MONTRÉAL, le 17 mars 2020 /CNW Telbec/ - Alors que la COVID-19 continue de se propager à travers le Canada, on en appelle de plus en plus à des mesures budgétaires coûteuses pour contrer ses répercussions économiques. Une publication de l'IEDM lancée aujourd'hui fait valoir que les mesures fiscales constituent la réponse tout indiquée puisque les taux d'intérêt sont déjà bas.
« Plutôt que d'éparpiller des fonds publics à gauche et à droite alors qu'il encourt déjà d'importants déficits, Ottawa devrait s'attaquer directement aux véritables menaces : les pertes d'emplois et les faillites parmi des travailleurs et des employeurs qui n'auraient pas de coussin financier pour traverser la crise », affirme Peter St. Onge, économiste senior à l'IEDM et coauteur de la publication.
« Ce ralentissement économique est atypique puisqu'il risque d'affecter plus durement certains secteurs d'activités comme le tourisme, la restauration et la vie nocturne, par exemple. Et, en raison des salaires souvent plus modestes dans ces secteurs, bien des travailleurs n'auront pas l'épargne nécessaire pour traverser la crise », ajoute Luc Vallée, chef de la direction et économiste en chef de l'IEDM, et coauteur de la publication.
Cela risque d'être vrai aussi pour les entreprises qui les emploient. Parmi les quelque 119 000 restaurants et commerces du pays - dont 98 % sont des petites entreprises - plusieurs n'ont pas les moyens de faire face à une baisse des ventes qui s'éterniserait.
Trois solutions ciblées
« Les solutions les plus souvent mises de l'avant, comme des dépenses en infrastructure, prendraient simplement trop de temps à produire leurs effets et aider les gens les plus touchés », note Peter St. Onge. Il propose donc trois mesures ciblées, adaptées au présent contexte :
- Un congé fiscal sur les charges sociales (Régime de pension du Canada, régimes provinciaux, assurance-emploi, etc.) : ces charges représentent 15 % du salaire d'un employé, qui en paie environ la moitié, et l'employeur le reste. Un congé fiscal remettrait de l'argent dans les poches des travailleurs et, en diminuant le coût de la main-d'œuvre, faciliterait le maintien des emplois par les entreprises pendant que les ventes baissent.
- Une exemption de la taxe foncière pour les petites entreprises : cela permettrait d'une part de diminuer les coûts fixes, et d'autre part d'aider à pallier le manque de liquidités, qui pourrait rendre certaines entreprises vulnérables.
- Un congé des taxes de vente fédérale et provinciales : stimuler la consommation serait particulièrement bénéfique pour les commerces de proximité. Et, contrairement aux paiements directs au contribuable, qui tendent à être convertis en épargne, cette mesure encouragerait à dépenser en produits et en services.
« Chacune de ces mesures cible les travailleurs et les entreprises les plus à risque tout en encourageant la croissance économique, ce qui limitera les déficits futurs. Ce ralentissement économique est différent des précédents, et la réponse se doit d'être différente et sans précédent », de conclure Luc Vallée.
Le Point intitulé « Trois mesures fiscales pour contrer le coronavirus » est signé par Peter St. Onge, économiste senior à l'IEDM, en collaboration avec Luc Vallée, chef des opérations et économiste en chef de l'IEDM. Cette publication est disponible sur notre site.
L'IEDM est un think tank indépendant sur les politiques publiques qui compte des bureaux à Montréal, Calgary et Paris. Par ses publications, ses apparitions dans les médias et ses services consultatifs aux décideurs politiques, l'IEDM stimule les débats et les réformes des politiques publiques en se basant sur les principes établis de l'économie de marché et sur l'entrepreneuriat.
SOURCE Institut économique de Montréal
Demandes d'entrevues : Daniel Dufort, directeur principal aux relations externes, communications et développement IEDM. Tél. : 514 273-0969 p. 2224, Cell. 438-886-9919, courriel : [email protected]
Partager cet article