Un nouveau rapport souligne les obstacles structurels auxquels sont confrontés les peuples autochtones, ainsi que leurs perspectives English
TORONTO, le 25 juin 2020 /CNW/ - Dans leur nouveau rapport intitulé Développement des compétences et formation à l'emploi chez les Autochtones, le Conseil canadien pour le commerce autochtone (CCCA) et le Diversity Institute révèlent des lacunes en matière d'emploi pour les Autochtones, une situation actuellement amplifiée par la COVID 19. Les jeunes autochtones représentent le segment de la population qui croît le plus rapidement : plus de 350 000 d'entre eux auront atteint l'âge adulte d'ici 2026. En mettant l'accent sur des programmes de qualité, ciblés et culturellement adaptés à l'égard des Autochtones en matière d'éducation, d'enseignement de compétences et de formation, nous pouvons stimuler l'économie du pays à hauteur de 27,7 milliards de dollars par année.
Le rapport a été élaboré dans le cadre de la série Compétences de l'avenir, un projet de collaboration entre le Forum des politiques publiques et le Diversity Institute de l'École de gestion Ted Rogers de l'Université Ryerson, avec le soutien du Centre des compétences futures. Il explore certains des enjeux les plus importants qui influent actuellement sur l'écosystème des compétences et de l'emploi au Canada.
Nombre de données sont disponibles sur les obstacles et la discrimination systémiques auxquels font face les Autochtones. Au sein des Premières Nations, même ceux qui possèdent un niveau d'aptitude plus élevé en numératie et littératie ont une probabilité d'emploi beaucoup plus faible (75 %) par rapport aux Métis (87 %) et aux personnes non autochtones (90 %). Même le segment faiblement qualifié de la population non autochtone connaît une meilleure probabilité d'emploi que les Premières Nations (87 %). De plus, l'intimidation et la discrimination en milieu de travail conduisent certains Autochtones à quitter leur emploi. D'autres études ont montré que les personnes ont plus de chance de réussir lorsqu'elles reçoivent une formation culturellement adaptée, incorporant le travail de la terre et dotée d'un système de soutien complet.
« La COVID-19 a exacerbé les disparités existantes de l'écosystème de l'emploi et des compétences. Les communautés autochtones sont parmi les plus durement touchées par la pandémie, disposant d'un accès inadéquat à une grande partie de l'infrastructure nécessaire pour répondre à cette crise, notamment les soutiens à l'éducation, les réseaux à large bande ou encore les ressources sociales et économiques requises pour s'adapter », a déclaré Andrew Avgerinos, associé de recherche, Conseil canadien pour le commerce autochtone, et coauteur du rapport.
Malgré les défis, il y a de nombreux points positifs. Grâce à une intervention plus rapide, une formation préemploi, des programmes culturellement adaptés d'amélioration des compétences, ainsi qu'un système de soutien global, notamment des services de transport et de garde d'enfants abordables et accessibles, il est possible d'améliorer grandement les taux d'emploi et la réussite des communautés autochtones.
Les entreprises autochtones connaissent une croissance et, surtout, elles créent des emplois pour les autres. Le travail autonome et l'entrepreneuriat augmentent également. En effet, les femmes autochtones lancent deux fois plus d'entreprises que les femmes non autochtones. La prochaine génération et les travailleurs adultes actuels devront peut-être compter sur les entreprises autochtones pour rejoindre l'écosystème d'emploi futur du Canada. En même temps, ces entreprises subissent de façon disproportionnée l'effet de la COVID-19. Généralement associées aux industries de services, elles ont tendance à être plus petites et sous-financées, ce qui les rend beaucoup plus vulnérables.
« Nous devons prendre des mesures pour être certains de ne pas perdre les gains réalisés, » a déclaré Ashley Richard, coordonnatrice des partenariats avec les Autochtones au Portail de connaissances pour les femmes en entrepreneuriat du Diversity Institute. « Nous avons besoin de données plus granulaires sur les compétences, l'emploi et l'expérience des Autochtones en tant qu'entrepreneurs afin d'orienter nos politiques fondées sur des données probantes. En approfondissant notre compréhension de la nature des lacunes statistiques présentes sur le marché du travail autochtone; de ce qui permet de les combler et des nombreux exemples inconnus de réussite, nous pouvons améliorer les possibilités des peuples autochtones tout en stimulant le développement économique et social du Canada. »
SOURCE Institut sur la Diversité de l’Université Ryerson
Diversity Institute, Kathleen Powderley, courriel : [email protected]
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