Tournée régionale des sections locales - Le syndicat d'Unifor fait le point sur plusieurs dossiers, dont la grève chez Delastek et le conflit du bois d'œuvre avec les États-Unis
TROIS-RIVIÈRES, QC, le 3 avril 2017 /CNW Telbec/ - Poursuivant leur tournée du Québec, les dirigeants du syndicat Unifor étaient de passage à Trois-Rivières, ce matin, pour rencontrer des dirigeantes et dirigeants et membres des sections locales de la région. Ils en ont profité pour rappeler les dossiers d'actualités.
Grève chez Delastek : un bien triste anniversaire
Cela a fait deux ans cette fin de semaine que les membres de la section locale 1209 d'Unifor chez Delastek ont déclenché la grève. Un bien triste anniversaire alors que le conflit se classe dorénavant parmi l'un des plus longs au Québec. « Ce n'est certainement pas un titre que nous recherchons. En fait quand on sait que la quasi-majorité de nos négociations se règlent sans conflit de travail, la grève de Delastek fait exception à la règle à tous égards », a déclaré Renaud Gagné, directeur québécois d'Unifor.
Le syndicat déplore la lenteur du dossier, mais rappelle qu'il s'agit d'un combat important que les travailleuses et travailleurs mènent. « Nous défendons la portée de notre accréditation syndicale et la séparation entre travail de production versus travail fait en recherche et développement qui n'est pas soumis à l'accréditation syndicale », a expliqué M. Gagné. « Avant le conflit, un maximum de cinq personnes était en recherche et développement (et une trentaine en production) et maintenant, il y a plus d'une vingtaine de travailleurs au département de recherche et développement. À la lumière de ces données, ça nous semble évident que des scabs font notre travail en plus de ceux que le tribunal a déjà reconnus », a déploré le dirigeant syndical.
Pour le syndicat, ce conflit illustre de manière flagrante le déséquilibre qui existe dans le rapport de force puisque l'entreprise Delastek continue de produire comme si de rien n'était alors que cinquante travailleurs sont à la rue. « Qu'on m'explique comment il se fait que Bombardier installe des pièces qui seraient supposément en recherche et développement sur les appareils CSeries qui sont pourtant en production ? Ça n'a pas de sens. Cet appareil est en phase production, il n'est plus en recherche et développement », a conclu le dirigeant syndical.
Unifor entend maintenir la pression sur les donneurs d'ouvrage comme Bombardier et d'autres entreprises. Nous avons parcouru les salons d'affaires en aéronautique au cours des derniers mois afin de sensibiliser les clients potentiels et actuels de Delastek à ce conflit de travail. Nous sommes à organiser d'autres actions pour l'avenir.
Des milliers d'emplois menacés en raison du conflit sur le bois d'œuvre avec les États-Unis
Au lendemain des budgets fédéral et québécois, le syndicat Unifor a manifesté sa déception quant au peu de mesures prévues pour contrer les répercussions de la crise appréhendée. « Il est minuit moins cinq, nos élus doivent prendre conscience des impacts dévastateurs que ce conflit engendrera. Au Québec, cette industrie représente près de 60 000 emplois et l'économie de 135 municipalités dépend exclusivement de la forêt. Avec un chiffre d'affaires de 15 milliards, la foresterie est l'un des plus importants secteurs industriels, c'est majeur », a commenté Renaud Gagné.
Le syndicat demande des mesures spécifiques pour aider les industries à survivre pendant la crise ainsi qu'un programme de soutien pour les travailleurs. « La pire chose qui puisse arriver est que les travailleurs quittent les régions, il sera à peu près impossible de repartir des usines par la suite puisqu'il n'y aura plus de main-d'œuvre qualifiée », a expliqué le dirigeant syndical.
Rappel du dossier
Les producteurs de bois américains ont déposé une plainte reprochant au Canada et au Québec de vendre le bois des terres publiques au rabais, ce qui équivaudrait à des subventions déguisées. Au cours des dernières années, les États-Unis ont non seulement perdu tous leurs recours devant les tribunaux, mais en plus, « avec le nouveau régime forestier québécois, la question est encore plus claire puisque dorénavant le prix du bois est basé sur des enchères publiques », a expliqué M. Gagné.
Unifor doute que cette lutte qui s'engage ne se règle rapidement et c'est pourquoi le syndicat travaille sur plusieurs fronts afin de soutenir les travailleuses et travailleurs, les communautés et les entreprises qui dépendent de cette industrie. Unifor est membre de la coalition avec les représentants du gouvernement du Québec, des entreprises, des municipalités et d'autres syndicats dans ce dossier.
En autre action, Unifor a aussi travaillé à :
- La sensibilisation et la mobilisation auprès des membres par l'envoi de correspondance et une section spéciale sur son site Internet ;
- L'envoi d'une lettre type (reprise par près d'une centaine de sections locales jusqu'à maintenant) demandant au premier ministre Justin Trudeau d'agir par :
- La mise en place d'un programme spécial d'assurance-emploi pour les travailleuses et travailleurs qui seraient affectés;
- L'accès à un programme de soutien pour les entreprises concernées;
- Des incitatifs fiscaux et autres pour l'utilisation du bois dans la construction;
- Des exigences à utiliser le bois dans les travaux d'infrastructure lorsque c'est possible;
- Des programmes de soutien à la diversification de la production en soutenant les conversions d'usines;
- Une campagne de promotion du régime forestier québécois;
- Etc.
À propos d'Unifor
Fondé en août 2013, Unifor a été créé par la rencontre du Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) et des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA). Le syndicat représente plus de 310 000 membres au Canada, dont près de 55 000 au Québec. Unifor est aussi affilié à la plus grande centrale syndicale québécoise, la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ).
SOURCE Syndicat Unifor Québec
Marie-Andrée L'Heureux, représentante nationale, 514 916-7373, [email protected]
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