Tramway de Québec : La Pocatière sacrifiée au profit du Mexique
LA POCATIÈRE, QC, le 25 avril 2023 /CNW/ - Le Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière-CSN a appris avec stupéfaction que les voitures du tramway de la Ville de Québec seront fabriquées au Mexique.
Contrairement aux promesses du gouvernement de la CAQ, l'usine de La Pocatière ne ramassera que les miettes de ce projet d'envergure de près de 4 G$, soit seulement l'assemblage.
« Jamais les employé-es de l'usine de La Pocatière n'auraient pu imaginer que le contrat du tramway de Québec, pratiquement dans notre cour, nous échapperait au profit d'une usine mexicaine. La situation est encore plus aberrante puisque l'usine travaille actuellement à fabriquer les voitures du tramway de Toronto », déplore la présidente de la CSN, Caroline Senneville. « Cette décision aura un impact majeur pour les travailleuses et les travailleurs de l'usine de La Pocatière et pour le maintien de leur expertise. C'est un non-sens. »
Tout comme avec le projet de tramways de Toronto, rien n'empêche le gouvernement d'obliger Alstom à fabriquer un pourcentage minimum des voitures du projet de tramway de Québec à l'usine de La Pocatière, ou du moins au Canada.
« Nous avons l'impression de vivre une 2e fois le cauchemar des trains du Réseau express métropolitain (REM) qui, malgré l'expertise des usines d'Alstom au Québec, ont été fabriqués en Inde, dénonce Louis Bégin, président de la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN).
« Plutôt que de construire les voitures à moins de 200 kilomètres de Québec, Alstom confie le projet à une usine mexicaine à plus de 4 000 kilomètres de la province, dans des installations fonctionnant à l'énergie fossile. En matière d'empreinte carbone, le tramway de Québec démarre avec un piètre bilan », fait remarquer Marco Lévesque, président du syndicat de l'usine.
« C'est une bien triste nouvelle non seulement pour les travailleuses et travailleurs de l'usine de La Pocatière, mais aussi pour une foule de fournisseurs de la région et de toute la province », ajoute Pauline Bélanger, présidente par intérim du Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN. « Le gouvernement de la CAQ manque une belle occasion de maximiser les retombées économiques pour le Québec de ce projet financé par les contribuables d'ici », souligne Mme Bélanger.
Cette décision s'avère encore plus aberrante étant donné que la Caisse de dépôt et placement du Québec est l'actionnaire le plus important d'Alstom. D'ailleurs, en février 2020, Alstom annonçait différents « engagements ambitieux renforçant ses assises au Québec » notamment l'expansion des activités pour les sites manufacturiers de La Pocatière et de Sorel-Tracy. Alstom a depuis fermé son usine de Sorel-Tracy.
De plus, en mars 2021, le gouvernement du Québec octroyait un prêt pardonnable de 56 M$ à Alstom. « L'intention, ce serait d'avoir tous les contrats donnés au Québec. On veut avoir de l'achat québécois », déclarait à l'époque le ministre de l'Économie et de l'Innovation, Pierre Fitzgibbon, en conférence de presse.
Fondée en 1921, la CSN est la première grande centrale syndicale québécoise. Composée de près de 1 600 syndicats, elle défend plus de 330 000 travailleuses et travailleurs de tous les secteurs d'activité et prend part à plusieurs débats de fond de la société québécoise pour une société plus solidaire, démocratique, équitable et durable.
La Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis au sein de quelque 320 syndicats et provenant de toutes les régions du Québec.
Le Conseil central du Bas-Saint-Laurent-CSN représente 8 500 membres répartis dans plus de 96 syndicats dans toutes les MRC de la région, de La Pocatière à Les Méchins, et tous secteurs d'activité confondus, privé comme public.
SOURCE CSN
Julie Mercier, Service des communications de la CSN, Téléphone : 514 598-2238, [email protected]
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