Un nouveau rapport relève que les compagnies pharmaceutiques de marque manquent à leurs engagements envers la population canadienne depuis 10 ans
Et c'est au Québec que les effets secondaires se font le plus sentir
TORONTO, le 4 nov. 2013 /CNW Telbec/ - De nouvelles données sur les dépenses faites en recherche et développement pharmaceutiques par les compagnies de médicaments de marque prouvent de nouveau qu'il n'y a aucun lien entre le prolongement des monopoles des brevets et une augmentation des investissements au Canada, déclarait aujourd'hui Jim Keon, président de l'Association canadienne du médicament générique (ACMG). C'est au Québec que le recul est le plus frappant, avec un désengagement historique des entreprises pharmaceutiques de marque qui ferment leurs laboratoires et leurs centres de recherche les uns après les autres.
Le dernier rapport annuel du Conseil d'examen du prix des médicaments brevetés (CEPMB) révèle qu'en 2012 les compagnies membres de Rx&D (les compagnies de recherche pharmaceutique du Canada) n'ont consacré que 6,6 % de leurs recettes canadiennes en recherche et développement (R et D) au pays. Les compagnies de Rx&D ont donc maintenant rompu leur engagement d'investir au moins 10 % du produit de leurs ventes nationales en R et D dix années de suite.
Le CEPMB signale par ailleurs que l'ensemble des investissements effectués par des membres de Rx&D en 2012 en R-D ont été inférieurs à ceux de n'importe quelle année depuis 1989. Les dépenses totales en R et D des membres de Rx&D ont chuté de 13,1 % en 2012 par rapport à 2011.
L'analyse des données de plus démontre l'impact considérable subit par le Québec où les dépenses en R et D sont en recul de plus de 20 % pour la seule année 2012. La tendance s'aggrave encore quand on considère que le Québec représente aujourd'hui moins de 40 % des investissements en R-D des pharmaceutiques de marque au pays, alors qu'il en recevait pratiquement la moitié jusqu'en 2010. Cela démontre une nouvelle fois à quel point la Règle des 15 ans, qui a été abolie cette année, était désuète et que le prolongement des monopoles n'apporte aucune garantie d'investissement en R et D. Dans les faits, l'industrie du médicament générique est aujourd'hui le secteur pharmaceutique le plus dynamique au Québec, avec le plus grand nombre d'employés et les investissements les plus importants.
Les résultats de l'étude du CEPMB figurent dans un nouveau rapport publié aujourd'hui par l'ACMG. Le document intitulé La vérité sur les dépenses en R-D des fabricants de médicaments d'origine au Canada : 1988-2012 est accessible à l'adresse suivante : www.generiquescanadiens.ca.
« Au Canada, les monopoles commerciaux des fabricants de médicaments d'origine ont été renforcés au moins huit fois depuis 1987 et pourtant leurs investissements atteignent des records à la baisse » affirme Jim Keon.
Selon le rapport annuel du CEPMB de 2012 : « D'autres facteurs tels que la présence d'une base scientifique à coût raisonnable, les incitatifs fiscaux, la souplesse du marché du travail et la stabilité économique sont considérés comme étant importants ».
Le 18 octobre dernier, le Canada et l'Union européenne ont annoncé la conclusion d'un Accord de principe dans les négociations sur l'Accord économique et commercial global (AECG), qui comprend de nouveaux renforcements inutiles et coûteux des monopoles commerciaux des médicaments d'origine au Canada.
Jim Keon déclare que même si les dispositions sur la propriété intellectuelle pharmaceutique annoncées dans l'accord restent en deçà des demandes faites à l'origine par l'UE au nom des compagnies de médicaments d'origine, elles auront malgré tout pour effet de retarder la commercialisation des médicaments génériques, moins chers, augmentant ainsi les coûts de santé pour les provinces, pour les employeurs et employés qui cotisent à un régime d'assurance collective et pour les Canadiens qui payent eux-mêmes leurs médicaments d'ordonnance. Le coût réel des retards de mise en marché des médicaments génériques concurrents pour la population canadienne dépendra des modalités de mise en œuvre des nouvelles mesures par le gouvernement du Canada.
À propos de l'Association canadienne du médicament générique
L'Association canadienne du médicament générique représente l'industrie canadienne du médicament générique. Elle joue un rôle important dans la limitation des coûts du système de santé canadien. En effet, les médicaments génériques servent à remplir 65 % de toutes les prescriptions, mais comptent pour 24 % seulement des 22 milliards de dollars que les Canadiens dépensent annuellement pour leurs médicaments.
SOURCE : ASSOCIATION CANADIENNE DU MEDICAMENT GENERIQUE (ACMG)
Daniel Charron
Association canadienne du médicament générique (ACMG)
Tél. : (514) 286-6061 Cellulaire : (514) 586-1233
Courriel : [email protected] Site Web: www.generiquescanadiens.ca
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