STOPMTL.ca : première carte interactive pour autorapporter les interpellations policières à Montréal English
Nouvelles fournies par
Institut National de la recherche scientifique (INRS)14 juil, 2021, 06:00 ET
L'INRS est à la tête d'un projet de recherche novateur à données ouvertes
au service de la population et des communautés
MONTRÉAL, le 14 juill. 2021 /CNW Telbec/ - Les Montréalaises et Montréalais pourront dorénavant rapporter leurs expériences d'interpellation par la police en se rendant sur le site Web STOPMTL.ca. Lancé officiellement aujourd'hui par une équipe de recherche multidisciplinaire de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS), de l'Université McGill, de l'Université Concordia et de la University College London, STOPMTL.ca a pour objectif de recueillir des données détaillées afin de dresser un portrait plus précis des interpellations policières du point citoyen.
Une plateforme permettant à la population de faire part de leurs expériences
Le site STOPMTL.ca s'inscrit dans le cadre d'une recherche qui vise à produire des données quantitatives sur la distribution sociale et spatiale des expériences d'interpellation à Montréal. Une ressource importante pour les citoyens, les collectivités et les chercheurs, puisque seulement 5 à 20% des interpellations policières effectuées sont enregistrées par le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
« On veut dresser un portrait plus détaillé des relations entre la police et la population, car c'est un enjeu social d'importance. Ce projet de recherche et de science citoyenne mise donc à 100 % sur l'ouverture des données », lance la chercheuse principale du projet, Carolyn Côté-Lussier, professeure en études urbaines à l'INRS et chercheuse au Centre international de criminologie comparée.
Les personnes âgées de 15 ans et plus seront en mesure de rapporter une expérience d'interpellation policière qui a eu lieu le jour même ou des mois, voire 20 ans plus tôt, et ce, par l'entremise d'un formulaire anonyme. Chaque usagère ou usager pourra indiquer comment et où s'est passée l'interpellation, décrire le contexte, préciser son âge, son genre, son groupe ethnique ou racial ainsi que le moyen de transport utilisé au moment de l'interpellation.
Le projet sera en accès libre dans son intégralité, ce qui signifie que les données du site Web seront accessibles et téléchargeables par les personnes qui souhaitent y avoir accès.
Répondre aux besoins communautaires et scientifiques
En 2019, un rapport indépendant commandité par la Ville de Montréal démontrait un profilage racial et social par le SPVM visant les Noirs, les Arabes et les Autochtones, particulièrement les jeunes adultes. De manière générale, les personnes autochtones et noires auraient entre quatre et cinq fois plus de risque d'être interpellées, par rapport aux personnes blanches.
« Les organismes communautaires n'ont pas accès aux données du SPVM, et leurs revendications ne sont souvent pas prises au sérieux, car ils n'ont pas de chiffres pour les appuyer », souligne la professeure Côté-Lussier. « C'est un besoin qui a été exprimé à maintes reprises par les organismes communautaires depuis les années 1980. »
Actuellement, le Centre de justice des Premiers Peuples de Montréal, le Centre de recherche-action sur les relations raciales, la Maison d'Haïti, le Conseil interculturel de Montréal, le Conseil jeunesse de Montréal ainsi que l'arrondissement de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce soutiennent le projet STOPMTL.ca.
« Ce projet permettra à la population et à la police d'obtenir des informations dont ils ont grandement besoin, puisqu'il fournira une représentation visuelle de ce qu'on appelle les points chauds, où se produisent la plupart des interpellations policières, et pourra donner lieu à des conversations importantes entre ces deux groupes, fondées sur des données probantes plutôt que sur des ouï-dire », explique Myrna Lashley, professeure adjointe au Département de psychiatrie de l'Université McGill. « Les résultats de cette étude pourraient aider les décideuses et décideurs ainsi que les politiciennes et politiciens à déterminer dans quelles zones géographiques investir les ressources, et ainsi mieux répondre aux besoins de la population. »
L'un des objectifs scientifiques de l'équipe est de produire un rapport sur le projet et sur la validité des données. De plus, les données issues de STOPMTL.ca alimenteront des recherches en cours sur les effets du crime au sens large (victimisation, présence policière, sentiment de sécurité) sur la santé mentale et les indicateurs de qualité de vie, tels que la mobilité dans les quartiers.
« Notre environnement a une incidence importante sur notre santé et notre bien-être physique et émotionnel, mais si les données existantes ne représentent qu'une petite partie de l'histoire, notre compréhension actuelle est limitée et de portée restreinte. Ce projet est le premier pas vers l'élargissement de notre vision du monde et le comblement de certaines de ces lacunes », explique Lisa Kakinami, professeure agrégée au Département de mathématiques et de statistique en collaboration avec le Centre PERFORM, et professeure affiliée au Département de santé, de kinésiologie et de physiologie appliquée de l'Université Concordia.
La professeure Côté-Lussier rappelle que la participation des Montréalaises et des Montréalais est cruciale pour le succès de ce projet et souligne que les données bénéficieront à la fois « à la recherche et à la communauté au sens large ».
Ce projet est le fruit du travail d'une équipe interdisciplinaire de chercheuses et chercheurs : Carolyn Côté-Lussier (chercheuse principale, Institut national de la recherche scientifique), Myrna Lashley (Université McGill), Jason Carmichael (Université McGill), Ben Bradford (University College London, R.-U.), Lisa Kakinami (Université Concordia) et Marie-Soleil Cloutier (Institut national de la recherche scientifique).
À propos de l'INRS
L'INRS est un établissement universitaire dédié exclusivement à la recherche et à la formation aux cycles supérieurs. Depuis sa création en 1969, il contribue activement au développement économique, social et culturel du Québec. L'INRS est 1er au Québec et au Canada en intensité de recherche. Il est composé de quatre centres de recherche et de formation interdisciplinaires, situés à Québec, à Montréal, à Laval et à Varennes, qui concentrent leurs activités dans des secteurs stratégiques : Eau Terre Environnement, Énergie Matériaux Télécommunications, Urbanisation Culture Société et Armand-Frappier Santé Biotechnologie. Sa communauté compte plus de 1 500 membres étudiants, stagiaires postdoctoraux, membres du corps professoral et membres du personnel.
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Fondée en 1821 à Montréal, au Québec, l'Université McGill figure au premier rang des universités canadiennes offrant des programmes de médecine et de doctorat. Année après année, elle se classe parmi les meilleures universités au Canada et dans le monde. Établissement d'enseignement supérieur de renommée mondiale, l'Université McGill exerce ses activités de recherche dans deux campus, 11 facultés et 13 écoles professionnelles; elle compte 300 programmes d'études et au-delà de 40 000 étudiants, dont plus de 10 200 aux cycles supérieurs. Elle accueille des étudiants originaires de plus de 150 pays, ses 12 800 students internationals representing 31 % DE SA population ordinate. Au-Dela DE la Mortie Des students de l'Université McGill ont une langue maternelle autre que l'anglais, et environ 19 % sont francophones.
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SOURCE Institut National de la recherche scientifique (INRS)
Source : Julie Robert, Service des communications de l'INRS, 514 971-4747, [email protected]
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