Table ronde de Normes CSA: les réussites et les échecs lors de la pandémie de
grippe H1N1
Le livre blanc résultant de cet exercice examine les mesures actuelles de préparation en prévision d'une pandémie de grippe au Canada et les dispositions supplémentaires qui devraient être prises
TORONTO, le 8 juin /CNW/ - Comment se sont passé les choses au Canada lors de la pandémie de grippe H1N1? Quels plans ont fonctionné et lesquels n'ont pas marché - et pourquoi? Quelles mesures supplémentaires doivent être prises compte tenu de la menace de pandémies futures potentiellement plus graves? Voilà quelques-unes des questions auxquelles Normes CSA a tenté de répondre à l'occasion de la Roundtable on Healthcare and Emergency Service Sector Pandemic Preparedness (table ronde nationale sur l'état de préparation en prévision d'une pandémie dans les secteurs de la santé et des services d'urgence). Un livre blanc détaillé résultant de cet exercice a été rendu public aujourd'hui dans le cadre de la World Conference on Disaster Management (conférence mondiale sur la gestion des catastrophes).
Les participants à la table ronde ont conclu que le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza de 2006 (et les mises à jour qui y ont été apportées depuis) constituait une mesure valable en vue de réduire le nombre de cas de maladie grave et de décès lors d'une pandémie de grippe H1N1 de faible intensité. Toutefois, ils en sont également arrivés à la conclusion qu'il y avait eu des lacunes et des incohérences dans la protection au cours de la pandémie de grippe H1N1 de 2009 et qu'il fallait apporter des changements aux plans existants dans l'éventualité d'autres pandémies d'intensité modérée ou grave. Au nombre des participants à la table ronde figuraient des hauts représentants des secteurs canadiens de la santé et des services d'urgence, notamment des domaines des maladies infectieuses, de la médecine familiale, du secourisme opérationnel, des soins infirmiers et de l'administration des hôpitaux et des soins de santé.
"La faible intensité de la pandémie de grippe H1N1 pourrait avoir donné à la population canadienne un faux sentiment de sécurité quant aux répercussions potentiellement dévastatrices de pandémies futures, a déclaré le Dr Allan Holmes, animateur de la table ronde de Normes CSA et expert en planification en prévision d'une pandémie. Les participants à la table ronde ont été unanimes pour souligner le fait que la pandémie de 2009 ne devait pas servir de référence dans la planification en prévision d'une future pandémie. Nous devons demeurer vigilants et nous assurer que nos plans continuent d'évoluer, car l'éclosion d'une pandémie modérée ou grave reste possible."
Voices From the H1N1 Pandemic Front Lines: A White Paper on How Canada Could Do Better Next Time (témoignages des intervenants de première ligne lors de la pandémie de grippe H1N1 : livre blanc sur ce que le Canada pourrait améliorer la prochaine fois), le livre blanc qui a résulté de la table ronde de Normes CSA et qui a été rendu public aujourd'hui, contient des recommandations constructives sur la manière dont les secteurs canadiens de la santé et des services d'urgence pourraient collaborer plus étroitement à l'avenir avec les autorités gouvernementales et les autres principaux décideurs afin d'améliorer les plans de préparation en prévision d'une pandémie de grippe. Le livre blanc souligne que de nombreuses choses ont bien fonctionné au cours de la récente pandémie de grippe H1N1, mais qu'en dépit des réussites, il y a aussi eu des difficultés auxquelles il faut remédier.
"Normes CSA œuvre dans les domaines de la gestion des urgences et des soins de santé depuis des années, et nous sommes soucieux d'élaborer des solutions fondées sur des normes afin de préserver la santé et la sécurité de la population, a expliqué Doug Morton, directeur, Santé et sécurité, chez Normes CSA. Du fait de la grippe H1N1, nous souhaitions contribuer à la discussion sur l'état de préparation du Canada en prévision d'une pandémie, et nous espérons que ce livre blanc servira de catalyseur pour l'amélioration de la préparation afin que nous soyons mieux protégés contre les pandémies. Nous avons également estimé que le moment était bien choisi compte tenu du nouveau Plan fédéral d'intervention d'urgence, qui vise à coordonner les interventions d'urgence fédérales pour tous les types de catastrophes."
Plus de mesures pour une protection accrue ------------------------------------------ Harmonisation -------------
Selon les participants à la table ronde de Normes CSA, le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza a été utile comme ressource générale pour les décideurs. Toutefois, il y a eu de nombreux plans de préparation au cours de la pandémie de grippe H1N1 de 2009 - à l'échelle fédérale, provinciale, régionale et locale, au niveau des établissements et sur le plan international. Cet ensemble de mesures de protection disparates a été une grande source de confusion chez le personnel de première ligne, ce qui a donné lieu à une prestation inégale des soins. Les participants à la table ronde ont appelé à une harmonisation des cadres de travail fédéral et provinciaux afin d'élaborer une unique approche pancanadienne standard de la planification en prévision d'une pandémie, mais qui soit toutefois suffisamment souple que pour permettre sa mise en œuvre à l'échelle locale.
Extensibilité -------------
En outre, les participants à la table ronde ont jugé que le Plan canadien de lutte contre la pandémie d'influenza tenait compte du fait que des facteurs inconnus, comme la gravité de la maladie causée par la souche pandémique et la transmissibilité du virus d'une personne à une autre, auraient une incidence sur les mesures d'intervention. Cependant, ce plan ne contient ni indice de gravité pour les infections ni déclencheurs de mise en œuvre (des événements ou des jalons dans le processus épidémique ou pandémique qui sont le signe d'un changement qualitatif de la situation - comme un taux d'absentéisme élevé et constant dans les écoles). Un indice de gravité et des déclencheurs de mise en œuvre aideraient grandement les autorités provinciales et locales dans leur processus de prise de décisions.
Équipement de protection individuel et antiviraux -------------------------------------------------
Les participants à la table ronde ont également estimé que les plans de lutte contre une pandémie de grippe doivent privilégier une approche à plusieurs facettes dans la protection - notamment, préconiser des mesures protectrices telles que prévenir la propagation de la maladie en se lavant les mains, en éternuant dans sa manche plutôt que dans la main, en restant à la maison si on est malade et en se faisant vacciner.
Étant donné qu'il faut au moins six mois pour mettre au point un vaccin une fois que le virus a été identifié, comme cela a été le cas avec la souche H1N1, les participants à la table ronde se sont dits convaincus qu'il fallait accorder une plus grande importance à l'accès à de l'équipement de protection individuel (comme des masques, des blouses et des gants spéciaux) et à des antiviraux (c'est-à-dire des médicaments qui agissent en inhibant la capacité du virus à se propager dans l'organisme).
Pourquoi les deux? Parce que, malgré ses avantages, l'équipement de protection individuel n'est pas à toute épreuve et qu'on ne peut se fier uniquement à cet équipement jusqu'à la mise au point d'un vaccin. Son utilisation requiert une formation et un ajustement adéquats. De plus, il est irréaliste de penser que tous les travailleurs de la santé et tous les premiers intervenants peuvent être équipés. Par conséquent, les participants à la table ronde ont estimé que les antiviraux étaient particulièrement importants dans le cas d'une pandémie d'intensité modérée ou grave et qu'ils ne devaient pas être disponibles pour le traitement uniquement, mais aussi à des fins prophylactiques (prévention). Le plan actuel ne prévoit pas la prophylaxie pré-exposition pour les travailleurs de la santé et les premiers intervenants, quelle que soit la gravité de la pandémie de grippe, avant qu'un vaccin ne soit disponible. Les participants à la table ronde ont souligné la nécessité d'élaborer des lignes directrices claires concernant l'utilisation préventive des antiviraux, y compris l'identification de "déclencheurs" qui entraîneraient le déploiement des stocks d'antiviraux.
Vaccin ------
En outre, les participants à la table ronde ont indiqué qu'au cours de la pandémie de grippe H1N1, il y avait eu une grande confusion quant aux personnes qui répondaient aux critères d'accès "prioritaire" au vaccin et à celles qui n'y répondaient pas. Selon eux, comme on attend des travailleurs de la santé et des premiers intervenants qu'ils soient aux premières lignes en cas d'éclosion de grippe, ces groupes devraient tous deux être classés comme prioritaires. Non seulement courent-ils un risque plus élevé de contracter la maladie, mais la nature de leur travail ferait d'eux d'excellents "propagateurs" de la maladie dans la communauté s'ils venaient à tomber malades.
Communications --------------
Enfin, les participants à la table ronde ont estimé qu'il y avait lieu d'améliorer les communications entre tous les paliers de gouvernement, les organismes de santé et le grand public. Ils ont par conséquent recommandé la création d'un organisme de communication fédéral/provincial/territorial regroupant des médecins agréés et des experts en gestion des catastrophes. Cet organisme intégré aiderait les différents pouvoirs publics à interpréter les événements à mesure qu'ils se produisent, à s'assurer que les communications sont pertinentes pour leur région et à fournir de la rétroaction ascendante aux hauts fonctionnaires.
De plus, les participants à la table ronde ont recommandé la création d'un réseau de communication dans le secteur des soins primaires et des services d'urgence afin de pouvoir communiquer avec ceux et celles qui travaillent en première ligne à l'extérieur des établissements hospitaliers (p. ex., médecins de famille, personnes travaillant dans les cliniques sans rendez-vous ou les centres de soins de longue durée, celles qui prodiguent des soins à domicile et les premiers intervenants).
La table ronde de Normes CSA et le livre blanc ----------------------------------------------
Le 15 décembre 2009, Normes CSA a tenu la table ronde nationale sur l'état de préparation en prévision d'une pandémie dans le secteur de la santé et les services d'urgence, qui était animée par le Dr Allan Holmes, chercheur-boursier en médecine d'urgence, président de Global Medical Services et conseiller en matière de pandémie auprès du gouvernement fédéral, des gouvernements provinciaux et de sociétés réparties dans tout le Canada. Cette table ronde d'une journée a été rendue possible grâce à un soutien inconditionnel de Hoffmann-La Roche (Roche Canada).
Au nombre des participants à la table ronde de Normes CSA figuraient des représentants de l'Association pour la microbiologie médicale et l'infectiologie Canada, de l'Association canadienne des médecins d'urgence, de l'Association canadienne des soins de santé, de l'Association des infirmières et infirmiers du Canada, du Centre for Excellence in Emergency Preparedness, du Collège des médecins de famille du Canada, du Hamilton Health Sciences Centre, de l'Affiliation nationale des infirmières et infirmiers d'urgence, de l'Association des hôpitaux de l'Ontario, de l'Hôpital d'Ottawa et du syndicat des pompiers de Prince George.
Le livre blanc de Normes CSA, Voices From the H1N1 Pandemic Front Lines: A White Paper on How Canada Could Do Better Next Time, est disponible en ligne à l'adresse : CSA.ca.
Normes CSA ----------
Normes CSA, importante organisation de solutions fondées sur les normes, sert l'industrie, les gouvernements, les consommateurs et d'autres parties intéressées en Amérique du Nord et ailleurs dans le monde. Se concentrant sur l'élaboration de normes et de codes, les produits d'application et les services de formation, de consultation et de certification du personnel, l'organisme vise à renforcer la sécurité publique, à améliorer la qualité de vie, à protéger l'environnement et à faciliter les échanges commerciaux. Normes CSA est une division du Groupe CSA, qui comprend aussi CSA International, fournisseur de services de mise à l'essai et de certification de produits électriques et mécaniques, de plomberie, d'appareils au gaz et bien d'autres; et OnSpeX, qui propose aux détaillants et aux fabricants des services d'évaluation, d'inspection et de consultation. Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le site Web à l'adresse www.csa.ca.
Renseignements: Anthony Toderian, Responsable des relations avec les médias, Normes CSA, Téléphone: (416) 747-2620, Courriel: [email protected]; Tina Fournier-Ouellet, Environics pour le compte de Normes CSA, Téléphone: (514) 739-1188 (ext 230), Courriel: [email protected]
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