MONTRÉAL, le 6 juin 2017 /CNW Telbec/ - Alors que Québec vient d'annoncer qu'il n'imposera pas de taxe pour les acheteurs étrangers, la Colombie-Britannique et l'Ontario devraient faire marche arrière et abolir celle qu'ils ont mise en place. Ce genre de mesure, de même que le contrôle des loyers, est une réponse malavisée aux hausses de prix dans le marché immobilier, et risque plutôt d'empirer le problème, montre un Point publié aujourd'hui par l'IEDM.
« Les décideurs publics font fausse route avec ces politiques. Bien que l'on cherche à résoudre des problèmes réels, de telles mesures vont vraisemblablement nuire à long terme », dit Mathieu Bédard, auteur de la publication.
Les prix des maisons dans des villes comme Toronto et Vancouver sont élevés depuis bien avant que l'on s'inquiète de l'arrivée des acheteurs étrangers, souligne la publication. Dans ces deux villes, ce sont plutôt les politiques de zonage et d'aménagement du territoire qui font grimper le prix de l'immobilier depuis plus de 50 ans, en réduisant la disponibilité du logement.
« Lorsque ces politiques deviennent trop restrictives, les coûts pour se loger explosent et les plus pauvres sont les premiers touchés, puisque la construction d'habitations abordables est remplacée par celle de logements plus luxueux. Ce phénomène de gentrification est présent à Toronto, Vancouver et Montréal depuis un certain temps maintenant », explique Mathieu Bédard.
Quant au contrôle des loyers, le fait d'imposer des limites à leur augmentation aide certains locataires, mais rend les logements à louer moins rentables pour les propriétaires. Par conséquent, il s'en construit moins, ce qui fait augmenter les loyers pour beaucoup d'autres locataires.
La recherche empirique sur les répercussions des mauvaises politiques de logement est sans équivoque. D'ailleurs, dans un sondage s'adressant à des économistes de toutes allégeances, 93 % étaient d'avis qu'un plafond aux loyers réduit la quantité et la qualité des habitations disponibles.
« Taxer les acheteurs étrangers n'est pas la solution pour limiter la surchauffe immobilière à certains endroits au pays. Le ministre Carlos Leitao semble avoir compris qu'une telle politique aurait des effets néfastes sur le marché », ajoute Michel Kelly-Gagnon, président et directeur général de l'IEDM.
« Au lieu de limiter l'offre artificiellement avec ce genre de politiques, les gouvernements devraient laisser le mécanisme de prix faire son travail, ce qui inciterait les développeurs à construire davantage lorsque les prix augmentent. Ceci, tout en soutenant de façon ciblée les moins nantis qui se voient exclus du marché », conclut-il.
Le Point intitulé « Immobilier : le problème est le contrôle des loyers et non les acheteurs étrangers » est signé par Mathieu Bédard, économiste à l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
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L'IEDM est un organisme de recherche et d'éducation indépendant, non partisan et sans but lucratif. Par ses études et ses conférences, l'IEDM alimente les débats sur les politiques publiques au Québec et partout au Canada en proposant des réformes créatrices de richesse et fondées sur des mécanismes de marché.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Pascale Déry, conseillère principale, Communications, Département des interventions liées à l'actualité, IEDM. Tél. : 514-502-6757 / courriel : [email protected]
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