Un journaliste et sa source intimidés par un maire en Gaspésie

MATANE, QC, le 14 mai 2015 /CNW Telbec/ - Le maire de Les Méchins, en Gaspésie, Alain Dugas, vient de s'en prendre à la liberté de presse d'une manière étonnamment virulente en intimidant le journaliste Dominique Fortier, de l'hebdomadaire L'Avantage gaspésien.

Le 12 mai, M. Fortier et sa source, le citoyen Robin Savard, se sont rendus sur le terrain de l'usine d'épuration de l'eau de la municipalité. Deux semaines après une entrée par effraction dans l'usine, il n'y avait aucune mesure de sécurité en place. La clôture était grande ouverte, il n'y avait aucun employé en vue et une fenêtre du bâtiment était béante. Le journaliste a pris des photos en demeurant à l'extérieur de l'édifice.

Interrogé sur cette absence de protection - une question d'intérêt public évidente - le maire Dugas a répondu par une panoplie de menaces. Il a demandé au journaliste de lui remettre son appareil photo, a fait appeler la police, puis a menacé le chef de nouvelles de L'Avantage gaspésien de porter plainte à la Sûreté du Québec si l'article de M. Fortier était publié.

Enfin, il a fait parvenir une mise en demeure au journaliste et au citoyen impliqué, les intimant de ne plus se présenter sur le terrain de l'usine ni à l'intérieur, ce que le journaliste et sa source n'ont pourtant pas fait.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) dénonce le fait qu'une administration publique s'en prenne à un de ses citoyens qui sonne l'alarme au lieu d'agir en toute responsabilité et dans l'intérêt de ses propres citoyens. Il s'agit ici d'un cas patent de chasse aux sources destinée à décourager toute circulation de l'information.

Le maire de Les Méchins doit également comprendre qu'il n'a aucun droit sur le matériel journalistique et qu'il ne peut pas prétendre contrôler l'information lorsqu'elle révèle les lacunes de son administration, mais aussi que l'intimidation des journalistes et de leurs sources est inacceptable dans une société démocratique qui chérit la liberté de presse.

La Fédération demande instamment au maire Dugas de respecter le travail des journalistes et rappelle à tous les journalistes l'existence de la plateforme #freinalinfo, qui leur permet de signaler toute tentative d'entrave à leur travail, comme celle que vient de subir leur collègue Dominique Fortier.

SOURCE FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC

Lise Millette, présidente de la FPJQ, 514-522-6142; Joane Bérubé, présidente de la section FPJQ-Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, 581 232-0972