Statut particulier pour la CSDM - Membres du personnel, parents, commissaires et gestionnaires demandent une rencontre avec les ministres Proulx et Leitão
MONTRÉAL, le 24 nov. 2016 /CNW Telbec/ - Les porte-parole des organisations représentant les cinq syndicats, le Comité de parents, le Conseil des commissaires et les associations de gestionnaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ont demandé aujourd'hui une rencontre avec le ministre de l'Éducation, monsieur Sébastien Proulx et le ministre des Finances et président du Conseil du trésor, monsieur Carlos Leitão.
Les membres des cinq syndicats représentant toutes les catégories de personnel à la CSDM ont mené avec des membres du Comité de parents, du Conseil des commissaires, des directions d'établissement et des cadres scolaires deux journées de réflexion collectives visant à trouver des solutions pour l'avenir de l'école publique à la CSDM. « Ces rencontres ont permis non seulement à toutes les organisations de la CSDM de faire des constats unanimes sur l'état de la situation, mais également de dégager de nombreuses pistes de solutions durables à des problèmes récurrents à la CSDM. Les consensus sont solides et centrés sur les besoins des élèves. », d'affirmer madame Catherine Renaud, présidente de l'Alliance des professeures et professeurs de Montréal.
Le profil unique des élèves de la CSDM est sans contredit le constat principal sur lequel reposent les revendications que souhaitent présenter les porte-parole de la communauté CSDM aux ministres de l'Éducation et des Finances avant l'élaboration du budget 2017-2018. « Nulle part ailleurs dans les autres commissions scolaires du Québec, ne trouve-t-on autant d'élèves qui vivent en milieux défavorisés, ne maîtrisent pas ou peu la langue française et sont reconnus handicapés ou en difficulté. La conjonction de ces trois facteurs de risque pour un nombre aussi grand d'élèves justifie qu'on accorde, au nom de l'égalité des chances, un statut et des services particuliers aux élèves de la CSDM. », d'ajouter madame Julie Wagner, commissaire-parent de la CSDM.
Au nombre des propositions qui seront présentées aux ministres Proulx et Leitão, certaines visent les ententes interministérielles pour améliorer les services et la cohésion dans les réseaux ou encore l'élargissement des services et le mode de financement en fonction du profil unique des élèves de la CSDM ainsi que des conditions particulières pour améliorer le parc immobilier de la Commission scolaire. « Nous avons des défis immenses à relever. Nous venons d'atteindre l'équilibre budgétaire après plusieurs années de compressions. Tant nos élèves du secteur des jeunes que nos étudiantes et étudiants adultes à la CSDM ont des besoins qui doivent être comblés. Ils ont des besoins particuliers qui requièrent un statut et des modes de financement particuliers. Nous avons bon espoir qu'en présentant nos demandes aux ministres Proulx et Leitão, ils comprendront qu'il faut en faire plus pour celles et ceux qui sont les plus vulnérables, ce qui aurait des répercussions positives sur l'ensemble des élèves. », de conclure la présidente de la CSDM, madame Catherine Harel-Bourdon.
Les organisations ont formulé et adopté solidairement et unanimement 11 propositions qu'elles souhaitent présenter aux ministres Proulx et Leitão avant le prochain budget. Au nombre de ces propositions on retrouve notamment que l'État reconnaisse un statut et des modes de financement particuliers à la CSDM qui tiennent compte des effets des facteurs combinés que sont la défavorisation, le nombre d'élèves HDAA, dont un nombre particulièrement élevé présentant de multiples handicaps ou des troubles associés, ainsi que le nombre d'élèves n'ayant pas le français comme langue d'origine. Une autre proposition vise à ce que l'État cesse graduellement de financer le réseau privé et que les fonds récupérés soient réinvestis à l'école publique. Les 11 propositions intégrales sont présentées en annexe à ce communiqué.
ANNEXE
PROPOSITIONS COMMUNES
Nous, les membres du personnel, les parents, les commissaires scolaires et les gestionnaires de la CSDM, réclamons conjointement et solidairement :
- Que l'État fasse de l'éducation une véritable priorité, y investisse une plus grande part de son PIB et que les autres ministères (Ministère de la Famille, Santé et Services sociaux, Immigration, Diversité et Inclusion et Travail, Emploi et Solidarité sociale) soutiennent cette mission de l'État par différentes modalités, dont des ententes interministérielles avec le Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur.
- Compte tenu de la réalité montréalaise et des besoins spécifiques des élèves de la CSDM, que l'État reconnaisse un statut et des modes de financement particuliers à la CSDM, qui tiennent compte des effets des facteurs combinés que sont la défavorisation, le nombre d'élèves HDAA, dont un nombre particulièrement élevé présentant de multiples handicaps, ainsi que le nombre d'élèves n'ayant pas le français comme langue d'origine à intégrer.
- Compte tenu de la concurrence accrue de l'école privée à Montréal et du sous-financement chronique de la CSDM, que l'État cesse graduellement de financer le réseau privé et que les fonds récupérés soient réinvestis à l'école publique afin d'assurer l'égalité des chances pour tous les élèves.
- Compte tenu de la proportion élevée d'élèves vulnérables sur son territoire et de l'expertise unique développée par les intervenants de la CSDM, que l'État finance à la hauteur des besoins les services aux élèves à risque, jeunes et adultes, notamment en ce qui concerne :
- Les maternelles 4 ans temps plein en complémentarité avec le réseau des CPE;
- La reconnaissance de la pluralité des handicaps et des troubles associés ainsi que leur effet cumulatif chez les enfants et les adultes;
- Les classes d'accueil et de francisation pour les nouveaux arrivants et les allophones nés ou déjà installés au Québec.
- Afin de favoriser le dépistage et l'intervention précoces ainsi que le soutien tout au long du parcours scolaire des élèves de la CSDM, que l'État accentue la coordination et la communication entre les ministères concernés et que par ailleurs, il facilite les transitions entre les différents niveaux du parcours éducatif : CPE, préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle, EDA.
- Que le gouvernement provincial et les autorités locales reconnaissent le droit à des écoles de quartier pour tous les enfants du territoire de la CSDM et prennent les décisions en conséquence.
- Par souci d'équité et d'égalité des chances, compte tenu des défis particuliers à Montréal, que l'État investisse les sommes additionnelles nécessaires à la création d'environnements sains, beaux, fonctionnels et durables sur le territoire de la CSDM.
- Compte tenu de la vétusté des écoles de la Commission scolaire de Montréal et du déficit d'entretien (1,3 G$) de son parc immobilier, que l'État accorde à la CSDM un financement récurrent et suffisant, dont la commission scolaire disposerait selon ses priorités, sur une base triennale et dans une perspective à long terme, tout en conservant la maîtrise de son parc immobilier.
- Compte tenu de la valeur patrimoniale des écoles de la CSDM et de la nécessité de léguer ce patrimoine à des générations futures, que l'État finance les coûts supplémentaires liés à la valeur de ce patrimoine bâti.
- Compte tenu des coûts plus élevés nécessaires à la CSDM pour rénover ou construire des écoles dans la métropole densément peuplée, que l'État en assume totalement les coûts additionnels.
- Compte tenu de la nécessité d'offrir aux élèves des environnements salubres et sécuritaires, que la CSDM ait toute la latitude pour prioriser la stabilité de ses employés de soutien et d'entretien.
SOURCE Alliance des professeures et professeurs de Montréal
Yves Parenteau, 514-910-3195
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