Un Canada en meilleure santé n'est pas la seule responsabilité des ministres
de la Santé
Le plus récent rapport du Conseil canadien de la santé affirme qu'un
mode de vie sain ne suffit pas : s'attaquer aux déterminants de la santé
a de plus grands effets sur la santé des Canadiens
TORONTO, le 15 déc. /CNW/ - Un rapport publié aujourd'hui par le Conseil canadien de la santé indique qu'à moins que les gouvernements modifient leur approche pour répondre aux besoins des Canadiens les plus pauvres et les plus démunis sur le plan social, nous continuerons de consacrer des sommes considérables à notre système de santé. Les gouvernements doivent élargir leur approche de la promotion de la santé pour s'attaquer aux principaux facteurs sociétaux responsables d'une mauvaise santé et réussir ainsi à réduire les pressions sur les budgets consacrés aux soins de santé.
Le rapport intitulé Changement de vitesse : Cibler, non plus les soins de santé au Canada, mais un Canada en santé souligne en effet que les disparités en matière de santé jouent un rôle considérable dans les coûts du système de santé. Il précise que des investissements continus dans les soins de courte durée et les programmes qui encouragent un mode de vie sain ne suffisent pas à améliorer la santé globale des Canadiens, particulièrement ceux qui vivent dans la pauvreté ou près du seuil de la pauvreté.
« Une bonne santé n'est pas simplement affaire de régime alimentaire et d'exercice », fait valoir John G. Abbott, chef de la direction du Conseil canadien de la santé. « Ces aspects sont importants, mais la recherche démontre que d'autres facteurs tels que le revenu, l'emploi, le milieu de vie et le milieu de travail de même que les relations sociales ont des répercussions plus importantes sur notre santé et notre bien-être. »
Le rapport souligne que le revenu constitue un déterminant de la santé particulièrement prépondérant. En fait, les Canadiens qui ont les revenus les plus faibles courent plus de risques de souffrir de maladies chroniques comme le diabète, l'arthrite et les maladies cardiaques, de vivre avec un handicap, d'être hospitalisés pour divers problèmes de santé, de vivre des problèmes de santé mentale et de mourir plus tôt. De plus, ces mêmes Canadiens seront probablement deux fois plus nombreux à utiliser des services de santé que leurs concitoyens à revenu plus élevé. En 2010, les dépenses en santé au Canada se chiffraient à 192 milliards de dollars. On estime que 20 % de ces coûts pourraient être attribuables à des disparités de revenu.
Agir sur les déterminants de la santé exigera des gouvernements qu'ils réfléchissent et travaillent différemment. Le rapport souligne la nécessité d'un « changement culturel considérable » dans la manière dont les politiciens et les gouvernements doivent réfléchir sur la santé, et demande qu'un meilleur équilibre soit instauré entre les investissements dans les soins de courte durée et ceux consacrés aux facteurs qui affectent concrètement notre santé.
« La santé des Canadiens et une population en santé doivent être perçues comme une responsabilité pour les gouvernements et la société dans son ensemble, et non pas seulement celle des ministres de la Santé ou de la Promotion de la santé », ajoute M. Abbott. « Les gouvernements doivent administrer davantage en collaboration, dans le cadre d'une approche qui permet de lier entre eux divers ministères, plusieurs paliers de gouvernements et d'autres secteurs de notre société. »
Le rapport salue les efforts des gouvernements canadiens en ce sens, et porte une attention particulière aux stratégies de réduction de la pauvreté. Toutefois, il demeure nécessaire que les gouvernements modifient l'attribution des fonds afin qu'ils soient consacrés aux programmes et aux services qui ciblent les Canadiens plus pauvres, sous-employés et défavorisés.
« Au bout du compte, conclut M. Abbott, les gouvernements doivent reconnaître qu'à moins de remettre en question le statu quo relatif aux moyens d'améliorer la santé des Canadiens, nous allons continuer de déverser des milliards de dollars d'argent frais dans le système de santé officiel, avec bien peu de résultats. »
À propos du Conseil canadien de la santé
Créé dans la foulée de l'Accord de 2003 des premiers ministres sur le renouvellement des soins de santé, le Conseil canadien de la santé est un organisme national indépendant qui prépare des rapports sur les progrès dans le renouvellement des soins de santé au Canada. Le Conseil offre une perspective globale du système de santé en ce qui a trait à la réforme des soins au Canada et diffuse dans tout le pays de l'information sur les pratiques exemplaires et l'innovation. Ses conseillers sont nommés par les gouvernements provinciaux et territoriaux participants et par le gouvernement du Canada.
Pour lire les commentaires de blogueurs invités et d'autres chefs de file du domaine de la promotion de la santé au Canada, ou pour télécharger la version intégrale de ce rapport, consultez le www.conseilcanadiendelasante.ca.
Renseignements:
Pour en savoir plus ou pour fixer une entrevue, veuillez communiquer avec :
Yeena Peng, Relations avec les médias, Conseil canadien de la santé
[email protected], Bureau : 416 480-7100, Cellulaire : 416407-2635
Partager cet article