Un an de lockout à ABI - ABI abuse des travailleurs avec le silence complice de Québec
TROIS-RIVIÈRES, QC, le 11 janv. 2019 /CNW Telbec/ - C'est un bien triste anniversaire que soulignent aujourd'hui les 1030 lockoutés de l'Aluminerie de Bécancour. Voilà maintenant un an, avant même que les représentants syndicaux n'aient pu expliquer les motifs du refus des offres patronales, des fiers-à-bras expulsaient les travailleurs de l'usine à 3 h du matin, les empêchant de prendre leur douche pour se débarrasser des contaminants toxiques.
Un an plus tard, les négociations sont toujours dans une impasse et la compagnie exige davantage de concessions qu'au début du conflit. Le premier ministre, François Legault, qui avait promis en campagne électorale que le dossier du lockout chez ABI en serait un « prioritaire », se montre aujourd'hui impuissant alors que le conflit s'éternise.
« François Legault avait promis d'en faire une réelle priorité une fois au pouvoir. Il doit maintenant joindre l'acte à la parole. Les contrats d'électricité entre le gouvernement, Hydro‑Québec et les multinationales de l'aluminium déséquilibrent les rapports de force », fait valoir le président de la FTQ, Daniel Boyer, qui assistait à un rassemblement cet après-midi des lockoutés devant le bureau de circonscription du député caquiste de Nicolet-Bécancour, Donald Martel.
Des centaines de lockoutés ainsi que des militants d'autres syndicats étaient du nombre hier après-midi pour marquer le coup des 12 mois du lockout. « Si ABI était obligée de payer le bloc d'électricité qui lui est réservé, elle aurait probablement adopté une autre attitude. Le gouvernement doit revoir ces contrats inéquitables qui permettent à ces compagnies de prendre en otage les travailleurs tout en refilant la facture aux contribuables », a souligné le directeur québécois des Métallos, Alain Croteau.
Les nombreuses tentatives de médiation se sont toutes soldées par un échec, alors que la partie patronale lève le nez sur des tentatives de compromis et ajoute de nouvelles demandes à celles déjà formulées. « Peu séparait les parties en janvier 2018 au moment du déclenchement du conflit. Le fossé s'est agrandi depuis et un millier de familles ont souffert toute l'année pour la gourmandise d'une multinationale. Nous avons besoin que le gouvernement sorte de sa pseudo-neutralité et rétablisse un équilibre dans les rapports de force. ABI abuse de la situation et maintient des centaines de familles dans l'insécurité, avec le silence complice du gouvernement du Québec », conclut le président de la section locale 9700, Clément Masse.
Jusqu'à présent, Hydro-Québec et le gouvernement ont perdu près de 220 millions de revenu en raison du lockout. Les lockoutés sont sans revenu de travail depuis un an, ce qui affecte grandement l'économie de la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Les 1030 syndiqués de l'Aluminerie de Bécancour ont été mis en lockout le 11 janvier 2018 par Alcoa et Rio Tinto. Les négociations achoppaient sur le financement du régime de retraite et le respect de l'ancienneté dans les mouvements de main-d'œuvre. Alors qu'une entente négociée était possible, l'employeur a plutôt choisi de décréter un lockout.
Le Syndicat des Métallos, affilié à la FTQ, est le syndicat le plus important du secteur privé au Québec. Il regroupe plus de 60 000 travailleurs et travailleuses de tous les secteurs économiques.
La FTQ, la plus grande centrale syndicale au Québec, représente plus de 600 000 travailleurs et travailleuses.
SOURCE Syndicat des Métallos (FTQ)
Clairandrée Cauchy, Métallos, 514 774-4001, [email protected]; Jean Laverdière, FTQ, 514 893-7809, [email protected]
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