STRESS FINANCIER : EN 2023, PRÈS DE DEUX FOIS PLUS DE SALARIÉS SE DISENT FINANCIÈREMENT PRÉOCCUPÉS English
Une nouvelle étude révèle que cette tempête de stress financier pourrait avoir des conséquences plus
dévastatrices que de vivre d'une paie à l'autre.
Des actions immédiates sont nécessaires pour protéger les salariés.
MONTREAL, le 3 oct. 2023 /CNW/ - Les salariés de partout au pays font face à un niveau de stress financier élevé depuis 2022, mais ce phénomène a atteint des niveaux records en 2023.
En réalité, l'analyse par grappes du sondage annuel de l'Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens mené par le Laboratoire canadien sur le bien-être financier (le Laboratoire) démontre que le nombre de salariés considérés comme appartenant à la grappe des travailleurs financièrement stressés a augmenté de 20 points de pourcentage dans la dernière année seulement, et représente désormais 37 % de la main-d'œuvre au pays. Alors que les niveaux de stress financiers avaient baissé en 2020, la pandémie ayant forcé de nombreux foyers à épargner, il ne s'agissait que du calme avant la tempête, puisque le stress financier a commencé sa remontée dès 2021.
« L'effrayante réalité de cette tempête est que les facteurs qui contribuent au stress financier deviennent plus difficiles que jamais à surmonter pour les Québécois et les Canadiens, explique Peter Tzanetakis, président de l'Institut national de la paie. L'analyse par grappes réalisée par le Laboratoire à partir des résultats de notre enquête remontant à 2014 a historiquement révélé que réduire ses dettes, épargner davantage et dépenser moins étaient les principaux facteurs déterminant si les individus sont à l'aise financièrement, s'en sortent, ou sont stressés. Or, les taux d'intérêt, l'inflation et le coût de la vie qui continuent d'augmenter constituent autant de facteurs auxquels sont confrontés les salariés et qui impactent leur bien-être financier, leur imposant de prendre des mesures immédiates et urgentes pour éviter d'être dépassés par la situation. »
Il est malheureusement plus difficile pour les individus financièrement stressés de mettre de l'argent de côté aujourd'hui que cela ne l'a été au cours des 10 dernières années. Pour maintenir leur tête hors de l'eau, 63 % dépensent l'entièreté de leur salaire net et 30 % dépensent plus que leur paie, ce qui les oblige à s'endetter ou à puiser dans leur épargne à chaque cycle de salaire.
Les deux tiers (soit 66 %) de ceux appartenant à la grappe des individus financièrement stressés vivent donc d'une paie à l'autre, tandis que 50 % sont étouffés par les dettes. À l'inverse, seulement 2 % de ceux qui sont financièrement à l'aise et 9 % de ceux qui s'en sortent vivent d'une paie à l'autre. Au Québec, le quart des salariés (25 %) estime également que si leur paie était différée d'une semaine, ils auraient du mal à répondre à leurs obligations financières, contre 21 % l'an dernier et 16 % en 2021. Seulement la moitié des salariés de la province dit aussi disposer d'un fond d'urgence de 5000 $, une baisse de 16 points de pourcentage comparativement à 2021.
Au cours des années précédentes, l'épargne accumulée et les coûts d'emprunt historiquement bas ont permis à de nombreux salariés de se protéger de la tempête. Aujourd'hui, les effets néfastes du stress financier sont évidents et graves, tant à la maison qu'au travail.
Sur un plan plus personnel, plus de la moitié (55 %) des salariés canadiens appartenant à la grappe des financièrement stressés, et 38 % des salariés québécois admettent se sentir plus isolés de la société en raison de l'augmentation du coût de la vie. Ils disent aussi que leur stress financier a été ressenti par leurs proches.
« Ces derniers résultats indiquent à quel point cette tempête menace, ajoute M. Tzanetakis. L'ignorer et ne pas mesurer l'impact qu'elle pourrait avoir sur les individus, les employeurs et les résultats des entreprises n'est pas une solution et pourrait même aggraver la situation. Pour faire face à cet état de fait alarmant, il faut agir immédiatement et faire des choix difficiles en ce qui concerne les habitudes financières. »
Dans les lieux de travail, ces inquiétudes financières érodent la productivité et l'engagement des travailleurs. Plus de 40 % des salariés canadiens appartenant à la grappe des financièrement stressés disent ainsi qu'ils ne parviennent pas à empêcher le stress financier d'affecter leur performance au travail : ils passent en moyenne 33 minutes par jour à se soucier de leurs finances durant les heures de travail, soit une perte de productivité équivalente à 45 milliards de dollars pour les employeurs au pays.
Plus encore, selon l'étude, un travailleur canadien et québécois sur cinq a dû prendre des congés maladie pour gérer leur niveau croissant de stress financier, et un sur dix a complètement quitté son emploi.
Bien qu'il puisse sembler évident que gagner davantage - que ce soit en changeant d'emploi, au travers d'une augmentation de salaire ou en prenant un second emploi - améliore le bien-être financier, l'analyse du Laboratoire révèle que ce n'est pas nécessairement le cas.
« Un salaire plus élevé peut aider certains, mais notre analyse a toujours montré que ce n'est généralement pas le montant du salaire qui détermine le bien-être financier des salariés canadiens, explique Chuck Grace, directeur général du Laboratoire canadien sur le bien-être financier et professeur à l'Ivey Business School de l'Université Western. On observe que 35 % des salariés financièrement stressés touchent en fait plus de 100 000 dollars par an, ce qui est surprenant. »
En fait, l'un des meilleurs moyens pour les Canadiens et Québécois d'améliorer leur situation financière est de réduire leur dépendance à l'égard de l'endettement et de faire en sorte que leurs sources de dettes soient consolidées afin d'être en mesure de payer les sommes dues. « Le coût du service de la dette dans un environnement économique marqué par des taux d'intérêt élevés rend beaucoup plus difficile d'économiser de l'argent pour les jours difficiles, ajoute M. Grace. Mais avoir recours à davantage de dettes aggrave le problème. »
Le Laboratoire émet une corrélation entre le nombre de sources d'endettement et le bien-être financier, soulignant l'importance à la fois de réduire le recours à l'endettement mais aussi de l'impact potentiel de la consolidation des dettes. Les répondants appartenant à la grappe des financièrement stressés ont ainsi, en moyenne, quatre fois plus de sources de dettes que ceux qui sont à l'aise financièrement.
En plus de (ou, pour) réduire leur niveau de dettes, les salariés canadiens qui veulent améliorer leur bien-être financier pourraient avoir à reconsidérer ce qui est de l'ordre d'une dépense « essentielle ». Cela peut impliquer de renoncer à des vacances en famille, de retarder un achat ou de choisir des alternatives moins coûteuses pour s'assurer qu'il reste suffisamment d'argent après chaque chèque de paie pour payer la nourriture, les vêtements et le logement. Parce que ces choix affectent souvent non seulement l'individu mais aussi ses proches, ils sont extrêmement difficiles, mais nécessaires compte tenu de la situation d'urgence actuelle.
Trouver une issue aux difficultés financières peut sembler insurmontable. Rechercher des conseils financiers qualifiés est une excellente première étape pour quiconque cherche à apporter des changements positifs à sa situation.
Au vu de l'impact du stress financier sur les résultats de l'entreprise et la situation grave à laquelle sont confrontés nombre de leurs salariés, il incombe aux employeurs de leur apporter leur soutien.
Plusieurs outils sont à disposition des employeurs, notamment l'Évaluateur de la santé financière pour les entreprises de l'Institut national de la paie. Construit sur des algorithmes dérivés de l'analyse du Laboratoire, il permet aux employeurs d'estimer l'état global des difficultés financières de leurs employés pour être par la suite en mesure de mettre en place des solutions pertinentes.
Parmi les solutions qui peuvent être envisagées :
- Encourager les employés à diriger automatiquement une partie de leur salaire vers un compte d'épargne par le biais du système de paie.
- Investir dans le professionnalisme en matière de paie afin d'éviter des retards involontaires, que 65 % des groupes stressés auraient du mal à gérer.
Ces mesures proposées aux employeurs et employés peuvent diminuer l'impact de la tempête. Toutefois, la situation ne sera pas facile et des temps encore plus difficiles s'annoncent.
Le 15e sondage annuel de l'Institut national de la paie auprès des travailleurs canadiens a été mené en ligne du 21 juillet au 1er août 2023 auprès de 1 500 canadiens en emploi (dont 81 % d'employés à temps plein) à l'aide du panel en ligne de Framework Analytics. Le panel est testé continuellement pour garantir la validité des résultats des enquêtes à ce qui a été mesuré dans les recensements, les études sur les ménages menées par les agences statistiques et d'autres sources de données fiables. Le sondage comporte une marge d'erreur de plus ou moins 2,5 % 19 fois sur 20, mais comme une méthodologie non probabiliste a été utilisée, une marge d'erreur définitive ne peut être exprimée. Les données ont été pondérées pour être représentatives.
L'Institut national de la paie fait la promotion du service de paie au pays comme élément indispensable à la santé des entreprises au pays, notamment en établissant LA norme professionnelle d'excellence et en transmettant son expertise essentielle. Nous fournissons les connaissances et les ressources dont plus de 40 000 professionnels de la paie ont besoin pour développer leur potentiel, dont 1,5 million d'employeurs dépendent pour le paiement annuel de 1,17 billion de dollars en salaires et en avantages imposables, et dont les administrations publiques dépendent pour recevoir 400 milliards de dollars en retenues obligatoires qui servent chaque année à financer des programmes essentiels. Les accréditations accordées par l'Institut, les seules de ce type pour le service de paie au pays, sont reconnues comme la référence en matière d'expertise et de professionnalisme.
SOURCE National Payroll Institute
Contact de l'Institut national de la paie : Erin Griffin, Gestionnaire, relations publiques,[email protected], 416-487-3380 x 129; Personne-ressource pour les médias : Gaëlle Khairallah, Kaiser & Partners, [email protected], 514-835-4721
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