OTTAWA, le 30 janv. 2017 /CNW/ - Aujourd'hui, le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT) a publié une nouvelle étude intitulée Les perceptions des jeunes canadiens sur le cannabis, laquelle explore l'opinion des jeunes sur la marijuana de façon détaillée.
À la lumière des changements apportés au cadre juridique entourant la marijuana, les taux canadiens de consommation de marijuana chez les jeunes sont toujours parmi les plus élevés au monde. Afin de mieux comprendre cet enjeu, le CCLT a organisé des groupes de discussion avec des Canadiens âgés de 14 à 19 ans.
En utilisant le rapport de 2013 sur le même sujet comme point de départ, la publication Les perceptions des jeunes canadiens sur le cannabis a été réalisée afin d'offrir une compréhension plus approfondie des conversations sur la marijuana qui ont lieu tous les jours dans les écoles, à la maison et dans la communauté. Pour réaliser ce rapport, on a posé d'importantes questions sur l'opinion des jeunes sur la marijuana, sur leurs sources de renseignements et sur la façon dont ils comprennent ces derniers. Ces questions clés ont orienté la recherche et ont servi de base aux principales conclusions du rapport.
En faisant un recueil de ces idées, on visait principalement à éclairer les initiatives en éducation, en promotion de la santé et en prévention. En combinant les recherches antérieures du CCLT sur les perceptions des jeunes à la présente étude, le CCLT dresse un bilan plus clair de ce que pensent les jeunes canadiens de la marijuana, des idées erronées courantes qu'ils entretiennent, des lacunes dans les données probantes et de la meilleure façon de déployer les efforts de prévention et d'éducation, surtout à la lumière des changements prévus aux lois entourant la marijuana.
Parmi les conclusions principales du rapport, il est à noter que les jeunes ne croient pas que la marijuana peut entraîner une dépendance ni qu'elle est nocive, et selon eux, ses effets se font ressentir différemment par chaque personne. Certains jeunes procèdent à une « autoprescription » de marijuana pour gérer leur stress et leur santé mentale, cherchant à calmer certains troubles comme l'anxiété, l'état de stress post-traumatique et la dépression. Ils s'en servent aussi pour se détendre. Par ailleurs, bien qu'ils préfèrent les messages factuels relatifs à la marijuana, il existe bon nombre de facteurs qui influent sur leur perception de la marijuana, dont l'Internet, les médias, les pratiques d'application de la loi et les intentions du gouvernement de légaliser cette substance.
Quelques autres conclusions principales de l'étude comprennent :
- Les participants ont déclaré que leurs pairs, leur famille, la disponibilité de la marijuana et la croyance que consommer de la marijuana est acceptable sont des facteurs qui influent sur leur décision d'en consommer.
- Certains participants étaient également influencés par le fait qu'ils croyaient que la marijuana offrait des avantages médicaux, physiques et de santé mentale.
- Les participants pensaient que les effets de la marijuana varient en fonction du consommateur et de son attitude, et non en fonction de la drogue comme telle. Les jeunes s'appuyaient sur ce raisonnement pour décider de façon subjective à quels moments la consommation de la marijuana est sécuritaire ou nocive.
- La plupart des jeunes avancent que les conséquences nuisibles à long terme se manifestent chez ceux qui consomment souvent de la marijuana et non chez les consommateurs récréatifs.
- De nombreux jeunes croient que la marijuana affaiblit les facultés de façon moins importante que l'alcool, tout en reconnaissant qu'en consommer avant de prendre le volant peut ralentir le temps de réaction et nuire à d'autres capacités nécessaires à la conduite sécuritaire d'un véhicule.
- L'étude a révélé que bon nombre de jeunes sont perplexes par rapport au statut juridique actuel de la marijuana, car selon eux, les services policiers répondent de façon variable aux infractions liées à la marijuana.
- Malgré le fait que bien des jeunes souhaitent connaître des faits sur la marijuana, l'étude a constaté qu'ils peinent à déchiffrer les messages contradictoires qu'ils reçoivent, ce qui entraîne de la confusion, des croyances fautives et une probabilité accrue que les jeunes se fient à leurs amis, à des pourvoyeurs de drogues et à leurs expériences personnelles pour se forger une opinion.
Prochaines étapes
Le rapport intitulé Les perceptions des jeunes canadiens sur le cannabis met en évidence la complexité de l'enjeu de la consommation de marijuana chez les jeunes et confirme l'importance de présenter des messages factuels aux jeunes en ce qui a trait à la science entourant les effets de cette substance.
En intégrant les résultats de ce rapport aux futurs efforts d'éducation et de prévention, les intervenants en promotion de la santé et ceux qui œuvrent auprès des jeunes pourront mieux faire face aux idées erronées des jeunes tout en favorisant un dialogue qui mènera à une compréhension approfondie des raisons pour lesquelles les jeunes se mettent à consommer cette drogue. L'étude révèle que présenter des messages clairs par rapport à la légalité de la marijuana, au rôle des services policiers, aux risques pour la santé et aux risques associés à la conduite aux facultés affaiblies par la marijuana et à la définition de l'affaiblissement des facultés par la marijuana pourrait sensibiliser les gens aux méfaits généraux de cette substance. Les jeunes ont également exprimé le désir de connaître des lignes directrices de consommation de marijuana à faible risque, ce qui constitue une approche de réduction des méfaits.
Citations
« Au fil des ans, le CCLT a produit des rapports de recherche et des résumés thématiques tout en assurant la mobilisation des connaissances sur la marijuana afin de faire ressortir les données probantes sur le sujet et d'éclairer les politiques et les pratiques. À cette fin, nous espérons que les conclusions de notre deuxième rapport sur le sujet, Les perceptions des jeunes canadiens sur le cannabis, appuieront les gouvernements provinciaux et le gouvernement fédéral dans leur élaboration d'un cadre de légalisation, lequel veillera tout particulièrement à ce que la substance ne tombe pas entre les mains des jeunes, et au développement d'efforts en éducation publique qui reflètent nos connaissances basées sur les données probantes. »
Rita Notarandrea, première dirigeante, Centre canadien de lutte contre les toxicomanies
« Il est essentiel de dresser un portrait équilibré et factuel des perceptions des jeunes sur le cannabis afin de pouvoir fournir un ensemble de données complet aux parents, aux autres intervenants qui appuient les jeunes, et bien sûr, aux jeunes eux-mêmes. Ce rapport répond à ce besoin. »
Joanne Brown, directrice générale, Parent Action on Drugs
« Cette étude nous permet de profiter des données probantes les plus récentes, ce qui nous aide à éclairer nos propres communications avec les jeunes, les organismes centrés sur les jeunes et les écoles dans les communautés partout au Canada. Ces démarches sont particulièrement importantes, car nous devons nous préparer à la légalisation de la marijuana tout en veillant attentivement à ce que cette substance ne tombe pas entre les mains des jeunes. À l'avenir, nous devrons disposer de plus de recherches sur le terrain. »
Mario Harel, président, Association canadienne des chefs de police
« La légalisation et la réglementation représentent une importante étape favorisant une approche de santé publique pour aborder le cannabis. Nous savons qu'au Canada, il y a un plus grand nombre de jeunes consommateurs de cette substance, soit ceux qui sont âgés de 15 à 25 ans, comparativement à d'autres pays développés. Ce rapport du CCLT fait la lumière sur les perceptions des jeunes et procure des renseignements indispensables, permettant à la communauté de la santé publique de mettre au point des messages en promotion de la santé et du matériel éducatif basés sur des données probantes. »
Ian Culbert, directeur général, Association canadienne de santé publique
Le CCLT a été créé par le Parlement afin de fournir un leadership national pour aborder la consommation de substances au Canada. À titre d'organisme digne de confiance, il offre des conseils aux décideurs partout au pays en profitant du pouvoir des recherches, en cultivant les connaissances et en rassemblant divers points de vue.
Les activités et les produits du CCLT sont réalisés grâce à la contribution financière de Santé Canada. Les opinions exprimées par le CCLAT ne reflètent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.
SOURCE Centre canadien de lutte contre les toxicomanies
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Andrea Brasset, conseillère en communication, Centre canadien de lutte contre les toxicomanies, Tél. : 613 235-4048, poste 230 I Adresse de courriel : [email protected] I Twitter : @CCLTcanada
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