Travail au noir - La CSN-Construction salue la nouvelle orientation de la CCQ et souhaite qu'elle s'attaque aussi au travail à forfait
MONTRÉAL, le 9 mai 2013 /CNW Telbec/ - La CSN-Construction appuie la Commission de la construction du Québec qui adoptera enfin une nouvelle procédure pour pénalisers les travailleurs qui ne détiennent pas de certificat de compétence et les entrepreneurs véreux qui les embauchent pour contourner les règles établies et, ainsi, échapper au fisc.
La fédération affiliée à la CSN réclame depuis longtemps la fin de cette « période de grâce » qui était une aberration et presque un encouragement à travailler dans la clandestinité. « Il ne viendrait jamais à l'esprit de personne d'accorder une période de deux mois aux automobilistes fautifs qui ne détiennent pas de permis de conduire pour qu'il puisse s'en procurer un et échapper ainsi à une amende », a déclaré le président de la CSN-Construction, Pierre Brassard.
À plusieurs reprises, au cours des dernières années, la CSN-Construction est intervenue pour que la CCQ soit plus diligente à agir et à punir les entrepreneurs délinquants et les travailleurs illégaux. « En cas de récidive, nous estimons que la CCQ doit aller plus loin encore et suspendre la licence d'entrepreneur de ces chaudrons qui utilisent tous les stratagèmes pour contourner les règles », a poursuivi le porte-parole syndical.
Éliminer le travail à forfait
La CSN-Construction estime que la CCQ doit aller encore plus loin en s'attaquant au travail à forfait qui existe en particulier dans le secteur du système intérieur qui ronge l'industrie de la construction. En effet, ce secteur qui comprend la pose du gypse, l'application de joint et de la peinture est gangréné par le travail à forfait qui prive les travailleurs de tous les revenus auxquels ils ont droit, crée une concurrence déloyale entre les entrepreneurs et prive le Québec de dizaines de millions de dollars en impôts impayés.
« Nous sommes curieux de connaître le nombre d'heures enregistrées à la CCQ dans de grands projets publics comme le CHUM et le CUSM en regard de la valeur des contrats accordés dans le secteur du système intérieur, a indiqué Pierre Brassard. Selon nous, il y a inadéquation. »
Les stratagèmes utilisés par des entrepreneurs peu scrupuleux de respecter les règles sont bien connus dans l'industrie: ils payent à forfait, ou au pied linéaire, les travailleurs, puis convertissent les heures exécutées en semaine de 32 ou 40 heures pour enregistrer à la CCQ un travail qui en aura pris plus de 50, voire 60 heures.
Dans ce système clandestin, les travailleurs sont pris à la gorge et n'ont pas le choix d'accepter ces conditions inférieures s'ils veulent gagner leur vie. « Souvent, ils sont même payés sous la table durant les premières semaines de travail et voient alors leur échapper un revenu juste et des avantages sociaux qui leurs reviendraient, a dénoncé le président de la CSN-Construction. Le travail à forfait est illégal dans la construction. »
La CSN-Construction appuiera sans réserve tous les efforts qui sont déployés pour en finir avec le travail clandestin, la corruption, l'intimidation, la discrimination et pour assurer aux travailleuses et aux travailleurs de l'industrie de la construction le respect des règles établies dans la Loi R-20, les conventions collectives et touchant à la santé-sécurité du travail.
Fondée en 1924, la CSN-Construction regroupe plus de 16 000 travailleuses et travailleurs de tous les métiers et occupations dans toutes les régions du Québec.
SOURCE : CSN-CONSTRUCTION
Pour renseignements: Louis-Serge Houle, CSN-Construction, 514 792-0795
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