Travailleuses de la construction et retrait-préventif: Action travail des femmes (ATF) rappelle au ministre du Travail qu'il s'agit d'abord d'un enjeu de droits fondamentaux
MONTRÉAL, le 10 mai 2021 /CNW Telbec/ - ATF salue et appuie la sortie des travailleuses de la construction qui dénoncent les obstacles à l'accès au programme Pour une maternité sans danger pour les femmes dans l'industrie de la construction.
L'instabilité structurelle et l'absence de sécurité d'emploi, conjuguées aux résistances et préjugés qui persistent à l'égard des femmes dans ce secteur, créent des situations où les droits des travailleuses sont souvent bafoués.
Les entraves à l'accès des travailleuses de la construction au retrait-préventif font partie d'un ensemble de situations où les droits fondamentaux des femmes sont contournés, alors que la Charte protège pourtant explicitement contre la discrimination fondée sur le sexe et la grossesse.
Or, un régime particulier de travail ne devrait jamais être un prétexte pour restreindre l'accès à l'égalité des femmes, ni un prétexte pour les employeurs de se dégager de leurs obligations ou une opportunité pour discriminer.
Si les situations de « fin de chantier » et de « fin de contrat » sont habituelles et conformes aux règles de l'industrie et créent en elles-mêmes des inégalités systémiques pour les travailleuses enceintes, nos travaux ont aussi documenté de nombreux cas où les employeurs instrumentalisent ces règles pour déroger à leurs obligations. Les travailleuses se retrouvent alors devant peu ou pas de recours pour dénoncer les violations de leurs droits du travail et plus largement de leurs droits fondamentaux. Et celles qui dénoncent s'exposent à diverses formes de représailles à court et à long-terme.
Tel que démontré par les témoignages des travailleuses, ces obstacles ont des effets délétères sur les femmes: il en va du respect de leurs droits et de la préservation de leur santé et intégrité, de leur sécurité économique et de leur autonomie financière et, à terme, de leur capacité de maintien dans les métiers et carrières qu'elles ont choisis.
ATF salue la réaction du ministre du travail Jean Boulet qui se dit désormais « conscient d'un problème d'iniquités » et « vraiment préoccupé par ces barrières ». Or, ATF tient à rappeler au ministre que cet enjeu va au-delà de « l'attractivité » du secteur: il s'agit d'abord d'un enjeu de droits fondamentaux et d'accès à l'égalité pour les femmes.
En ce sens, il est primordial que les solutions envisagées pour corriger ces inégalités soient arrimées aux cadres existants, principalement au regard de la Charte, mais aussi au regard du programme existant Pour une maternité sans danger qui engage la responsabilité des employeurs d'offrir des milieux de travail sain et sécuritaire.
SOURCE Action travail des femmes
Katia Atif, directrice générale, Action travail des femmes, 514-569-9485
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