Stephen Harper doit clarifier les propos de son porte-parole sur Radio-Canada
MONTRÉAL, le 27 nov. 2014 /CNW Telbec/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) est préoccupée par les propos formulés par Carl Vallée, attaché de presse et porte-parole du premier ministre du Canada, Stephen Harper, dans un échange de courriels avec Jean Pelletier, premier directeur de l'information de Radio-Canada.
Le porte-parole du premier ministre, qui avait initialement formulé une plainte à l'ombudsman à propos d'un documentaire de Radio-Canada, réagissait à la réponse du patron de l'information. M. Vallée écrit entre autres :
« M. Pelletier, la réponse donnée est extrêmement décevante. (…) Nous allons devoir considérer d'autres options puisqu'il n'y a rien dans votre réponse qui laisse présager un changement d'attitude. Je dois avouer être abasourdi de vous voir défendre ce documentaire de A à Z. Il devient de plus en plus difficile pour moi de ne pas conclure que mes pires suspicions à l'égard de Radio-Canada s'avèrent vraies. »
Leurs discussions sont rapportées dans une révision de l'ombudsman de la société d'État, Pierre Tourangeau, publiée le 25 novembre.
Que veut dire M. Vallée? Que veut dire le premier ministre du Canada par la bouche de son porte-parole?
La plainte de M. Vallée porte sur le documentaire La droite religieuse au Canada, présenté sur les ondes d'ICI Radio-Canada Télé le 29 août dernier. Selon le porte-parole du premier ministre fédéral, ce documentaire diffusé dans le cadre de l'émission Zone doc comporte « un nombre grave d'anomalies et de suppositions offensantes » et il laisse entendre « que les politiques du gouvernement Harper sont influencées par la pensée évangélique ».
Le dépôt d'une telle plainte, à la base, est légitime. L'ombudsman de Radio-Canada a d'ailleurs accueilli en partie la plainte de monsieur Vallée en indiquant que ce documentaire aurait dû être présenté comme un « documentaire d'opinion ». Le problème se trouve plutôt dans le ton utilisé par le porte-parole du premier ministre du Canada envers un cadre de Radio-Canada. Les propos ambigus de M. Vallée laissent planer une menace voilée sur la société d'État et questionne son indépendance rédactionnelle.
Il est inquiétant que le porte-parole du premier ministre formule de telles critiques à l'égard du diffuseur public, surtout au moment où de nombreuses voix s'élèvent pour dénoncer ce qui semble être une volonté de démantèlement de la société d'État par le gouvernement conservateur.
La FPJQ demande donc au premier ministre Stephen Harper de clarifier sa position à l'égard de Radio-Canada et de préciser quelles sont ces « autres options » envisagées par le bureau du premier ministre et en quoi consistent ces « pires suspicions » auxquelles Carl Vallée fait référence.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Lise Millette, vice-présidente de la FPJQ, 514-522-6142
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