Un nouveau rapport révèle une réduction sans précédent de la pauvreté infantile grâce aux mesures d'aide financière de la pandémie, mais que ce progrès sera vraisemblablement temporaire
OTTAWA, ON, le 14 févr. 2023 /CNW/ - Campagne 2000 est une coalition nationale et non partisane qui surveille les progrès (ou l'absence de progrès) du gouvernement fédéral en matière de réduction de la pauvreté des enfants et des familles au Canada. Son plus récent rapport annuel indique qu'en 2020, en dépit d'une pandémie et d'un contexte économique extrêmement difficile, la pauvreté infantile a dramatiquement chuté de 40 %; la profondeur de la pauvreté a diminué dans tous les types de famille; et les inégalités de revenus (à savoir le fossé entre les riches et les pauvres) entre les familles se sont estompées. Ces progrès marqués sont attribuables en grande partie aux transferts temporaires du gouvernement fédéral aux familles et aux particuliers dans le contexte de la pandémie.
« La leçon ici est indéniable. Les transferts gouvernementaux versés en espèces aux familles peuvent réduire, voire éliminer la pauvreté financière, et le faire très rapidement », a dit Leila, directrice nationale de Campagne 2000 et coautrice du rapport. « Nous avons observé une réduction substantielle des taux de pauvreté infantile dans chaque province et chaque territoire et dans presque tous les groupes sociodémographiques pour lesquels nous avons des données. Les prestations d'urgence et de relance et les suppléments ponctuels aux programmes existants, comme l'Allocation canadienne pour enfants (ACE), sont responsables en bonne partie de ces gains. Nous demandons depuis longtemps déjà au gouvernement fédéral d'augmenter les transferts aux familles qui languissent en situation de pauvreté. Le présent rapport illustre à quel point ces investissements peuvent changer la donne ».
Le nouveau rapport national Leçon tirée de la pandémie : il est possible de mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles indique que sans les transferts reliés à la COVID-19, le taux de pauvreté infantile aurait presque atteint 21 %. Cependant, en dépit de cette amélioration sans précédent, près d'un million d'enfants ont été laissés en situation de pauvreté; et les taux de pauvreté étaient démesurément plus élevés pour les personnes marginalisées à cause du colonialisme, du racisme et de la discrimination systémique.
« Les stratégies et les politiques de réduction de la pauvreté doivent viser et faire tomber les barrières systémiques auxquelles font face les communautés autochtones, noires, racisées et immigrantes, les jeunes, les personnes sans statut d'immigration, les personnes en situation de handicap, les familles monoparentales dirigées par une femme et tous les groupes marginalisés. Pour remédier aux taux de pauvreté élevés dans ces communautés, il faut s'attaquer au racisme et à la discrimination dans nos institutions », a dit Sabrina Teklab, défenseure des étudiants et des familles pour le Centre for Resilience and Social Development d'Ottawa. « Chaque jour, nous voyons de nos propres yeux les effets négatifs de la marginalisation systémique dans nos communautés et nos institutions et les enfants paient un prix beaucoup trop élevé. Les gouvernements peuvent et doivent faire mieux pour soutenir les jeunes marginalisés et racisés dans les communautés du Canada ».
« Les inégalités de revenu et de patrimoine sont un moteur de pauvreté. Les politiques en matière de fiscalité des particuliers et des sociétés sont de puissants outils dont dispose le gouvernement fédéral pour réduire ces écarts et augmenter les recettes dont il a besoin pour des programmes et des politiques adaptés aux enfants », a dit Inez Hillel, économiste et cofondatrice de Vivik Research, et coautrice du rapport. « Par exemple, le gouvernement perd près de 9 milliards par année en recettes fiscales en raison des paradis fiscaux utilisés par les sociétés. Il s'agit de beaucoup d'argent qui pourrait servir à financer les recommandations mises de l'avant dans le présent rapport ».
Les mesures d'aide financière temporaires ont pris fin. Le gouvernement fédéral cherche à se faire rembourser les prestations d'urgence. Les familles sont aux prises avec une hausse marquée de l'inflation dans tous les aspects de la vie. Et on s'attend à une augmentation des taux de pauvreté au pays. Le rapport de 2022 propose un plan de lutte contre la pauvreté viable, réalisable et soutenu qui contient cinquante recommandations portant sur les inégalités, la sécurité du revenu, le logement, les services de garde à l'enfance, le travail décent et les soins de santé. Le rapport national sera publié parallèlement aux rapports de nos partenaires au Yukon, en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario, au Nouveau-Brunswick, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador.
« Mettre fin à la pauvreté est un choix politique, a ajouté Mme Sarangi. Les gouvernements savent ce qui doit être fait et ils ont les ressources. Ce qu'il faut à présent, c'est la volonté politique et des actions concrètes ».
INFORMATION GÉNÉRALE :
Faits saillants du rapport national de 2022 Leçon tirée de la pandémie : il est possible de mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles
- Près d'un enfant sur huit vivait en situation de pauvreté en 2020, soit 999 110 enfants ou 13,5 %.
- De 2019 à 2020, le taux de pauvreté infantile à l'échelle nationale a chuté de 40 %, ce qui représente la diminution annuelle la plus marquée depuis la promesse du gouvernement fédéral en 1989 d'éradiquer la pauvreté des enfants.
- Le taux de pauvreté des enfants âgés de moins de six ans est plus élevé (14,2 %) que celui de tous les autres enfants.
- Les progrès en matière de réduction de la pauvreté infantile sont principalement attribuables aux prestations fédérales temporaires d'urgence et de relance et aux suppléments ponctuels aux programmes d'aide financière existants, incluant l'Allocation canadienne pour enfants. Sans les prestations de la pandémie, le taux de pauvreté infantile aurait été de 20,8 % (1 542 090 enfants).
- Le revenu moyen des familles situées dans le décile inférieur des revenus a augmenté de 48 %, passant à 20 789 dollars, et la profondeur de la pauvreté a diminué pour tous les types de familles.
- L'Allocation canadienne pour enfants (ACE) perd de son efficacité à réduire la pauvreté infantile. L'ACE a réduit la pauvreté infantile de 8 points de pourcentage en 2020, en baisse par rapport à 9,3 points de pourcentage en 2018.
- Plus d'un tiers des enfants en situation de pauvreté vivaient dans une famille monoparentale, la majorité de ces familles étant dirigées par une femme.
- La pauvreté des enfants et des familles touche démesurément les communautés marginalisées en raison de pratiques systémiques colonialistes, racistes et discriminatoires historiques et persistantes.
- Le programme universel de services de garde à l'enfance du Canada doit inclure les enfants défavorisés en proposant des tarifs variant de zéro à dix dollars au maximum. L'expansion des réseaux de services de garde doit se faire dans les secteurs public et à but non lucratif.
- Les femmes continuent de gagner moins que les hommes dans presque toutes les professions, incluant les secteurs d'emploi à prédominance féminine.
Campagne 2000, un organisme œuvrant sous le parapluie de Family Service Toronto, est un réseau pancanadien et non partisan de 120 organisations nationales, provinciales et communautaires engagées dans la lutte pour mettre fin à la pauvreté des enfants et des familles. Pour télécharger les rapports de 2022 ou pour obtenir de plus amples renseignements, rendez-vous à http://www.campaign2000.ca.
SOURCE Campaign 2000
Personnes-ressources (national), Leila Sarangi, directrice nationale, Campagne 2000 [email protected], 647-393-1097; Porte-parole en français : Ricardo Tranjan, Centre canadien de politiques alternatives, 416-835-9640, [email protected]; Personnes-ressources (provinces et territoires), Yukon : Kristina Craig, directrice générale, Yukon Anti-Poverty Coalition, 867-334-9318, [email protected]; Colombie-Britannique Adrienne Montani, directrice générale, First Call Child and Youth Advocacy Society, 778-320-4561, [email protected]; Alberta: Sydney Sheloff, Edmonton Social Planning Council, 780-423-2301, poste 354, [email protected]; Saskatchewan: Miguel Sanchez, faculté de travail social, Université de Regina, 306-585-4848, 306-550-7322; Manitoba: Kate Kehler, Social Planning Council of Winnipeg, 204-943-2561, cell. 204-590-8932 [email protected]; Ontario : Amanda Klang, Centre canadien de politiques alternatives. (CCPA), spécialiste principale en communications (médias et relations publiques), 514-996-3515, [email protected]; Nouveau-Brunswick : Chelsea Driscoll et Heather Atcheson, Human Development Council, 506-799-2317, [email protected], [email protected]; Nouvelle-Écosse: Lauren Matheson, CCPA-NS (Centre canadien de politiques alternatives, bureau de la N.-É.), 902- 579-9555, [email protected]; Île-du-Prince-Édouard : Mary Boyd, 902-969-2693, [email protected]; Terre-Neuve-et-Labrador : Penelope Rowe et Emily Dyer, Community Sector Council Newfoundland Labrador, 709-753-9860, [email protected] et [email protected]
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