Un enjeu de la Liste de surveillance mis en évidence, en août 2014, avec l'incendie et l'abandon du navire à passagers La Relève II English
QUÉBEC, le 24 nov. 2015 /CNW/ - L'enquête effectuée par le Bureau de la sécurité des transports du Canada (BST) sur l'incendie et l'abandon du navire à passagers La Relève II a permis d'établir que l'entreprise ne gérait pas les risques à la sécurité de manière efficace et que les opérations de surveillance et d'intervention de Transports Canada (TC) n'avaient pas permis de détecter les lacunes de sécurité, selon le rapport d'enquête (M14C0156) du BST publié aujourd'hui.
Le 11 août 2014, le navire à passagers La Relève II effectuait une croisière-excursion au large de Havre-Saint-Pierre (Québec), lorsqu'un incendie s'est déclaré dans le compartiment moteur. Les 33 passagers ont été évacués au moyen des radeaux de sauvetage du navire. Au cours de l'évacuation, un passager a été blessé, et deux des radeaux ont mal fonctionné. Le moteur du navire a été endommagé, et il n'y a eu aucune pollution.
L'enquête a permis d'établir que le moteur avait perdu du liquide de refroidissement lorsqu'une conduite en caoutchouc raccordée au collecteur d'échappement s'est rompue, fort probablement en raison d'usure. Le moteur a alors surchauffé, causant une fissure dans le collecteur d'échappement, et a endommagé le matériau isolant, exposant une couche de mousse de polyuréthane. La mousse s'est trouvée imbibée d'huile, et s'est enflammée lorsqu'elle a été exposée aux gaz d'échappement chauds.
L'enquête a aussi montré que le navire était dépourvu de procédures d'urgence écrites, de fonctions officiellement attribuées en cas d'urgence et de formation à ces fonctions. Une approche documentée, dite système de gestion de la sécurité (SGS) permet de faire en sorte que, à chaque échelon de l'organisation, les personnes disposent de l'information pour prendre des décisions éclairées, en temps normal comme en situation d'urgence. Dans le cas présent, l'entreprise ne disposait d'aucun SGS, et la réglementation n'exigeait pas que le navire en ait un.
Une recommandation effectuée par le BST en 2004 enjoignait TC à prendre des mesures pour que les entreprises propriétaires de petits navires de passagers se dotent d'un SGS. Cette recommandation est toujours en suspens et la réponse de TC est évaluée comme étant « insatisfaisante ». La Liste de surveillance est la liste du BST qui regroupe les enjeux présentant les plus grands risques pour le système de transport du Canada, et la Gestion de la sécurité et surveillance constitue l'un de ces enjeux. Le Bureau a demandé à TC de mettre en œuvre une réglementation exigeant des exploitants de disposer de processus formels de gestion de la sécurité, et que TC supervise ces processus.
L'enquête a également révélé la nécessité de directives à l'intention des inspecteurs de TC en matière d'évaluation de la gravité d'une lacune. Sans ces directives, il y a risque que des navires soient certifiés et exploités malgré la présence de lacunes majeures. À la suite de cet événement, TC a envoyé un avis rappelant aux inspecteurs d'examiner les plans approuvés de navires et de vérifier toute note afin d'assurer une inspection rigoureuse.
Le BST est un organisme indépendant qui mène des enquêtes sur des événements maritimes, de pipeline, ferroviaires et aéronautiques. Son seul but est de promouvoir la sécurité des transports. Le Bureau n'est pas habilité à attribuer ni à déterminer les responsabilités civiles ou pénales.
Le BST dispose d'un site Web à l'adresse www.tsb.gc.ca. Obtenez de l'information à jour au moyen de fils RSS, Twitter (@BSTCanada), YouTube, Flickr et notre blogue.
SOURCE Bureau de la sécurité des transports du Canada
Relations avec les médias, 819-994-8053, [email protected]
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