Un cri du cœur des PME du Québec : « Les priorités des PME doivent être prises en compte dans les plateformes électorales » - Martine Hébert
MONTRÉAL, le 13 févr. 2012 /CNW/ - À la veille de l'ouverture des travaux de l'Assemblée nationale et devant les rumeurs d'élections qui circulent, la FCEI rend public un sondage réalisé auprès de dirigeants de PME qui démontre leur profonde inquiétude à l'égard des finances publiques du Québec. « Si les partis politiques souhaitent paver la voie d'un Québec plus prospère, les préoccupations des dirigeants de PME doivent être inscrites au centre des actions des gouvernements et des programmes électoraux pour relancer la vitalité de l'économie et assainir les finances publiques. C'est à un virage audacieux auquel les PME convient les partis politiques, un virage sans lunettes roses, qui jette un regard lucide sur les défis qui nous attendent comme société », a expliqué Mme Martine Hébert, vice-présidente, Québec, de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) en conférence de presse.
La situation précaire des finances publiques
La Fédération a tenu à prendre le pouls de ses membres sur un certain nombre d'enjeux qui ont fait l'objet de débats dans l'opinion publique au fil des ans et à évaluer leur perception de la situation économique actuelle. Selon ce sondage, 95 % des dirigeants de PME du Québec s'inquiètent de la capacité des gouvernements à équilibrer les finances publiques et 96 % d'entre eux sont inquiets du fardeau de la dette. « Il y a là un constat aussi sévère qu'implacable: tout indique qu'il faut proposer davantage de mesures énergiques et convaincantes pour réduire la taille de l'État et pour rembourser la dette du Québec. En conséquence, les chefs d'entreprise semblent souhaiter que les partis politiques proposeront des solutions structurantes et des moyens concrets pour atteindre des résultats durables en ce sens », a indiqué Mme Hébert.
Un effort nécessaire de la part des gouvernements
Les répondants au sondage ont clairement indiqué que l'État doit s'imposer une cure minceur et devenir plus efficace. Plus de 90 % d'entre eux estiment que la fonction publique (payée par les impôts et taxes de l'ensemble des contribuables) coûte trop cher alors que 93 % jugent que la classe moyenne est trop imposée au Québec. « Cela n'est pas étonnant. Par exemple, les régimes de retraite de la fonction publique, tous paliers de gouvernement confondus, coûtent très cher aux contribuables alors que les travailleurs et la majorité des PME ne peuvent s'offrir des pensions aussi généreuses à eux-mêmes ou à leurs employés. Il est grand temps que des actions soient prises à cet égard, car clairement, il y a iniquité dans le système et péril en la demeure. Cela sans compter que les dirigeants de PME désespèrent devant le coût sans cesse croissant de programmes sociaux coûteux pour eux et leurs employés, alors qu'ils peinent, dans bien des cas, à maintenir et à faire croître leur propre entreprise», a souligné M. Simon Gaudreault, économiste à la FCEI.
Les priorités des PME pour redresser les finances publiques
Dans ce sondage, nous avons demandé aux répondants de mettre le chapeau d'un chef de parti politique et de prioriser trois mesures pour redresser les finances publiques au Québec. Parmi les choix, tirés de propositions avancées par divers groupes d'intérêts et partis politiques, la réduction de la rémunération (salaires et avantages sociaux) des fonctionnaires arrive au premier chef (54 % des mentions). Suivent en deuxième et troisième position : l'instauration d'un ticket modérateur (51 % des mentions) pour financer le réseau de la santé et l'abolition des commissions scolaires (48 % des mentions) pour transférer les économies aux écoles. « Clairement, les dirigeants de PME affichent un pragmatisme cohérent car ils ont priorisé des mesures en lien avec les trois principaux postes budgétaires du gouvernement. L'analyse de leur message est claire : il faut réduire le coût de fonctionnement de l'État, penser à des politiques utilisateur/payeur pour mieux soutenir le financement de la santé et effectuer un ménage dans les structures intermédiaires, comme les commissions scolaires, pour concentrer le maximum d'argent directement dans les établissements. Ces propositions ont été débattues largement dans l'opinion publique et il est intéressant de connaître les principes auxquels adhèrent les petits entrepreneurs », a fait remarquer François Vincent, analyste des politiques à la FCEI.
Les priorités des PME pour stimuler l'économie
La FCEI a aussi demandé à ses membres, toujours coiffés du chapeau de chef de parti, de prioriser trois mesures pour stimuler l'économie. L'allègement réglementaire (58 % des mentions), la création d'un fonds spécial avec les redevances perçues sur les ressources naturelles pour rembourser la dette (49 %) et la baisse de la taxe de vente du Québec (42%) sont les trois priorités retenues. « De tout temps, l'allègement réglementaire est vu comme un besoin criant pour les entrepreneurs. Pas étonnant, car la paperasserie coûte 7 milliards $ par année aux PME, soit environ 2 % du PIB. Par ailleurs, la consommation ayant largement contribué à soutenir l'économie pendant la récession, les résultats nous indiquent que les propriétaires de PME croient qu'il faut continuer de la stimuler en remettant de l'argent dans les poches des consommateurs », a indiqué Mme Hébert. Enfin, on semble percevoir que les ressources naturelles représentent une opportunité intéressante pour le Québec. « C'est sans doute ce qui explique pourquoi les chefs de PME souhaitent que les redevances liées à leur exploitation servent à rembourser la dette, ce qui bénéficierait aux générations actuelles et futures», a ajouté Mme Hébert.
Les priorités pour soutenir les PME
Finalement, la FCEI réitère l'importance de mettre les PME au cœur de la stratégie de développement économique du Québec. « Le taux d'imposition des PME et les taxes sur la masse salariale sont les plus élevés au Canada et pèsent très lourd sur le petites entreprises qui croulent également sous une réglementation lourde et tatillonne. Il faut s'attaquer à ces problèmes une fois pour toute. Sans les PME, nos régions seraient des déserts économiques. On ne peut s'imaginer le Québec sans le travail acharné des agriculteurs, sans la résilience des petits commerçants, sans l'entêtement des manufacturiers à innover, sans petites entreprises touristiques novatrices, sans restaurateurs audacieux, etc. Il faut que les partis politiques inscrivent les PME au cœur de leur plateforme électorale. Ce sont elles qui assurent le dynamisme de nos régions et c'est l'ensemble de la société qui en sortira gagnante », de conclure Mme Hébert.
Le rapport de recherche « À la croisée des chemins : les priorités et demandes des PME aux partis politiques » est disponible sur le site internet de la FCEI, www.cfib-fcei.ca/francais/centre-medias/quebec/46-communiques.html
La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI) représente les intérêts des PME auprès des gouvernements. Elle regroupe 108 000 PME au Canada, dont 24 000 au Québec. La FCEI est non partisane et son financement provient uniquement de l'adhésion de ses membres. |
Marie Vaillant, directrice des communications
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