du sondage
L'ASDEQ comprend près de 600 membres qui ont été contactés par courrier électronique, dont 198 (33%) ont répondu au sondage.
Tableau 1 - Évolution de la situation économique du Québec à court terme
Question : À votre avis, au cours des six prochains mois, la situation économique du Québec va-t-elle :
NOV. 2010 |
JUILLET 2010 |
MARS 2010 |
OCT. 2009 |
MAI 2009 |
FÉV. 2009 |
|
Se détériorer | 12% | 7% | 3% | 7% | 27% | 82% |
Se maintenir | 70% | 60% | 51% | 50% | 47% | 17% |
S'améliorer | 17% | 32% | 45% | 42% | 24% | 1% |
Sans opinion | 1% | 1% | 1% | 1% | 2% | 0% |
Tableau 2 - La conjoncture économique canadienne et américaine
Question : À la suite de la publication de statistiques économiques décevantes au cours des dernières semaines, plusieurs organismes de prévision économique sont à revoir à la baisse les taux de croissance de l'économie canadienne et américaine. La Banque fédérale américaine et la Banque du Canada se sont dites prêtes, de leur côté, à intervenir si la situation se dégradait.
(n=198)
OUI |
NON |
NE SAIT PAS |
|
Pensez-vous qu'une rechute de l'économie américaine est à prévoir dans la prochaine année? | 41% | 53% | 6% |
À votre avis, les autorités américaines devraient-elles, dès à présent, augmenter les dépenses publiques et accentuer la taille du déficit pour empêcher une rechute de son économie? | 30% | 64% | 6% |
Selon vous, les autorités monétaires américaines devraient-elles recourir encore massivement à l'achat de titres de dette publique pour soutenir leur économie? | 37% | 50% | 13% |
Advenant une rechute de l'économie américaine, croyez-vous que le gouvernement fédéral et la Banque du Canada devront adopter des politiques plus expansionnistes que prévu pour éviter un ralentissement de l'économie canadienne au cours de la prochaine année? | 60% | 36% | 4% |
Tableaux 3 et 4 - Recensement fédéral 2011 : remplacement du questionnaire long et obligatoire par une enquête volontaire
Question : Le 26 juin dernier le gouvernement fédéral faisait part de sa décision de remplacer le questionnaire long et obligatoire du recensement de la population prévu en 2011 par une enquête nationale des ménages qui serait volontaire. Les spécialistes de la statistique estiment que la qualité de l'information statistique des données obtenues de cette enquête risque d'être diminuée advenant un taux de non-réponses inférieur à un certain seuil.
(n=198)
Substantiel-lement (abandonnées, compromises) |
Modérément (élaguées, modifiées) |
Pas du tout |
Ne sait pas |
|
Prévoyez-vous que les études socio-économiques utilisant les données du recensement dans votre secteur d'activité professionnelle seront affectées négativement par la décision du gouvernement fédéral? | 61% | 28% | 4% | 7% |
OUI |
NON |
NE SAIT PAS |
|
À votre avis, est-ce qu'une analyse bénéfice-coût relative aux changements proposés par le gouvernement fédéral devrait être menée avant qu'ils ne soient rendus opérationnels, quitte à retarder la tenue du recensement prévue en 2011? | 73% | 23% | 4% |
Seriez-vous en faveur de la mise en place d'un processus de consultation auprès des principaux utilisateurs des données du recensement en vue d'identifier les options susceptibles d'améliorer celui de 2016 et les suivants? | 95% | 3% | 2% |
Tableau 5 - Le développement de la filière énergétique des gaz de schiste au Québec
Question : Le gouvernement du Québec annonçait récemment son intention d'appuyer le développement de la filière énergétique des gaz de schiste afin notamment que cette source d'énergie devienne plus importante que le pétrole au Québec et ce, d'ici dix ans. Le gouvernement a confié le mandat au Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE) de proposer un cadre de développement sécuritaire et durable de ce nouveau secteur d'activités.
(n=198)
OUI |
NON |
NE SAIT PAS |
|
Selon vous, est-ce que les études et les analyses économiques et environnementales réalisées à ce jour sont suffisantes pour juger de la pertinence de promouvoir le développement de cette nouvelle filière énergétique? | 15% | 70% | 15% |
Croyez-vous que les travaux du BAPE fourniront l'information nécessaire pour juger de la pertinence de promouvoir l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste? | 28% | 56% | 16% |
À votre avis, est-ce qu'un moratoire sur le développement de l'exploration et de l'exploitation des gaz de schiste s'impose, à tout le moins avant que ne soient complétés les travaux du BAPE? | 62% | 26% | 12% |
Tableau 6 - Le financement d'installations sportives majeures - Un exemple : l'amphithéâtre multifonctionnel de la Ville de Québec
Question : Le projet d'amphithéâtre multifonctionnel de la Ville de Québec, tel que présenté par le gouvernement du Québec et la Ville de Québec, impliquerait un investissement estimé à 400 millions de dollars entièrement payé par le secteur public (45% par la province, 45% par le gouvernement fédéral et 10% par l'administration municipale). La Ville de Québec et le gouvernement provincial prendraient aussi à leur charge une partie des coûts annuels d'opération.
(n=198)
OUI |
NON |
NE SAIT PAS |
|
Selon vous, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux devraient-ils prendre à leur charge la grande majorité des coûts de construction de tels projets? | 27% | 69% | 4% |
Croyez-vous que les gouvernements devraient subventionner les coûts annuels d'opération de ces projets? | 11% | 84% | 5% |
Tableau 7 - Le type d'évaluation du financement d'installations sportives majeures
Question : Le projet d'amphithéâtre multifonctionnel de la Ville de Québec, tel que présenté par le gouvernement du Québec et la Ville de Québec, impliquerait un investissement estimé à 400 millions de dollars entièrement payé par le secteur public (45% par la province, 45% par le gouvernement fédéral et 10% par l'administration municipale). La Ville de Québec et le gouvernement provincial prendraient aussi à leur charge une partie des coûts annuels d'opération.
(n=198)
…au cas par cas |
... en définissant des programmes d'aide basés sur des normes précises |
Pas d'opinion |
|
À votre avis, les gouvernements devraient-ils évaluer la pertinence de financer de tels projets ... | 42% | 55% | 3% |
Renseignements:
ASDEQ
Jean-Michel Cousineau, président du Comité des politiques publiques de l'ASDEQ
(514) 731-0356
[email protected]
Léger Marketing
Sandrine Lépinay, Vice-présidente adjointe
(514) 982-2464
[email protected]
Partager cet article