Turcot - Le maire Dorais du Sud-Ouest en appelle à la solidarité
MONTRÉAL, le 22 mai /CNW Telbec/ - Dans une lettre ouverte à tous les Québécois, le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest de Montréal, Monsieur Benoit Dorais, en appelle au bon sens et à la solidarité pour appuyer le projet montréalais d'échangeur Turcot dont les coûts sont estimés à plusieurs milliards de $. Selon lui, l'argent ne peut pas être le seul critère pour juger du bien-fondé d'un projet qui aura de telles conséquences sur ses concitoyens.
"Ne laissons pas les démagogues nous jouer les uns contre les autres" écrit-il. "Il n'y a pas que les citoyens de Gaspé ou de Hull qui soient préoccupés par la flambée des coûts, les gens de Montréal aussi. Et vous savez pourquoi? Les factures, celle-là comme les autres, ce sont les gens et les entreprises de la région de Montréal qui les paient en grande partie, tout simplement parce que la moitié du Québec vit à Montréal, dans ses banlieues et ses couronnes et qu'il y a plus d'entreprises ici que dans le reste du Québec", affirme-t-il. Benoit Dorais est convaincu qu'il faut mettre en place collectivement les conditions de réussite de toutes les régions, y compris Montréal. Rappelant que toutes ont des besoins différents et des besoins qui peuvent étonnés ceux qui vivent une autre réalité quotidienne.
"Certains disent que les gens des régions ne veulent pas payer pour les folies de Montréal; que vous, des autres régions, vous trouvez cela trop cher. Moi aussi, j'ai trouvé cela cher quand j'ai su, en juillet dernier, qu'il fallait ajouter un autre 400 M$ pour terminer l'autoroute du Saguenay, portant la facture totale à 1,1 milliard de $ pour une autoroute desservant une population de 275 000 personnes, alors que 300 000 voitures empruntent l'échangeur Turcot tous les jours. J'ai trouvé cela cher, mais je n'ai pas protesté, pas plus que la population de Montréal. Tout comme je trouve normal de payer pour la route 138 qui a fini par relier les petits villages de la Côte-Nord au reste du Québec."
"Je sais bien aussi que maintenir des écoles de village ouvertes malgré le peu d'enfants ou d'utiliser des hélicoptères comme ambulances ce n'est pas donné, mais que c'est essentiel. Vous ne m'entendrez jamais dire que ces gens-là n'ont qu'à déménager près des grands centres. Non, parce que le Québec ne pourrait pas vivre sans ses différentes régions, pas plus qu'il ne peut se passer de sa capitale nationale ou de sa métropole. Ensemble, nous sommes le Québec."
Selon Monsieur Dorais, construire un échangeur en hauteur plutôt que sur des remblais est loin d'être une folle dépense quand on pense que les remblais hauts de trois étages enclavent les quartiers et apportent la pollution à la hauteur des fenêtres des maisons. "Le concept du MTQ évince de leur domicile près de 150 familles, ce qui est l'équivalent d'un village tel que Radisson, Grandes-Piles, Saint-Edwidge ou Rivière-au-Tonnerre." Il est également pour lui injustifiable que le nouvel échangeur s'étale et se répande sur des kilomètres, plutôt que d'être ramassé dans une structure efficace et légère qui permettrait à la Ville de regagner l'espace libéré tout en éloignant la circulation autoroutière des résidences.
"La plus importante infrastructure routière du Québec doit devenir un outil de développement et s'inscrire dans la trame urbaine. Elle doit faire circuler le plus efficacement possible les biens et les personnes qui transitent par la métropole tous les jours. Elle doit surtout permettre à Montréal et au Québec de prendre le virage du XXIe siècle en matière de transport et être conforme aux principes de développement durable. Oui, cela représente beaucoup d'argent! Raison de plus pour l'investir le plus intelligemment possible. Avons-nous vraiment les moyens d'investir 3 G$ dans un mauvais projet faisant l'unanimité contre lui ?", conclut-il.
Le 21 mai 2010 Objet : Lettre à mes concitoyennes et à mes concitoyens du Québec _____________________________________________________________________ Les grands projets ont la faculté de soulever les passions et celui de la reconstruction de l'échangeur Turcot ne fait pas exception. Quand argent et sécurité publique sont en cause, c'est d'autant plus facile de faire de la démagogie et de faire dérailler le débat public. Il est crucial pour la population du Sud-Ouest de Montréal que ce débat se fasse dans la sérénité sans que des menaces d'effondrement soient lancées chaque jour dans les pages des journaux ou à tous les bulletins de nouvelles. L'échangeur Turcot est situé au cœur de nos quartiers, particulièrement à Saint-Henri et à Côte-Saint-Paul et, depuis 40 ans, les cicatrices laissées par sa construction conditionnent la vie des 70 000 personnes qui vivent à ses abords. Pour nous, le choix du type d'échangeur qui sera construit est d'une importance primordiale. C'est d'abord une question de santé, mais aussi de qualité de vie et de développement économique. Et c'est aussi une question d'argent! Il n'y a pas que les citoyens de Gaspé ou de Hull qui soient préoccupés par la flambée des coûts, les gens de Montréal aussi. Et vous savez pourquoi? Les factures, celle-là comme les autres, ce sont les gens et les entreprises de la région de Montréal qui les paient en grande partie, tout simplement parce que la moitié du Québec vit à Montréal, dans ses banlieues et ses couronnes et qu'il y a plus d'entreprises ici que dans le reste du Québec. Vous trouvez que construire un échangeur en hauteur plutôt que sur des remblais est une dépense folle ? Savez-vous que ces remblais hauts de trois étages enclavent les quartiers, apportent la pollution à la hauteur des fenêtres des maisons et provoquent l'éviction de leur domicile de près de 150 familles soit l'équivalent d'un village tel que Radisson, Grandes-Piles, Saint-Edwidge ou Rivière-au-Tonnerre ? Vous croyez que de développer un concept intégrant le transport en commun diminuant par le fait même la pollution et les gaz à effet de serre, c'est de l'argent mal investi? Pourtant, la Direction de la Santé publique de Montréal - qui n'est pas reconnue comme un organisme bloquant tout nouveau projet de développement - partage l'avis des résidants de Saint-Henri et de Côte-Saint-Paul, et a, elle aussi, rejeté le projet présenté par le MTQ. Comment justifier que le nouvel échangeur s'étale et se répande sur des kilomètres, plutôt que d'être ramassé dans une structure efficace et légère qui permettrait à la Ville de regagner l'espace libéré tout en éloignant la circulation autoroutière des résidences? Certains disent que les gens des régions ne veulent pas payer pour les folies de Montréal; que vous, des autres régions, vous trouvez cela trop cher… Moi aussi, j'ai trouvé cela cher quand j'ai su, en juillet dernier, qu'il fallait ajouter un autre 400 millions pour terminer l'autoroute du Saguenay, portant la facture totale à 1,1 milliard de dollars pour une autoroute desservant une population de 275 000 personnes alors que 300 000 voitures empruntent l'échangeur Turcot tous les jours. J'ai trouvé cela cher, mais je n'ai pas protesté, pas plus que la population de Montréal. Tout comme je trouve normal de payer pour la route 138 qui a fini par relier les petits villages de la Côte-Nord au reste du Québec. Je sais bien aussi que maintenir des écoles de village ouvertes malgré le peu d'enfants ou d'utiliser des hélicoptères comme ambulances ce n'est pas donné, mais que c'est essentiel. Vous ne m'entendrez jamais dire que ces gens-là n'ont qu'à déménager près des grands centres. Non, parce que le Québec ne pourrait pas vivre sans ses différentes régions, pas plus qu'il ne peut se passer de sa capitale nationale ou de sa métropole. Ensemble, nous sommes le Québec. Les besoins de chacun sont différents et nous devons mettre en place collectivement les conditions de réussite de toutes les régions, y compris Montréal. Ne laissons pas les démagogues nous jouer les uns contre les autres. Le prochain échangeur Turcot ne doit pas être une nuisance et une menace pour la santé des populations qu'il traverse. La plus importante infrastructure routière du Québec doit devenir un outil de développement et s'inscrire dans la trame urbaine. Elle doit faire circuler le plus efficacement possible les biens et les personnes qui transitent par la métropole tous les jours. Elle doit surtout permettre à Montréal et au Québec de prendre le virage du XXIe siècle en matière de transport et être conforme aux principes de développement durable. Oui, cela représente beaucoup d'argent! Raison de plus pour l'investir le plus intelligemment possible. Avons-nous vraiment les moyens d'investir trois milliards de dollars dans un mauvais projet faisant l'unanimité contre lui? Le maire de l'arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais L'auteur est maire de l'arrondissement du Sud-Ouest de la Ville de Montréal. Sa famille vit à Saint-Henri depuis cinq générations.
Renseignements: Marie Otis, Directrice de Cabinet, Arrondissement du Sud-Ouest, (514) 872-6814
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