Tuer le Publisac aura des impacts majeurs : la CSN demande l'intervention du gouvernement
MONTRÉAL, le 11 avril 2022 /CNW Telbec/ - La ville de Montréal a pris une décision unilatérale en annonçant la mise en place d'un système qui fera en sorte qu'une majorité de la population ne recevra plus le Publisac, ce qui rendra sa distribution non viable et aura des impacts dévastateurs, tant sur l'emploi que sur l'information locale. Certes, réduire le volume de recyclage est important, mais ce n'est pas le seul enjeu à considérer.
« La CSN estime que ce genre de décision doit être prise en concertation. Il faut faire des choix qui règlent véritablement les problèmes et évitent d'en créer de nouveaux. Nous demandons donc l'intervention du gouvernement du Québec, tant à Montréal que pour l'ensemble du territoire », ajoute Yvan Duceppe, porte-parole de la CSN dans les dossiers environnementaux. Ce dernier estime qu'une transition juste doit se faire en associant les personnes concernées.
D'un point de vue environnemental, il est important de prendre conscience qu'aucun arbre n'est coupé pour faire le papier des circulaires ou des journaux locaux. En effet, ce papier est fabriqué avec les copeaux issus du sciage du bois d'œuvre. Sans cette économie circulaire établie de longue date, les copeaux risquent de devenir un simple déchet et le nombre d'arbres coupés sera le même qu'avant. La CSN craint par ailleurs que cette décision unilatérale de Montréal se répercute dans d'autres régions du Québec. « Nous devons travailler en amont pour trouver un nouveau débouché pour les copeaux et pour les usines de papiers dans nos régions », affirme Louis Bégin, président de la Fédération de l'industrie manufacturière de la CSN (FIM-CSN), qui rappelle que le papier des circulaires doit normalement être recyclé, ce qui redonne une 2e vie aux copeaux du sciage.
Le Publisac est le moyen de distribution privilégié d'une majorité d'hebdos locaux, dont ceux de Métro Média. La Fédération nationale des communications et de la culture de la CSN (FNCC-CSN) a évalué que la fin du Publisac engendrerait des coûts de distribution de 20 M$, une hausse impossible à soutenir pour les éditeurs. « Seulement chez Métro, on estime que 40 journalistes perdront leur emploi étant donné que le modèle d'affaires ne sera plus viable », affirme Annick Charette, présidente de la FNCC-CSN. La fédération craint donc que des déserts d'information se multiplient parce que l'information locale fiable ne sera plus disponible nulle part.
« Nous demandons à la ville de Montréal et à Valérie Plante de retarder leur décision pour prendre le temps de trouver des solutions aux pertes d'emplois et aux problèmes de diffusion de l'information locale dans tous ses quartiers. Le problème du recyclage et des matières résiduelles demeure entier à Montréal, il faut s'y attaquer maintenant et il faut le faire dans une perspective de dialogue social et de transition juste », insiste Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN).
La Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN) rassemble plus de 25 000 travailleuses et travailleurs réunis dans plus de 320 syndicats à travers toutes les régions du Québec, notamment dans l'industrie forestière.
La FNCC-CSN regroupe 6000 membres, issus de 80 syndicats, œuvrant dans les domaines des communications, du journalisme et de la culture.
Avec près de 325 000 membres répartis dans 2000 syndicats, huit fédérations et 13 conseils centraux, la Confédération des syndicats nationaux (CSN) est la deuxième centrale syndicale au Québec. Elle œuvre pour une société solidaire, démocratique, équitable et durable.
Le Conseil central du Montréal métropolitain (CCMM-CSN) regroupe plus de 100 000 membres des secteurs public et privé répartis au sein de 360 syndicats.
SOURCE CSN
Thierry Larivière, conseiller aux communications de la CSN, [email protected], 514 966-4380
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