Stratégie d'intervention Agir autrement - Des compressions inacceptables auprès des élèves les plus défavorisés du Québec
MONTRÉAL, le 21 avril 2016 /CNW Telbec/ - Réagissant à l'article publié ce matin dans le Journal de Montréal, et le Journal de Québec, la Centrale des syndicats du Québec et la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) exigent que le gouvernement rétablisse le budget voué à la Stratégie d'intervention Agir autrement (SIAA). Ce programme, destiné aux élèves évoluant en milieu défavorisé, a été amputé de 12,5 millions de dollars par le gouvernement Couillard pour l'année financière 2015-2016, et cette compression sera reconduite pour 2016-2017.
Il va sans dire que la CSQ et la FSE-CSQ sont grandement préoccupées par cette importante compression du quart du budget, le faisant passer de quelque 47,2 millions de dollars à environ 34,7 millions, ce qui porte directement atteinte aux mesures de soutien à la réussite des élèves en difficulté dans les milieux les plus défavorisés du Québec.
« Il y a un flagrant manque de cohérence du ministre dans le dossier de la persévérance scolaire et de la réussite éducative. En effet, d'un côté il répète que l'éducation est une priorité pour le gouvernement, mais de l'autre il s'attaque aux services aux élèves les plus vulnérables, des élèves vivant en situation de pauvreté. Or, les grandes études internationales le confirment : pour gagner le pari de la réussite du plus grand nombre d'élèves, nous devons intervenir prioritairement auprès des élèves en difficulté, dont une majorité vit dans une situation de pauvreté. C'est une question d'égalité des chances, et le gouvernement manque le bateau », soutient la présidente de la CSQ, Louise Chabot.
La priorité : les élèves en difficulté
La SIAA, mise en place en 2002, touche 200 000 élèves dans plus de 750 écoles primaires et secondaires au Québec. En milieu défavorisé, le taux de décrochage se situe à 26 %, c'est-à-dire plus du double de ce qu'il est en milieu favorisé, soit près de 12 %. Or, des compressions de 12,5 millions de dollars, habilement camouflées, ont été imposées au financement de cette mesure depuis deux ans. Dans 26 % des commissions scolaires du Québec, la réduction des budgets est de l'ordre du tiers, et elle atteint même 66 % du budget initial de l'enveloppe dans une commission scolaire.
« Avec les compressions constatées sur le terrain dans la SIAA, nous nous questionnons sérieusement sur la possibilité que le gouvernement se soit payé des annonces sur le dos des mesures de soutien destinées aux élèves les plus défavorisés. Cet argent, c'était assurément un levier pour ces milieux en temps de grandes compressions, ajoute Josée Scalabrini, présidente de la FSE-CSQ. Comme nous le réclamons depuis plusieurs années, le ministre de l'Éducation doit faire preuve de leadership et présenter une politique gouvernementale sur la persévérance scolaire et la réussite éducative. Il n'est pas question de déshabiller Pierre pour habiller Paul, mais de voir à long terme pour le développement des élèves du Québec tout en étant à l'écoute des besoins exprimés par les intervenants sur le terrain. »
Agir contre les inégalités
Enfin, la CSQ rappelle qu'elle a tenu récemment son quatrième Rendez-vous de l'éducation sous le thème de l'égalité des chances en éducation.
« Les inégalités sociales et scolaires vont trop souvent de pair, c'est pourquoi il est essentiel que le gouvernement prenne ses responsabilités et agisse concrètement dans ce dossier. Nous le constatons depuis les derniers mois, les mesures d'austérité imposées par le gouvernement Couillard contribuent à accentuer les inégalités. En plus des coupes dans la SIAA, les nombreuses compressions des dernières années dans les services directs aux élèves ont des impacts majeurs sur les écoles en milieu défavorisé. Or, il faut changer de cap pour assurer l'égalité des chances en éducation. Le gouvernement doit envoyer un signal clair dès aujourd'hui en rétablissant le budget alloué à la SIAA le plus rapidement possible », conclut Louise Chabot.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 200 000 membres, dont près de 130 000 font partie du personnel de l'éducation. Elle est l'organisation syndicale la plus importante en éducation et en petite enfance au Québec. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services de garde, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
Profil de la FSE-CSQ
La Fédération des syndicats de l'enseignement regroupe 35 syndicats représentant plus de 65 000 enseignantes et enseignants de commissions scolaires de partout au Québec. Elle compte parmi ses membres du personnel enseignant de tous les secteurs : préscolaire, primaire, secondaire, formation professionnelle et formation générale des adultes. Elle est affiliée à la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) et négocie en cartel avec l'Association provinciale des enseignantes et enseignants du Québec (APEQ-QPAT), qui représente les 8 000 enseignantes et enseignants des commissions scolaires anglophones du Québec. Ensemble, elles représentent plus de 73 000 enseignantes et enseignants.
SOURCE Centrale des syndicats du Québec
Marie-Eve Imonti, Attachée de presse CSQ, Téléphone : 514 917-9641, Courriel : [email protected]; Twitter : @csq_centrale; Sylvie Lemieux, Attachée de presse de la FSE, Téléphone : 418 563-7193, Courriel : [email protected]
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