Un nouveau rapport révèle que les petites et moyennes entreprises canadiennes ont du mal à recruter les compétences et les talents dont elles ont besoin pour assurer leur relance et leur croissance English
TORONTO, le 17 juin 2021 /CNW/ - Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent le moteur de l'économie canadienne et représentent près de 70 p. 100 des emplois du secteur privé. Comme nous le savons, la pandémie les a durement éprouvées. Parmi les propriétaires de PME, 70 p. 100 ont contracté des dettes; beaucoup ont connu une baisse de 20 p. 100 ou plus de leur chiffre d'affaires, 70 p. 100 une baisse de 30 p. 100 ou plus de leurs revenus, et beaucoup ont mis la clé sous la porte. Toutefois, malgré les nombreux licenciements, de nouvelles études montrent que la pénurie de compétences et de talents se poursuit, et que la formation et le perfectionnement professionnel sont plus importants que jamais. Le rapport, intitulé Soutenir l'entrepreneuriat et les PME : Un Programme postpandémie pour les compétences et la formation présente les résultats d'une enquête nationale portant sur les défis que les PME doivent relever en matière de talents et de compétences dans le cadre de la relance économique. Voici les principales conclusions :
- Même avant la COVID-19, 40 p. 100 des PME estimaient que les pénuries de compétences constituaient déjà un obstacle de concurrence majeur.
- Parmi les répondants, 37 p. 100 affirmaient que la pénurie de travailleurs qualifiés avait des répercussions sur leur entreprise.
- Parmi les répondants, 37 p. 100 affirmaient que l'augmentation du coût de la main-d'œuvre avait des répercussions sur leur entreprise.
- Plus d'un quart (27 p. 100) affirmaient que la mise en place de nouvelles pratiques organisationnelles en raison de la pandémie avait eu des répercussions sur leur entreprise.
- Malgré les retombées économiques dévastatrices de la COVID-19, près de 50 p. 100 des répondants étaient d'accord ou tout à fait d'accord pour dire que la pandémie avait créé des possibilités (commerce électronique et élargissement du bassin de talents grâce au travail à distance).
- Bien que de nombreuses entreprises se disaient intéressées par la recherche de personnes issues de la diversité (par exemple, les personnes autochtones ou racisées) comme moyen de trouver des sources inexploitées de talents qualifiés, très peu indiquaient disposer de plans concrets ou de capacités nécessaires à cet effet.
Recommandations du rapport concernant la voie à suivre :
Ce rapport confirme qu'il est nécessaire de disposer d'une stratégie multidimensionnelle regroupant les différents intervenants afin d'améliorer l'accès des PME aux compétences et aux travailleurs dont elles ont besoin pour prospérer après la COVID-19. Les auteurs du rapport proposent des recommandations visant à réduire les manques de compétences et la pénurie de main-d'œuvre auxquels les PME sont confrontées, tout en mettant l'accent sur les questions d'équité dans un contexte postpandémique. Voici quelques-unes des recommandations :
- Améliorer les stratégies et les pratiques en matière de ressources humaines :
- La plupart des PME n'ont pas les moyens de se doter de spécialistes des ressources humaines, ou alors ne disposent pas des capacités et de l'expertise nécessaires pour trouver un juste équilibre entre le soutien au recrutement, le perfectionnement des compétences et la promotion des questions liées à la diversité et à l'inclusion. Il est possible de mutualiser des ressources en vue d'organiser les possibilités de formation, de renforcer les capacités en matière de ressources humaines de haut niveau et de partager les pratiques exemplaires par le biais de réseaux, avec le soutien et la coordination des associations d'entreprises et des associations sectorielles.
- Compte tenu de la difficulté pour les PME de dégager du temps pour que leurs employés participent à des activités de formation et de perfectionnement des compétences, il convient d'examiner par quels moyens les organismes de soutien et les gouvernements peuvent appuyer et encourager les investissements dans la formation (en temps et en argent).
- Diversifier le bassin de talents :
- Les PME qui comprennent la valeur de la diversité et de l'inclusion et qui adoptent des pratiques appropriées peuvent considérablement élargir et enrichir leur bassin de talents. Comme les PME ne disposent souvent pas de l'expertise nécessaire en matière de ressources humaines afin de rechercher et de recruter de manière proactive des candidates et des candidats issus de la diversité, les organismes de soutien aux entreprises peuvent les soutenir dans la mise en place de systèmes, de politiques, de pratiques et d'outils nécessaires à l'amélioration de leurs pratiques en matière d'égalité, de diversité et d'inclusion. Afin d'améliorer ces pratiques, il est également possible de mettre en place des plateformes communes, des outils et des ressources de formation adaptés à leur situation.
- Définir des objectifs, effectuer des analyses comparatives et évaluer l'incidence :
- Comme le dit l'adage : « ce qui est mesuré est fait ». Les décideurs politiques ont besoin de données plus ventilées afin d'évaluer les situations des différents types de PME et l'incidence des investissements en général, en particulier en ce qui concerne les entreprises détenues par des femmes et des personnes issues d'autres groupes sous-représentés. Il est également important de tenir compte des besoins des entreprises en phase de démarrage et des travailleurs indépendants, car ils contribuent à la croissance des PME.
- Les mesures de soutien aux PME doivent tenir compte des répercussions plus larges sur les communautés et les objectifs sociaux. Les entreprises seraient ainsi encouragées à mettre en place des plans et des objectifs concrets en matière de formation et de perfectionnement, ainsi que de diversité et d'inclusion. Par exemple, les gouvernements et les grandes entreprises peuvent recourir à des outils tels que les marchés publics sociaux afin d'inciter les PME faisant partie de leur chaîne d'approvisionnement à adopter des pratiques plus progressistes.
- Les gouvernements doivent en priorité comprendre et traiter les besoins des PME dans le cadre de la stratégie en matière de compétences. Il est important de soutenir la recherche afin de mieux comprendre les besoins des PME, ainsi que leurs capacités afin de les renforcer.
Ce rapport d'étude se fonde sur un projet de recherche portant sur l'avenir du travail, mené de longue date par le Forum des politiques publiques (PPF) et le Diversity Institute, avec le soutien du Centre des Compétences futures. Il s'inscrit dans le cadre de la série d'études intitulée Les compétences dans un monde postpandémique qui aborde les principales questions auxquelles les décideurs politiques, les employeurs, les prestataires de formation et les travailleurs sont confrontés à l'heure où ils se tournent collectivement vers l'avenir des compétences, de la formation et du recyclage dans un contexte postpandémique.
Citations :
« Les compétences devront se trouver au cœur de notre relance économique. Bien que les PME jouent un rôle essentiel dans les collectivités du Canada, nombre d'entre elles se heurtent à des obstacles qui les empêchent d'élaborer une stratégie de développement des compétences de leurs effectifs. Elles manquent souvent de temps ou d'argent pour planifier le recrutement et la formation des personnes dont elles ont besoin, et elles sont dirigées de façon disproportionnée par des personnes issues de populations vulnérables et marginalisées. Les entreprises, les associations sectorielles, les organismes communautaires, les gouvernements et les PME doivent relever tous ces défis ensemble afin de favoriser le recyclage et le perfectionnement des compétences en vue d'assurer la prospérité de tout un chacun. Il s'agit d'un coup triplement gagnant pour les entreprises, pour les travailleurs et pour l'équité. »
-Pedro Barata, directeur exécutif, Centre des Compétences futures
« Les petites entreprises constituent le pilier de notre économie et ont été les plus durement touchées par la crise de la COVID-19. La crise a accentué les difficultés d'accès aux compétences, aux talents et à la main-d'œuvre, qui constituent une priorité depuis longtemps des entreprises et des employeurs. Afin d'assurer notre relance à long terme, il est essentiel de soutenir les entrepreneurs et les petites entreprises par des mesures favorisant la formation, le perfectionnement et la diversification du recrutement des talents. À l'heure d'entamer la réouverture de notre économie, ce rapport du Diversity Institute, du Forum des politiques publiques et de la Chambre de commerce de l'Ontario se fonde sur les résultats d'une enquête préliminaire et sur des groupes de discussion avec des entreprises de l'Ontario et du Québec, et nous fournit des données opportunes qui nous permettront de définir la marche à suivre. »
- Rocco Rossi, président et directeur général, Chambre de commerce de l'Ontario
« Il est essentiel de soutenir les PME si le Canada veut être compétitif à l'échelle mondiale et relancer son économie dans un monde postpandémique. Les entrepreneurs et les PME ont besoin de programmes et de soutien adaptés à leurs besoins particuliers. Comme ces besoins varient considérablement selon les secteurs et la taille des entreprises, de multiples formes de soutien sont nécessaires. Cette étude est particulièrement préoccupante, car les retombées négatives sur les petites entreprises se traduisent par des répercussions négatives disproportionnées sur les femmes et les groupes concernés par les questions d'équité. Toutes ces données nous indiquent clairement qu'il sera essentiel de tenir compte des questions liées à la diversité afin d'améliorer les compétences, la formation et les pratiques de recrutement au sein des PME. »
-Wendy Cukier, directrice du Diversity Institute à l'Université Ryerson et responsable de la recherche universitaire au Centre des Compétences futures
Au sujet du Centre des Compétences futures
Le Centre des Compétences futures (CCF) est un centre de recherche et de collaboration avant-gardiste qui se voue à préparer les Canadiennes et les Canadiens pour qu'ils aient du succès en emploi et qu'ils satisfassent aux besoins émergents en talents des employeurs. En qualité de communauté pancanadienne, le CCF réunit des experts et des organismes de différents secteurs afin de déterminer, d'évaluer et d'échanger de façon rigoureuse des approches novatrices au développement des compétences nécessaires pour favoriser la prospérité et l'inclusion. Le CCF participe directement à l'innovation grâce à des investissements dans des projets pilotes et de la recherche universitaire sur l'avenir du travail et les compétences au Canada. Le Centre des Compétences futures - Future Skills Centre est financé par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme Compétences futures.
Au sujet du Diversity Institute à la Ted Rogers School of Management de l'Université Ryerson
Le Diversity Institute mène et coordonne des travaux de recherche pluridisciplinaires et pluri-intervenants afin de mettre au point des stratégies concrètes visant à promouvoir les compétences et les possibilités d'emploi des femmes, des personnes racisées, des nouveaux arrivants, des Autochtones et des personnes handicapées, entre autres. Le Diversity Institute héberge des programmes exclusifs comme ADaPT Advanced Digital and Professional Training Program, mais aussi le Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat visant à construire un écosystème d'innovation inclusif.
Au sujet du Forum des politiques publiques
Bonnes politiques. Meilleur Canada. Le Forum des politiques publiques (FPP) rassemble différentes parties prenantes au processus d'élaboration des politiques. Il leur offre une tribune pour examiner les questions et apporter de nouveaux points de vue et de nouvelles idées dans des débats cruciaux sur les politiques. Nous croyons que l'élaboration de bonnes politiques est essentielle à la création d'un Canada meilleur - un pays cohésif, prospère et sûr. Nous contribuons en :
- réalisant des recherches sur des questions cruciales
- stimulant des dialogues sincères sur nos sujets de recherche
- célébrant le travail de leaders exceptionnels
Le FPP est un organisme de bienfaisance indépendant et non partisan qui compte parmi ses membres différents organismes privés, publics et sans but lucratif.
Au sujet de la Chambre de commerce de l'Ontario
Depuis plus d'un siècle, la Chambre de commerce de l'Ontario se présente comme le partenaire indépendant, non partisan et indispensable des entreprises ontariennes. Elle a pour mission de soutenir la croissance économique en Ontario en défendant, au nom des 60 000 membres que compte son réseau, les priorités des entreprises auprès du gouvernement de l'Ontario.
SOURCE Institut sur la Diversité de l’Université Ryerson
Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez communiquer avec Kathleen Powderley en composant le 416 803-5597 ou en envoyant un courriel à [email protected].
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