MONTRÉAL, le 24 avril 2017 /CNW Telbec/ - Le département américain du Commerce est sur le point d'annoncer sa décision concernant les tarifs douaniers sur le bois d'œuvre canadien. Pour l'instant, l'industrie s'attend à des tarifs pouvant aller de 25 à 40 %.
« L'imposition de tarifs aussi élevés est le pire scénario que pouvaient envisager les producteurs et travailleurs du secteur forestier canadien », soutient Alexandre Moreau, analyste en politiques publiques à l'IEDM. « Actuellement, le marché américain représente près de 75 % des exportations canadiennes de bois d'œuvre et 24 300 emplois directs dépendent de ce marché ».
Pour le Québec et la Colombie-Britannique, c'est donc respectivement 5150 et 15 000 emplois directs qui seraient à risque advenant l'imposition de tarifs. Les régions forestières qui dépendent principalement de ce secteur seraient donc fortement perturbées par ces mesures protectionnistes.
« Le cas du bois d'œuvre illustre parfaitement le fait que le protectionnisme se fait généralement à l'avantage d'un petit nombre et au détriment d'une majorité, et les consommateurs américains n'échappent pas à cette réalité », ajoute M. Moreau.
L'imposition d'un tarif de 25 % ferait augmenter le prix moyen d'une nouvelle maison de près de 1300 $. Cela aurait représenté un coût supplémentaire de l'ordre de 1 milliard $ seulement pour les maisons unifamiliales construites aux États-Unis en 2016.
À l'aube de la renégociation de l'ALÉNA, il est important que les États-Unis, tout comme le Canada, reconnaissent que leurs mesures protectionnistes coûtent cher aux millions de consommateurs des deux côtés de la frontière. En effet, le Canada ne permet pas aux Américains d'accéder aux marchés du lait, des œufs et la volaille, qui sont protégés par des tarifs pouvant aller jusqu'à 300%. Le coût pour les ménages canadiens se compte en milliards de dollars.
« Mettre la gestion de l'offre sur la table démontrerait la bonne foi du Canada et aiderait à convaincre le gouvernement américain de laisser tomber l'idée d'imposer des tarifs sur le bois d'œuvre canadien », renchérit M. Moreau.
« Pour préserver et même élargir les relations économiques entre les deux pays, il est impératif que les politiciens des deux côtés de la frontière résistent à l'influence des lobbys et se portent à la défense des millions de consommateurs qui font les frais du protectionnisme », conclut Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, Communications, Département des interventions liées à l'actualité, IEDM. Tél. : 514-502-6757 / courriel : [email protected]
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