Stigmatisation systématique des personnes atteintes de maladie mentale par les médias canadiens English
Un symposium cible les étudiants en journalisme
TORONTO, le 2 févr. 2012 /CNW/ - Des étudiants en journalisme ont appris aujourd'hui que les médias d'information canadiens contribuent à la stigmatisation à l'endroit des personnes atteintes de maladie mentale. Un chercheur de l'Université McGill leur a en effet annoncé que près de 40 % des articles publiés dans les journaux mettent l'accent sur le danger, la violence et la criminalité et que seulement 12 % adoptent un ton optimiste.
La Commission de la santé mentale du Canada a été l'hôte d'un symposium portant sur la stigmatisation et la santé mentale dans les médias qui a eu lieu à l'université Ryerson, à Toronto. Ce symposium a été conçu pour sensibiliser les étudiants au choix des mots et du contenu pour qu'ils évitent de contribuer à la stigmatisation associée à la maladie mentale.
« Les médias influencent considérablement l'opinion publique, explique Micheal Pietrus, directeur de l'initiative Changer les mentalités. Leur façon de décrire les personnes ayant des problèmes de santé mentale joue un rôle déterminant dans la perpétuation des images négatives et des perceptions erronées de la maladie mentale. »
La stigmatisation est un facteur dissuasif important qui empêche de consulter. Plusieurs personnes aux prises avec un problème de santé mentale prétendent que la stigmatisation cause souvent plus de souffrance que la maladie.
« Nous jugeons important d'enseigner une forme de journalisme responsable, déclare Gavin Adamson, chargé de cours à l'école de journalisme de l'université Ryerson. Nous voulons nous assurer que nos étudiants saisissent à quel point le contenu ainsi que les mots choisis et le ton employé ont un effet sur ceux qui ont un problème de santé mentale. »
Rob Whitley, chargé de cours à l'université McGill rattaché à l'Institut universitaire en santé mentale Douglas, dirige un projet financé par la Commission qui analyse le contenu, le langage et le ton employés dans les reportages traitant de maladie mentale. Son groupe de recherche a étudié près de 10 000 reportages publiés dans des médias anglais et français du Canada au cours des six dernières années. « Jusqu'à présent, notre analyse a relevé une tendance, chez certains médias, à associer la maladie mentale avec la violence, le crime et l'itinérance », précise-t-il. Les résultats préliminaires de l'étude seront dévoilés à l'occasion d'une conférence internationale intitulée Ensemble dans la lutte à la stigmatisation : changer notre perception face à la maladie mentale qui aura lieu à Ottawa, du 4 au 6 juin 2012.
André Picard, journaliste bien connu du Globe and Mail spécialisé dans la santé publique s'est prononcé au sujet du rôle des journalistes. Parmi les autres conférenciers figuraient deux personnes ayant vécu l'expérience de la maladie mentale et une journaliste photographe dont le père, atteint de schizophrénie, a séjourné longtemps dans la rue, à Montréal.
En 2011, un symposium semblable a été organisé à l'intention des étudiants en journalisme de l'université King's College, à Halifax. À la suite de cet événement, le niveau de stigmatisation de la part des étudiants avait sensiblement fléchi. En effet, 75 % ont déclaré qu'ils voyaient les choses différemment et que leur perception des personnes ayant une maladie mentale avait changé.
À propos de la Commission de la santé mentale du Canada
La Commission de la santé mentale du Canada vise à transformer le système de la santé mentale. Sa mission est de collaborer avec des partenaires pour changer l'attitude de la population canadienne à l'égard des personnes ayant un problème de santé mentale et pour améliorer les services et le soutien. Elle aide les personnes confrontées à un problème de santé mentale à mener une vie productive et enrichissante. La Commission est financée par Santé Canada.
Changer les mentalités est l'initiative de lutte contre la stigmatisation de la Commission. Elle a été conçue en vue de changer l'attitude et le comportement de la population canadienne à l'égard des personnes atteintes de maladie mentale. Elle évalue actuellement des programmes de lutte à la stigmatisation implantés partout au Canada pour établir lesquels sont les plus efficaces pour changer l'attitude et les comportements face à la maladie mentale. Les programmes retenus sont reproduits dans d'autres régions du pays. Changer les mentalités travaille aussi avec des écoles de journalisme et les médias pour identifier les mythes et les préjugés associés à la maladie mentale dans l'intention de créer un réseau favorisant le changement et l'élimination de la stigmatisation.
Kristin Bernhard, spécialiste des communications
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