Stratégie pour prévenir et contrer les violences sexuelles - Le Parti Québécois présente ses attentes
QUÉBEC, le 27 oct. 2016 /CNW Telbec/ - La porte-parole du Parti Québécois en matière de condition féminine, Mireille Jean, présente les attentes de l'opposition officielle en vue de la présentation, demain, de la Stratégie gouvernementale pour prévenir et contrer les violences sexuelles 2016-2021.
« À la suite des nombreux événements qui se sont succédé ces dernières années, les acteurs politiques ne peuvent pas demeurer les bras croisés; ils doivent agir concrètement pour lutter contre la culture du viol, et fournir un financement adéquat aux différentes mesures qui seront mises en avant », a indiqué Mireille Jean.
Trop de temps s'est écoulé depuis les consultations et les forums itinérants devant faire le bilan du dernier plan d'action en matière d'agressions sexuelles, tenus en 2015. Il a fallu attendre trois ans pour que le gouvernement sorte enfin sa stratégie 2016‑2021 pour prévenir et contrer les violences sexuelles, qui s'avère indispensable pour traiter ces enjeux, à la fois de façon globale et spécifique, et dans chaque secteur d'activité.
Passer des discours aux actions concrètes
« En matière de dénonciation et d'encadrement des victimes, on constate que les procédures sont beaucoup trop longues, complexes et stigmatisantes. Les victimes se sentent souvent humiliées ou jugées. Les femmes immigrantes et autochtones sont particulièrement isolées, en raison de leur langue ou de leur culture, et se trouvent limitées dans leur accès aux services », a détaillé la députée. Par conséquent, le Parti Québécois donne la priorité aux actions suivantes :
- l'usage d'une approche multidisciplinaire favorisant le partage de l'information entre les intervenants, les chercheurs, les policiers et les médecins, afin d'accélérer les procédures de dénonciation;
- l'obligation pour les entreprises d'avoir un plan pour l'égalité et une politique uniforme sur le harcèlement;
- la mise en place de cours de francisation pour les femmes immigrantes et d'un soutien financier pour les interprètes indépendants;
- la mise en place d'une campagne de sensibilisation pour encourager les témoins, les hommes et les intervenants à ne pas tolérer les agressions sexuelles et à les dénoncer;
- la prise en charge des victimes dans les hôpitaux, les écoles, les entreprises, etc.
Par ailleurs, une proportion appréciable de Québécois ne comprend même pas ce que veut dire le consentement. On observe également une banalisation de plus en plus importante des relations sexuelles chez les mineurs. Le Parti Québécois donne la priorité à la mise sur pied d'une campagne de sensibilisation grand public pour expliquer la notion de consentement.
Puis, en matière d'information et de prévention, les consultations ont permis de constater que 80 % des budgets en prévention des agressions sexuelles ont été coupés. De façon générale, la population manque d'information sur l'éducation à la sexualité. Le Parti Québécois donne la priorité aux actions suivantes :
- la mise en place d'un discours qui s'adresse spécifiquement aux hommes;
- l'utilisation des médias sociaux comme moyens de sensibilisation;
- la valorisation des thérapies pour les agresseurs afin de réduire les récidives;
- la mise en place d'une campagne de communication auprès des entreprises pour favoriser la prévention, à l'instar des campagnes pour contrer les accidents du travail;
- la mise à jour des statistiques pour que les décisions prises s'appuient sur des données probantes.
« En matière d'éducation, le projet pilote de cours d'éducation à la sexualité n'a pas été soumis aux groupes du milieu pour des consultations, pourtant nécessaires. Dans les écoles, on peut retrouver une banalisation de la violence et une hypersexualisation », a poursuivi la porte-parole. Le Parti Québécois donne donc la priorité aux actions suivantes :
- la mise en place d'un cours d'éducation à la sexualité dans toutes les écoles, et ce, dès le primaire, afin d'expliquer les rapports égalitaires et la notion de consentement, de tenir compte des réalités des personnes handicapées, issues de la communauté LGBT ou d'autres communautés, et de celles des femmes immigrantes;
- un travail avec les chaires universitaires en zone urbaine, en zone rurale et dans les réserves autochtones, pour agir auprès de ces communautés.
Enfin, en ce qui concerne la communauté LGBT, il est nécessaire d'adapter la prévention et la lutte contre les violences sexuelles à ses réalités. Le Parti Québécois donne la priorité aux actions suivantes :
- l'adoption d'une approche intersectorielle pour comprendre les situations de double discrimination dont font l'objet les personnes LGBT;
- la formation des professionnels de tous les secteurs à ces réalités;
- la mise en place de mesures pour les personnes transgenres et transsexuelles dans les centres de détention.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Valérie Chamula, Attachée de presse, Aile parlementaire du Parti Québécois, 418 643-2743
Partager cet article