Stratégie en égalité entre les femmes et les hommes - « Rien de plus que de bonnes intentions », dit Manon Massé
MONTRÉAL, le 29 juin 2017 /CNW Telbec/ - La députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques et porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, rappelle à la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault, ainsi qu'au président du Conseil du trésor, Pierre Moreau, qui tient les cordons de la bourse, que l'égalité ne devrait pas avoir de prix.
« Il faut vraiment avoir la foi pour croire que la Stratégie pour l'égalité entre les femmes et les hommes aura les effets promis avec si peu de moyens. Le plan de la ministre est rempli de bonnes intentions et de grands principes, mais soyons honnêtes, 32 millions de dollars en nouveaux crédits sur cinq ans et une poignée de mesures pour atteindre l'égalité entre les sexes, c'est des peanuts. Ça fait plus de deux ans qu'on attendait cette stratégie dans laquelle on espérait trouver du concret, combien de temps encore devrons-nous attendre pour une véritable volonté politique en égalité? Sans argent et sans actions, cette stratégie est une véritable opération de relations publiques! L'égalité ne devrait pas avoir de prix! », déplore Manon Massé qui a assisté jeudi au dévoilement de la stratégie à Montréal.
Au Québec, le revenu d'emploi médian des femmes correspond à 74,9% de celui des hommes. Les femmes représentent 60% des personnes travaillant au salaire minimum, demeurent sous-représentées dans les lieux décisionnels, assument la plus grande part du travail domestique. Environ 33 % des femmes à la tête d'une famille monoparentale vivent en situation de pauvreté, contrairement à 14 % chez les hommes.
« Sensibiliser les gens à leurs droits et à leurs responsabilités pour lutter contre les inégalités est une chose, mais il faudrait penser à revoir les politiques de l'État qui nuisent aux femmes et cesser de couper dans des secteurs névralgiques pour elles comme le communautaire, l'éducation et la santé. Non seulement le gouvernement coupe depuis trois ans dans les organisations où les femmes travaillent ou bien auprès desquelles elles vont chercher de l'aide, mais en plus les programmes de développement économique du gouvernement libéral bénéficient majoritairement à des hommes. Malheureusement, la stratégie déposée aujourd'hui est limitée et manque de dents. J'aimerais voir la ministre Thériault et le Secrétariat à la condition féminine faire preuve de plus de leadership pour sensibiliser et convaincre l'ensemble du conseil des ministres de revoir leur approche afin d'atteindre enfin l'égalité entre les femmes et les hommes », explique Mme Massé.
Québec solidaire déplore la mise en œuvre de mesures d'apprentissage éparses dans le cadre d'éducation à la sexualité plutôt qu'un véritable cours comme le demande la population depuis des années. « On ne répond pas aux réels problèmes (relations inégalitaires, culture du viol, consentement, préjugés, etc.) et en plus on continue d'empiler de nouvelles responsabilités sur le dos des profs, sans les outiller ni leur donner l'espace nécessaire dans la grille scolaire pour tout faire. Nous avons du personnel professionnel et des groupes qui sont déjà outillés pour parler d'éducation à la sexualité. Pourquoi ne pas les mobiliser pour qu'ils puissent se charger de ces contenus sensibles et que cela ne soit pas ajouté sur la charge de travail des profs qui en ont assez ? », se demande Mme Massé.
La solidaire dénonce aussi le peu de place accorder aux enjeux qui touchent les femmes lesbiennes, bisexuelles ou trans ainsi qu'aux femmes racisées et celles vivants avec un handicap.
SOURCE Aile parlementaire de Québec solidaire
Stéphanie Guévremont, Attachée de presse, 418 473-2579, [email protected]
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