Travailleurs étrangers temporaires : des changements qui feront très mal aux PME
Exclusion de régions entières, augmentation des coûts, paperasserie accrue
MONTRÉAL, le 20 juin 2014 /CNW/ - Face aux changements annoncés aujourd'hui au Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET), plusieurs PME se retrouveront fort dépourvues en matière de recrutement et de rétention de travailleurs. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) est très inquiète de constater que des régions entières seront exclues du PTET, que les frais du programme vont quadrupler et que le gouvernement fédéral semble mépriser des secteurs importants de l'économie. Toutefois, en ce qui concerne le Québec, mentionnons que les documents publiés par le gouvernement aujourd'hui dans le cadre de l'annonce précisent que : « Ces réformes seront mises en œuvre au Québec; toutefois, en raison de l'administration conjointe du PTET, l'application de certaines réformes pourrait prendre plus de temps. »
« Est-ce que cela ouvre une porte à des modulations pour le Québec? L'avenir nous le dira. En attendant, pour un gouvernement qui a contribué à réduire la paperasserie imposée aux PME, c'est un virage à 180 degrés, a déclaré Martine Hébert, vice-présidente principale et porte-parole nationale. Pour beaucoup d'entrepreneurs canadiens des secteurs de l'hébergement, des services de restauration et du commerce de détail, les changements apportés au PTET vident ce programme de sa substance. C'est la décision la plus défavorable qu'ait jamais prise ce gouvernement envers les PME. »
Parmi les modifications annoncées aujourd'hui, mentionnons l'exclusion totale des secteurs de l'hébergement, des services de restauration et du commerce de détail dans des régions considérées comme ayant « un taux de chômage élevé », soit 6 % ou plus. De plus, les frais non remboursables qui s'appliquent à une demande en vertu du PTET vont grimper de 275 $ à 1 000 $ par poste, et les employeurs seront forcés de fournir beaucoup d'autres renseignements supplémentaires. Ces changements ne font rien pour préserver les emplois au Canada et ne feront qu'alourdir les coûts pour les PME qui utilisent le PTET pour remédier à une réelle pénurie de main-d'œuvre.
« Les taux de chômage régionaux ne veulent pas dire grand-chose pour le propriétaire de PME qui n'arrive pas à trouver suffisamment de travailleurs motivés pour assurer la survie de son entreprise, ajoute Mme Hébert. À moins que le gouvernement fédéral ne soit prêt à forcer les chômeurs canadiens à prendre des emplois dont ils ne veulent pas, ces changements laissent les employeurs avec un énorme déficit de main-d'œuvre. Soyons réalistes : un travailleur de la forêt au chômage sur la Côte-Nord ne va pas postuler pour un poste de femme de chambre dans un hôtel. »
Par ailleurs, les membres de la FCEI reconnaissent que le Programme a connu certains problèmes, c'est pourquoi ils soutiennent fortement les mesures visant à assurer que les entreprises en font bon usage. Cependant, d'autres avenues que celles annoncées aujourd'hui auraient dû être envisagées. Dans une lettre envoyée en mai au ministre Kenney, la FCEI a proposé plusieurs pistes de solution telles que l'amélioration des voies d'accès au statut de résident permanent pour les travailleurs peu spécialisés et une application plus stricte des règles existantes. Le gouvernement n'en a malheureusement pas tenu compte.
« Ces modifications sont une réaction hypocondriaque à quelques cas d'abus regrettables, conclut Mme Hébert. Des milliers d'entreprises qui n'arrivent pas à attirer suffisamment de travailleurs canadiens vont perdre un outil essentiel. En bout de ligne, cela risque même d'entraîner des fermetures d'entreprises et, conséquemment, des pertes d'emplois pour les travailleurs canadiens. »
Vous pouvez consulter la lettre au ministre Kenney contenant les recommandations de la FCEI à http://fcei.ca/a6250f.
À propos de la FCEI
La FCEI est le plus grand regroupement de petites et moyennes entreprises du Canada, comptant 109 000 membres dans tous les secteurs et toutes les régions, dont 24 000 au Québec.
SOURCE : Fédération canadienne de l'entreprise indépendante
Amélie Desrosiers, attachée de presse, FCEI, Téléphone : 514 861-3234 (poste 224), Cellulaire : 514 817-0228, [email protected]
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