Tranferts de ressources professionnelles des CLSC vers les GMF - La demande de moratoire rallie de plus en plus de gens, constate la CSN
QUÉBEC, le 7 juin 2016 /CNW Telbec/ - La Confédération des syndicats nationaux présente aujourd'hui à l'Assemblée nationale une pétition signée par près de 10 000 personnes en quelques semaines, réclamant un moratoire immédiat sur les transferts de professionnel-les des CLSC vers les Groupes de médecine de famille (GMF), des entités à but lucratif. Pour la CSN, ces transferts mettent à mal les CLSC et nous éloignent de l'objectif que tout le monde devrait partager, soit d'assurer à toute la population un accès universel à des services sociaux de qualité dans leur communauté.
« De plus en plus de voix s'élèvent contre cette mauvaise idée, indique le vice-président de la CSN, Jean Lacharité. Ce ne sont plus seulement les travailleuses et les travailleurs qui sont aux premières loges des services à la population qui sont inquiets, mais aussi des ordres professionnel-les, des chercheurs, des groupes communautaires qui travaillent avec des clientèles vulnérables, pour ne nommer que quelques exemples. On voit maintenant des établissements reconnaître publiquement que ces transferts sont précipités et qu'il faut se donner plus de temps pour en évaluer les conséquences négatives pour la population qui a droit aux services comme pour le personnel touché. Il serait sage que le Dr Barrette arrête de banaliser ces inquiétudes légitimes et qu'il ordonne un moratoire immédiat sur ces transferts mal avisés ».
Ces transferts constituent un drainage de ressources humaines et financières du secteur public vers le secteur privé car le gouvernement paiera non seulement les salaires de professionnel-les à l'emploi des GMF mais en plus il financera l'aménagement de nouveaux locaux dans ces cliniques privées à but lucratif.
La CSN craint par ailleurs des problèmes d'accès aux services pour la population, en particulier les plus vulnérables qui n'ont pas accès aux GMF. De plus le modèle d'interdisciplinarité des CLSC qui repose sur l'autonomie professionnelle des salarié-es a fait ses preuves. Or dans les GMF, ces professionnel-les seront au service des médecins. Enfin, les travailleuses sociales et autres professionnel-les que le Dr Barrette entend transférer ne seront pas remplacés dans les CLSC, ce qui n'aidera certainement pas les professionnel-les qui demeureront au public à faire face à des listes d'attente qui s'allongent sans cesse.
Mobilisation
« Notre mobilisation porte tranquillement ses fruits, se réjouit tout de même la vice-présidente de la Fédération des professionnèles (FP-CSN), Nancy Corriveau. Nous continuerons à tout mettre en œuvre pour garder ce dossier dans l'espace public tant qu'un moratoire complet ne sera pas déclaré. De nouvelles opérations de visibilité et de sensibilisation débutent aujourd'hui même devant le CLSC La source, à Québec, et se transporteront dans toutes les régions du Québec dès la semaine prochaine. Nous participerons aux séances publiques des conseils d'administration des établissements afin d'obtenir des engagements pour qu'aucun nouveau transfert de ressources n'intervienne dans ces conditions ».
Pour la vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux, Mélissa Gaouette, un moratoire doit servir à étudier des alternatives comme le renforcement des CLSC. « La méthode Barrette, c'est d'imposer une vision du haut vers le bas sans égard aux idées de ceux et de celles qui travaillent sur le terrain. C'est bien dommage parce que des moyens d'améliorer l'accessibilité pour la population, les travailleuses et les travailleurs en connaissent plusieurs. Dans bien des cas, ces solutions permettraient de mieux utiliser les ressources disponibles afin de permettre un réinvestissement là où c'est nécessaire. Quand le ministre de la Santé et des Services sociaux va-t-il comprendre que les meilleurs allié-es dans la défense du droit à la santé pour toutes et tous sont les travailleuses et les travailleurs du réseau qui sont confrontés quotidiennement à la détresse de la population et qui vivent quotidiennement les impacts de ces décisions ? »
SOURCE CSN
Jean-Pierre Larche, information-CSN 514 605-0757
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