Un hospice de C.-B. conteste sa fermeture liée à la politique gouvernementale pro-euthanasie English
VANCOUVER, le 28 févr. 2020 /CNW/ - La direction de Delta Hospice est cette semaine sous le choc de la décision prise par la Fraser Health Authority de rompre toute discussion et de fermer l'institution sous prétexte que le gouvernement exige que l'hospice offre dans chaque établissement une assistance médicale à mourir. La vocation de l'hospice Irene Thomas est de fournir à ses patients l'accès à un traitement symptomatique de pointe des douleurs physiques, émotionelles et spirituelles. L'établissment offre aux patients un accompagnement de qualité, synonyme de dignité et d'espérance, alors qu'ils cheminent vers une mort naturelle.
Angelina Ireland, la présidente de Delta Hospice, confirme que la Fraser Health Authority et le ministre de la santé de Colombie-Britannique ont mit fin ce mardi de manière abrupte au contrat les liant à l'hospice sans avoir même accusé réception ni répondu à la proposition de l'hospice de réduire le financement du gouvernement à 750'000$ par année. Cette mesure permettrait en effet à l'hospice de satisfaire au nouveau critère qui prévoit que les institutions dont le financement du gouvernment est inférieur à 50% de leur budget peuvent être exemptées de fournir une assistance médicale à mourir.
"Les actions du ministère révèlent que la question de l'assistance médicale à mourir par opposition aux soins palliatifs est motivée par un programme politique plutôt que par le souci d'offrir aux personnes souffrantes ainsi qu'à leur famille un accès à des soins palliatifs de pointe et remplis d'empathie," a-t-elle déclaré. "Cette décision est purement économique. Il est plus facile et moins coûteux pour le gouvernement d'offrir l'euthanasie plutôt que de continuer à offrir des soins palliatifs. Fondamentalement, ils transmettent le message qu'aucune institution de soins palliatifs en C.-B. n'a le droit d'exister à moins qu'elle n'offre aussi accès à l'euthanasie."
Au vu de la décision du gouvernement et de leur refus de considérer d'autres options telles que de réduire le financement par la province, Mme Ireland a annoncé que l'hospice explorera toutes les options, légales ou autres, à sa disposition afin de pouvoir continuer d'exister et d'être au service des patients dans leurs derniers jours ainsi que de leurs familles, comme ils l'ont fait par le passé.
La décision est particulièrement surprenante, ajoute-t-elle, puisque l'accès à l'assistance médicale à mourir est disponible pour ceux qui le souhaitent à beaucoup d'endroits des basses-terres de C.-B., y compris à l'hôpital de Delta qui se trouve juste à côté de l'hospice. Pour elle, ceci renforce l'idée que la décision n'est pas motivée par les patients ou leurs familles, mais plutôt par un programme de politique sociale. "L'assistance médicale à mourir est un courant de santé publique séparé et distinct des soins palliatifs. Si le gouvernement souhaite ouvrir de nouveaux établissements offrant cette assistance, ils le peuvent, mais nous ne devons pas leur permettre de le faire aux frais d'institutions privées offrant des soins palliatifs."
"Les docteurs et le personnel infirmier en soins palliatifs considèrent leur travail, tant au niveau philosophique qu'au niveau de la pratique, comme une spécialisation à part entière, selon la définition de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). L'OMS définit les soins palliatifs comme une branche de la médecine visant à soulager la douleur et les autres symptômes provoquant une souffrance, tout en affirmant la vie et en acceptant la mort comme un processus normal. L'OMS n'inclut jamais l'euthanasie comme faisant partie des soins palliatifs."
Forcer la fermeture de l'établissement ne tient pas compte du fait que l'hospice est une propriété privée construite sur un terrain loué par le gouvernement, qui emploie plus de cinquante personnes et qui a fortement contribué au système de santé publique de la C.-B.
"C'est une invasion de la discipline médicale des soins palliatifs comme pratiquée par le passé. Le modèle canadien est respecté dans le monde entier. Le gouvernement et les autorités de santé publique piétinent ce principe et cette réputation."
Mme Ireland a exprimé son espoir que, "même en ce moment tardif," l'autorité sanitaire de la Fraser et le ministère de la santé de la C.-B. vont accepter de discuter la question, y compris l'offre de financement partiel. "Notre plus grande préoccupation concerne les patients et leurs familles qui nous ont accordé leur confiance pour les accompagner dans leurs derniers jours. Nous voulons être assurés que ces jours seront remplis de réconfort et de paix. Voici notre but."
Le ministère et l'autorité sanitaire ont tous deux fait savoir de manière officielle leur souhait de prendre le contrôle des locaux actuellement occupés par l'hospice. La Delta Hospice Society a construit l'hospice Irene Thomas, qui a coûté approximativement 9 millions de dollars, sans recourir à aucuns fonds publics. La société a géré l'hospice Irene Thomas pendant 10 ans, offrant ainsi plus de 700'000 heures de travail bénévole et 30 millions de dollars au système de santé publique. Que le gouvernement intervienne et saisisse cette propriété privée est "une appropriation scandaleuse de biens privés," a ajouté Ireland.
Le samedi 4 avril à midi, un rassemblement en faveur de Delta Hospice sera organisé devant le bâtiment législatif. Dr. Margaret Cottle (médecin en soins palliatifs) et Dr. Will Johnston (médecin de famille et obstétricien), ainsi que Tamara Jansen (M.P.) et Alex Schadenberg, de la Euthanasia Prevention Coalition, feront partie des intervenants.
SOURCE Delta Hospice
Angelina Ireland, Présidente de Delta Hospice, [email protected] ou visitez : www.deltahospice.org/FHA
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