Sous le couvert d'un règlement sur la protection de l'eau, le gouvernement déclare ouverte l'ère de la fracturation hydraulique au Québec
RIMOUSKI, QC, le 24 juill. 2014 /CNW Telbec/ - Québec solidaire juge que le Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection (RPEP) adopté par le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC) est insuffisant et inadéquat pour protéger les sources d'eau potable et ouvre toute grande la porte à la fracturation hydraulique au Québec.
« Ce règlement est plus laxiste que celui adopté ou en voie de l'être par près de 100 municipalités au Québec et il n'a d'ailleurs même pas fait l'objet de consultations auprès des principales intéressées, soit les municipalités elles-mêmes malgré qu'elles aient demandé sans succès à rencontrer le gouvernement de M. Philippe Couillard au lendemain des élections », déplore Andrés Fontecilla, président et porte-parole de Québec solidaire.
« Je trouve déplorable que le gouvernement puisse sacrifier ainsi la Gaspésie pour quelques gouttes de pétrole et manquer à ce point de respect pour les municipalités qui ont adopté des règlements de protection de leurs sources d'eau potable », affirme Marie-Neige Besner, ancienne candidate de Québec solidaire à Rimouski. « Par ailleurs, ce règlement ne vient pas résoudre le conflit opposant la Ville de Ristigouche-Partie-Sud-Est à la pétrolière Gastem, ni celui opposant Gaspé à Pétrolia, mais jette plutôt de l'huile sur le feu », lance Mme Besner.
« Ce règlement, qui s'inscrit dans le Plan d'action gouvernemental sur les hydrocarbures du gouvernement libéral, présente un préjugé favorable aux hydrocarbures. Il n'offre pas la possibilité aux communautés de refuser un projet et de proposer des alternatives. Alors que chez nos voisins du sud, il est maintenant possible pour une municipalité d'interdire la fracturation hydraulique sur son territoire, au Québec on recule sur le plan du respect des compétences municipales en matière de gestion de leurs territoires en leur retirant ce pouvoir », conclut le président solidaire.
Rappelons que le règlement présenté hier à Gaspé prévoit que les entreprises du secteur gazier et pétrolier devront respecter une distance minimale de 500 mètres entre un forage et un site de prélèvement d'eau destinée à la consommation humaine. Le règlement municipal dit « De Saint-Bonaventure » adopté par 75 municipalités, dont Gaspé et Ristigouche-Partie-Sud-Est, et en voie d'adoption par 23 autres, avait établi cette distance à deux kilomètres. Comme le règlement provincial a actuellement préséance sur le règlement municipal, cela aura pour effet de réduire considérablement les exigences envers l'industrie gazière et pétrolière.
SOURCE : Québec solidaire
Élise Tanguay | Attachée de presse QS
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