Traitement judiciaire des plaintes - Pour les victimes d'agressions sexuelles, les choses doivent changer
QUÉBEC, le 12 déc. 2018 /CNW Telbec/ - En réaction à la décision du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) de déposer des accusations à l'endroit de M. Gilbert Rozon dans un seul dossier et d'en abandonner 13 autres, la députée de Joliette et porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de justice, Véronique Hivon, presse la ministre de la Justice, Sonia LeBel, de mettre sur pied un groupe de travail qui comprendrait des experts juridiques et psychosociaux, des élus de toutes les formations politiques, des avocats de la défense ainsi que des représentants de la magistrature et du DPCP pour évaluer toutes les solutions possibles afin de répondre au profond questionnement qui se pose, au problème de confiance et à l'inadéquation entre le système de justice et la réalité des victimes d'agressions sexuelles.
EN BREF
- Les victimes se sentent abandonnées par le système de justice; il y a une inadéquation entre leur réalité et le fonctionnement du système.
- Plus que jamais, il faut trouver des solutions pour améliorer le traitement des plaintes en matière d'agressions sexuelles.
- Véronique Hivon interpelle la ministre LeBel afin qu'un groupe de travail soit mis sur pied.
- L'idée d'un tribunal spécialisé en matière de violences sexuelles et conjugales doit être étudiée.
« Nous devons agir pour rebâtir la confiance et offrir des réponses au sentiment d'incompréhension et d'impunité qui habite les victimes. C'est notre responsabilité, comme représentants de la population, de nous questionner et d'agir dans la foulée du mouvement #moiaussi. Il faut aussi répondre au courage démontré par toutes celles et tous ceux qui ont pris la parole publiquement pour que les choses changent. J'invite la ministre à réunir un groupe de travail pour trouver des solutions pour les victimes », a déclaré d'entrée de jeu Véronique Hivon.
« Selon les CALACS, les centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, seulement 5 % des agressions sexuelles sont dénoncées aux services de police. Et uniquement 3 plaintes sur 1000 mèneront ultimement à une condamnation. Dans ce contexte, la ministre ne peut pas simplement dire que le système fonctionne, qu'il faut garder confiance et inviter les victimes à dénoncer. Il y a visiblement un problème quelque part », a insisté la députée de Joliette.
« Au Parti Québécois, nous proposons depuis l'année dernière la mise sur pied d'un tribunal spécialisé au sein de la Cour du Québec afin que la réalité spécifique des victimes de violences sexuelles ou conjugales soit prise en compte, que les règles de pratique puissent être adaptées et que la spécialisation de tous les intervenants concernés soit acquise. Ce tribunal pourrait aussi mieux tenir compte des besoins des victimes quant aux processus et aux sentences, et faire, par exemple, une place plus significative aux principes de justice réparatrice », a ajouté la porte‑parole.
Le mouvement #moiaussi a mené à une vague sans précédent de dénonciations des crimes sexuels. « En tant qu'élus, je répète que nous avons la responsabilité d'agir et d'être un vecteur de changement pour mettre fin à la culture du silence et au sentiment de honte qui ronge de trop nombreuses victimes québécoises. Et, surtout, pour redonner confiance en notre système de justice. Je tends la main à la ministre pour que nous travaillions de façon non partisane en ce sens, dans l'intérêt supérieur des victimes », a conclu Véronique Hivon.
SOURCE Aile parlementaire du Parti Québécois
Mathieu Lavigne, Directeur des communications, Aile parlementaire du Parti Québécois, 418 951-5196
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