Un débat électoral sur les enjeux de santé mentale : où sont les jeunes hors-parcours scolaire?
MONTRÉAL, le 8 sept. 2022 /CNW Telbec/ - Mercredi matin, la Coalition communautaire en santé mentale, dont le Mouvement Jeunes et santé mentale est membre, avaient convoqué les cinq partis à la Maison du développement durable pour participer à un débat électoral sur la santé mentale. Quatre candidat·e·s sur les cinq partis invités ont répondu à l'appel, soit Andrée-Anne Bouvette-Turcot, candidate dans Taillon pour le Parti Québécois, Lionel Carmant, candidat dans Taillon pour la Coalition Avenir Québec, Mélissa Généreux, candidate dans Saint-François pour Québec solidaire, et Byanca Jeune, candidate de Pointe-Aux-Trembles pour le Parti libéral du Québec.
Un débat encourageant
"On ne veut pas de vos cassettes", a été le premier message que l'animatrice, Varda Étienne, a adressé aux candidat·e·s et, avec cet avertissement mis sur la table, nous avons pu constater que la santé mentale représente une priorité pour les quatre partis présents. Tous ont profité du débat pour faire des engagements clairs afin d'investir dans la santé mentale des Québécois·es.
La prise en compte des déterminants sociaux de la santé et des conditions de vie des personnes, allant au-delà des discours habituels orientés seulement vers l'accès aux soins et aux services spécialisés, a été de la musique à nos oreilles! Plusieurs actions furent proposées telles que des investissements dans les logements sociaux, l'augmentation du salaire minimum, le transport gratuit, l'accès facilité aux CPE, etc. Un autre point positif a été la reconnaissance de l'expertise des personnes concernées pour nommer les besoins et trouver des solutions, ce qui vient rejoindre directement l'une de nos revendications.
Toutefois, nous ne pouvons donner une ovation complète. Il manque une population pour laquelle les besoins en termes de détresse psychologique ou de conditions de vie difficiles sont criants et pour qui des engagements politiques concrets doivent être pris : les jeunes hors-parcours scolaire.
Les jeunes hors-parcours scolaire absents des engagements
Un seul cas de figure est apparu au débat afin de dépeindre ce qu'on entendait par « jeunes » et il s'agissait de jeunes élèves ou étudiants. Les engagements concernant les jeunes tournaient autour de l'accès à des programmes d'études, ou encore, des programmes préventifs de la santé mentale dans les écoles. En effet, comment prévoit-on soutenir les jeunes qui ne sont pas dans le parcours régulier et pour qui la transition vers la vie adulte est difficile? Ces jeunes qui vivent souvent des ruptures familiales, une situation de grande précarité économique et que l'État semble abandonner dès qu'on ne les voit plus sur les bancs d'école?
Les conséquences sur la santé mentale d'un passage sous la Protection de la Jeunesse, autant au moment des bouleversements que durant la transition à l'âge adulte, ont été racontées, décortiquées et même chiffrées au cours des dernières années (voir les travaux de l'Edjep pour découvrir des statistiques marquantes !). Et cela, sans même prendre en compte la dégradation des conditions de garde et d'hébergement au cours de la crise sanitaire que l'on vient de vivre.
Vu l'impact de ces enjeux sur la santé mentale de nos jeunes les plus vulnérables (et l'impact de la Commission Laurent sur notre conscience collective !), il nous paraît essentiel d'entendre les positions des partis sur les suites à donner au rapport Laurent. Le Québec doit veiller au bien-être de ses jeunes plus que jamais!
Ce débat a également raté une occasion de discuter des mesures qui seraient destinées aux jeunes ayant actuellement le moins accès aux soins et services en santé mentale, soit les jeunes sujets à différentes formes d'oppression ou de discrimination : jeunes issus de l'immigration, des jeunes LGBTQ+, des jeunes autochtones, etc.
D'ici la fin de la campagne, nous espérons entendre des engagements concrets en lien avec les mesures recommandées par le rapport Laurent ainsi que toutes autres initiatives pour préserver la santé mentale de nos jeunes les plus vulnérables, qui étaient, à notre grand regret, invisibles durant ce débat tenu hier entre les partis.
Lien connexe :
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SOURCE Mouvement Jeunes et santé mentale
Myriam Lepage Lamazzi, Coordonnatrice du Mouvement Jeunes et santé mentale, [email protected], 514-248-2653
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