Tournée des présidents 2012 - Les agents correctionnels dressent un portrait des pénitenciers du Québec English
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SYNDICAT DES AGENTS CORRECTIONNELS DU CANADA (UCCO-SACC-CSN)27 août, 2012, 14:30 ET
MONTRÉAL, le 27 août 2012 /CNW Telbec/ - De passage au Québec dans le cadre de sa Tournée des présidents 2012, le Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN) a dressé un portrait des problèmes vécus dans les pénitenciers fédéraux de la province. Le syndicat se dit inquiet des dangers reliés à la sécurité des agents correctionnels, à la surpopulation carcérale, aux coupes de programmes destinés aux détenus, ainsi que du manque de vision du gouvernement conservateur.
Fermeture du pénitencier Leclerc
Les répercussions de la fermeture de l'établissement Leclerc à Laval (pénitencier à sécurité medium), annoncée ce printemps par le gouvernement conservateur, sont nombreuses. Même si la fermeture n'est pas encore complétée, elle a déjà pour effet de créer une surpopulation dans les prisons de la province. « Bien que les nouvelles constructions ne sont pas terminées, les transferts de détenus ont débuté », déplore Pierre Mallette, président national d'UCCO-SACC-CSN. « Ce sont 500 cellules en moins, et bientôt il ne restera plus de place dans les pénitenciers du Québec. On est déjà obligé d'avoir recours à la double occupation des cellules, ce qui est dangereux pour les détenus, et pour les agents correctionnels. »
De plus, « laisser les détenus sans travail peut avoir des répercussions catastrophiques, car lorsqu'ils sont occupés à travailler ils n'ont pas le temps de parler de leurs mauvais coups, d'en planifier d'autres, d'en commettre d'autres. », explique Pierre Mallette. De fait, l'établissement Leclerc abrite une buanderie, soit le plus gros employeur de détenus au pays. On ne sait toujours pas si cette buanderie sera fermée ou déménagée ailleurs.
Santé mentale
Le nombre de détenus aux prises avec des problèmes de santé mentale est en nette augmentation partout au pays. Pour y faire face, les unités de santé mentale sont construites de manière à servir adéquatement ce genre de clientèle. Il en est ainsi dans les toutes les régions du pays, sauf du côté de l'établissement Archambault, situé à Ste-Anne-des-Plaines. Installé dans une ancienne rangée de cellules, le CRSM de Ste-Anne-des-Plaines (unité de santé mentale à sécurité medium et maximum) n'est pas sécuritaire. « On assiste à de plus en plus d'incidents, à de l'intimidation entre détenus, et si rien n'est fait, la situation ne fera qu'empirer. Le manque de vision du gouvernement conservateur est dangereux », déplore pour sa part Pierre Dumont président de la région du Québec d'UCCO-SACC-CSN.
Détenus à mobilité réduite
À Laval, l'établissement à sécurité minimum Montée Saint-François accueille une population carcérale de plus en plus vieillissante. Les agents correctionnels qui y travaillent doivent gérer des détenus à mobilité réduite, en les aidant par exemple à se déplacer et à s'asseoir dans leurs fauteuils roulants. « Si un incendie se déclarait en pleine nuit, il serait impossible pour les agents correctionnels d'assurer la sécurité des détenus et leur propre sécurité. Le nombre requis d'agents correctionnels n'est pas suffisamment élevé dans les pénitenciers à sécurité minimum pour bien répondre à la situation », estime Pierre Dumont.
Barrière de la langue
À la suite de l'annonce de la fermeture de deux établissements en Ontario, de plus en plus de transferts de détenus ont lieu entre les provinces. Les demandes affluent au Québec, particulièrement à l'établissement de Port-Cartier. Malheureusement, ce ne sont pas tous les agents correctionnels qui y maîtrisent l'anglais. On se retrouve donc avec des agents et des détenus qui ont de la difficulté à se comprendre. Cela crée des frustrations de part et d'autre.
Même problème à l'établissement pour femmes de Joliette. Là bas, si une agente correctionnelle se fait attaquer par une ou plusieurs détenues francophones, il est très difficile de transférer les détenus puisque nulle part ailleurs au pays, elles auront droit à des services en français. Plutôt que de procéder au transfert de la détenue, la direction affectera l'agente correctionnelle à d'autres tâches.
La Tournée des présidents 2012
Après avoir visité la région de l'Atlantique, la Tournée des présidents 2012 a rencontré les agents correctionnels des établissements de Port-Cartier, Drummond, Donnacona, Cowansville. La tournée s'arrêtera dans les prochains jours à Joliette, Ste-Anne-des-Plaines et La Macaza, avant de se rendre en Ontario vers la fin de la semaine. Elle sillonnera le Canada afin de visiter ses membres dans les 52 établissements pénitenciers du pays.
La Tournée des présidents a pour but d'informer les agents correctionnels de l'état des négociations qui se déroulent entre le Conseil du Trésor et le Service correctionnel Canada, mais aussi de parler des problèmes rencontrés dans les pénitenciers à travers le pays.
UCCO-SACC-CSN représente 7400 agents correctionnels œuvrant dans les 52 pénitenciers fédéraux du Canada.
SOURCE : SYNDICAT DES AGENTS CORRECTIONNELS DU CANADA (UCCO-SACC-CSN)
Source : Syndicat des agents correctionnels du Canada UCCO-SACC-CSN
Renseignements : Noémi Desrochers, Service des communications de la CSN Cellulaire : 514 216-1825 ; bureau : 514 598-2162.
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