Soutien à domicile des aînés: la ministre Thériault a bel et bien retiré 3,5
millions de dollars aux plus démunis de notre société
LÉVIS, QC, le 17 déc. /CNW Telbec/ - Au lendemain de leur conférence de presse tenue pour dénoncer le retrait par la ministre déléguée des Services sociaux, Mme Lise Thériault, des 3,5 millions de dollars annoncés le 2 octobre dernier, la Fédération des coopératives de services à domiciles et de santé du Québec, la Coalition des entreprises d'économie sociale en aide domestique et l'Aile rurale, trois organisations représentant 95 entreprises d'économie sociale en aide domestique (EÉSAD) au Québec, tiennent à répliquer vivement aux affirmations tenues par la ministre hier.
La ministre déclarait dans son communiqué de presse du 2 octobre 2009 que "Cette hausse représente un investissement de 3,5 millions de dollars" pour le Programme d'exonération financière pour les services d'aide domestique (PEFSAD), alors qu'elle indique dans son communiqué du 16 décembre 2009 que "la hausse annoncée sera financée par un réaménagement budgétaire à l'intérieur du programme". Il est clair qu'en l'espace de deux mois Mme Thériault est passée d'une injection d'argent neuf pour les usagers au retrait de cet argent aux entreprises. Cet argent devra être trouvé à même les budgets existants, ce que le ministère de la Santé et des Services sociaux a confirmé aux regroupements représentants les EÉSAD. Les clients étant déjà avisés de leur augmentation d'aide, il revient donc aux entreprises de trouver l'argent pour financer l'"investissement" de la ministre.
"Ce que la ministre ne semble pas comprendre est que ça prend une aide adéquate pour une clientèle démunie et vulnérable pour que cette clientèle puisse bénéficier de nos services et ce n'est pas ses 3,5 millions imaginaires qui vont régler ça. Mais ça prend aussi des entreprises viables pour livrer les services, sinon qui va les offrir? Le tiroir de la clientèle et celui des entreprises font partie du même meuble, celui d'un soutien à domicile à la hauteur des défis que le Québec doit absolument relever. Il faut toujours avoir en tête que ces entreprises ne sont pas là pour générer des excédents, mais bien pour offrir des services de qualité à leurs usagers et des conditions de travail au moins "convenables" à leurs préposées. Bouger de l'argent dans un budget insuffisant ne le multiplie pas et, au bout du compte, c'est celui qui consomme les services qui devra finalement payer. Et, dans ce cas-ci, il s'agit principalement de personnes âgées en perte d'autonomie. Le premier ministre doit intervenir rapidement pour éviter que notre clientèle fasse les frais de décisions sans vision de la part de Mme Thériault" a commenté J. Benoit Caron, directeur général de la Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec.
"La ministre fait valoir aussi qu'elle a investi 17,7 millions de dollars pour 2009-2010 pour les EÉSAD. D'abord, 10,3 millions de cette somme sont une compensation pour la gestion même du PEFSAD qui se fait dans les entreprises et non au gouvernement. Combien pensez-vous que cela coûterait au gouvernement s'il gérait lui-même son programme pour 76 000 usagers? Poser la question c'est y répondre. Ensuite, 5,8 millions de dollars concernent les frais de déplacement des préposés qui se rendent à domicile. Cette enveloppe est bien en deçà du coût réel pour les entreprises. Finalement, elle invoque 7 millions de dollars sur quatre ans qui sont une compensation pour faire face à la hausse des cotisations à la CSST des entreprises qui ont connu une hausse de 300 % en quelques années. Premièrement, ce programme est sur trois ans et non quatre et ce ne sont pas toutes les entreprises qui en bénéficient. Ces dépenses, que doivent assumer les entreprises, devraient, si ce n'était pas le ministère qui les assumait, être assumées par les usagers. Il est inapproprié d'invoquer ces sommes pour justifier une aide réelle au bon fonctionnement de nos entreprises" a déclaré Marie-Claude Gasse, présidente de la Coalition des entreprises d'économie sociale en aide domestique.
Selon Hélène St-Laurent, porte-parole de l'Aile rurale, "en transformant son investissement de 3,5 millions de dollars en une mesure autofinancée à même les budgets existants, le PEFSAD se trouve à perdre 7 millions de dollars, car non seulement l'investissement a disparu, mais le ministère nous annonce que nous devons trouver la somme annoncée à même le budget du PEFSAD, puisque les clients ont déjà reçu leurs avis d'augmentation. La ministre n'a rien offert dans ses déclarations récentes pour contredire cette réalité très concrète. En octobre, il s'agissait d'un premier pas selon la ministre, il est clair que nous sommes maintenant devant un recul majeur."
Rappelons qu'il y a 101 EÉSAD au Québec qui emploient environ 6 000 personnes et offrent à 79 000 clients, dont environ 80 % ont 65 ans et plus, 5 millions d'heures de services annuellement. La clientèle de ces entreprises, si elle répond aux critères du programme, obtient une aide financière du PEFSAD.
Renseignements: Marie-Claude Gasse, La Coalition des entreprises d'économie sociale en aide domestique, (418) 750-0085; J. Benoit Caron, La Fédération des coopératives de services à domicile et de santé du Québec, (418) 717-8882; Hélène St-Laurent, L'Aile rurale, (418) 764-1315
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