Sur la lancée de ses coupes draconiennes, le gouvernement poursuit ses frappes contre les universités dans le budget 2015
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Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université26 mars, 2015, 17:54 ET
QUÉBEC, le 26 mars 2015 /CNW Telbec/ - Globalement, c'est à 7,3 milliards de dollars de compressions que le gouvernement s'est livré au cours de la dernière année, dont 3,6 milliards ont été annoncés dans le budget de juin 2014, 2,5 dans la mise à jour budgétaire de décembre et 1,8 par la suite, jusqu'au dépôt du budget d'aujourd'hui. Ce budget poursuit sur la même lancée, même si l'intensité des compressions a été quelque peu atténuée comparativement à celle du choc précédent.
Pour les universités, qui, faute de moyens, peinent déjà à accomplir leur mission, les compressions annoncées dans le budget de 2015 se traduisent par une diminution de 103 millions de dollars (3,6 %) par rapport aux crédits qui leur ont été octroyés en 2014. Il faut, par ailleurs, souligner qu'un peu plus de 30 millions de dollars ont été soustraits des crédits attribués l'an dernier. Pour leur part, les crédits dont bénéficient les organismes subventionnaires de la recherche demeurent à peu près stables en termes monétaires, ce qui signifie une réduction en termes réels. Le budget accorde certes des crédits aux fins de la recherche appliquée, dans les domaines pharmaceutique, maritime, etc., mais il faut regretter l'absence d'une pareille générosité pour la recherche fondamentale, qui est surtout réalisée à l'université. Au demeurant, le Québec a un urgent besoin d'une politique et de ressources pour assurer la recherche publique.
Pour ce qui est de l'ampleur des compressions infligées au financement universitaire, elle ne saurait être évaluée par les seules mesures mises en œuvre par le budget présenté aujourd'hui. Celles-ci surviennent, en effet, dans la suite ininterrompue des coupures qui se sont succédé au cours des années. Dans un mémoire intitulé Augmenter l'efficience du réseau universitaire tout en préservant ses missions fondamentales d'enseignement et de recherche, présenté en février dernier à la Commission permanente de révision des programmes, ainsi qu'au ministre responsable et président du Conseil du trésor, la FQPPU a fait le rappel de compressions annuelles récurrentes cumulatives de 203 millions de dollars, survenues depuis 2012 seulement, le tout dans un contexte de sous-financement reconnu des universités d'au minimum 422 millions de dollars sur une base annuelle.
Face à une telle situation, il est affligeant de constater qu'en dépit d'un déficit budgétaire récurrent depuis 2009, le gouvernement a versé 6 milliards de dollars pendant cette période de six ans dans le Fonds des générations avec l'objectif de réduire le rapport de la dette au PIB, qui s'est ainsi établi à 54,9 % au 31 mars 2015. Or, s'il n'avait rien versé dans ce Fonds au cours de ces six années, le rapport de la dette au PIB à cette date aurait été à peine plus élevé (56,5%). Pour réaliser un modeste gain de 1,6 point de pourcentage au titre du rapport entre la dette et le PIB, le gouvernement a privé les services publics de 6 milliards de dollars. Et il entend accroître ces versements à un rythme annuel moyen de 2,65 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années, tout en privant notamment les universités de ressources vitales, sous prétexte de moyens déficients.
Depuis 1991, la FQPPU représente les professeures et professeurs des universités québécoises.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université
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