Un PAPE marque une transition décisive pour la microfinance, CGAP
WASHINGTON, Sept. 30 /CNW/ - Le premier appel public à l'épargne (PAPE) lancé par le groupe indien de microfinance SKS marque une transition décisive dans la microfinance, selon les auteurs d'un nouvel article du CGAP intitulé "Indian Microfinance Goes Public: The SKS Initial Public Offering" (La microfinance indienne entre en bourse : Le premier appel public à l'épargne de SKS) (http://www.cgap.org/gm/document-1.9.47613/FN65.pdf), car cet événement prouve que l'entrée sur le marché financier est une option viable pour les institutions de microfinance.
La microfinance, souvent subventionnée par des donateurs internationaux et des investisseurs responsables sur le plan social, a été un cas exemplaire de développement extraordinaire. Cependant, malgré ce succès, la microfinance ne touche qu'environ 100 à 150 millions de personnes, selon les estimations. Environ 2,7 milliards de personnes n'ont pas encore accès à des services financiers formels, qui représentent une alternative beaucoup plus sûre et abordable aux services informels.
"Il est indispensable d'améliorer la qualité des services financiers", a déclaré Stephen Rasmussen, un des auteurs de l'article. "Un grand nombre d'institutions de microfinance ne cesse de clamer qu'un des plus grands freins à la croissance est de ne pas avoir accès à un capital suffisant. Le PAPE de SKS démontre que les institutions de microfinance peuvent profiter des vastes ressources des marchés financiers. Il s'agit là d'une évolution qui pourrait peut-être changer les règles du jeu."
SKS, qui peut se targuer d'avoir presque 6 millions de clients, fait partie des institutions de microfinance qui ont connu la croissance la plus rapide au monde, avec un taux de croissance composé de 165 pour cent depuis 2004. Vers la fin du mois de juillet, SKS est devenue la première institution de microfinance en Inde à entrer en bourse en mettant ses actions en vente au moyen d'un PAPE, et la deuxième institution au monde dédiée exclusivement à la microfinance à le faire après l'IMF mexicaine Banco Compartamos en 2007.
Le PAPE a été sursouscrit 13 fois, et SKS a récolté 155 millions USD en nouveau capital. L'évaluation de l'entreprise a atteint le sommet de la liste de prix avec 1,5 milliard USD, et le prix de l'action a augmenté de 42 % après cinq semaines de présence en bourse.
Alors que les défenseurs du développement commercial de la microfinance considèrent ce PAPE comme un évènement charnière qui va ouvrir de nouvelles portes et donner de nouvelles opportunités à la microfinance, d'autres intervenants, comme le Prix Nobel de la Paix, Mohammad Yunus, ont exprimé leur scepticisme. Selon ces derniers, les profits visés par les investisseurs financiers ne sont pas vraiment compatibles avec les intérêts de femmes démunies qui vivent à la campagne.
"De manière générale, l'histoire de ce PAPE nous indique que la communauté de la microfinance a enfin ce qu'elle avait demandé", a déclaré Greg Chen, un des auteurs de l'article. "Mais elle nous amène également à réfléchir sur ce que la commercialisation signifie vraiment pour la microfinance et sur les répercutions que celle-ci peut avoir sur notre manière de servir la population défavorisée."
"Le PAPE a été un grand succès financier, et il permettra à SKS de croître", a déclaré M. Rasmussen. "Cependant, le but de ce PAPE n'était pas uniquement d'accéder aux marchés financiers, mais plus particulièrement d'y accéder afin de servir les intérêts des personnes défavorisées. La plupart d'entre nous ne commenceront à voir un réel succès que lorsque nous constaterons que beaucoup plus de personnes défavorisées ont effectivement bénéficié de cette opération."
L'article du CGAP, qui soulève la question des répercussions du PAPE dans le développement à venir de la microfinance et dans la vie de personnes défavorisées, aborde des sujets clés relatifs à la commercialisation de la microfinance, dont :
- La rémunération des cadres de direction - L'évaluation des institutions de microfinance - Les répercussions du PAPE sur les prix et la qualité du service - La réaction potentielle des législateurs - la manière dont le conseil de direction et les directeurs prendront en compte les intérêts des personnes démunies en fonction des impératifs commerciaux - Les répercussions pour l'entreprise SKS elle-même et sur les décisions qu'elle prendra probablement dans le futur.
"SKS s'est forgé une réputation en dépassant les attentes et en repoussant les limites établies dans le secteur de la microfinance", peut-on lire dans l'article du CGAP, "Peu importe ses décisions, le succès au long terme de SKS dépendra somme toute de la satisfaction et de la fidélité de ses clients, et de l'aptitude de SKS à trouver de nouvelles manières d'améliorer davantage ses produits et ses services en faveur de la population défavorisée."
Rejoignez des chefs de file de la microfinance dans une série spéciale de blog relatif au PAPE de SKS à partir du 28 septembre sur le blog du CGAP sur la microfinance (http://microfinance.cgap.org/)
Pour lire l'article, rendez-vous sur : http://www.cgap.org/gm/document-1.9.47613/FN65.pdf
Le CGAP (http://www.cgap.org/p/site/c/) est un centre indépendant de politiques et de recherches dont le but est de favoriser l'accès aux services financiers pour les personnes défavorisées du monde entier. Pour obtenir de plus amples renseignements : http://www.cgap.org
Renseignements: Jeanette Thomas du CGAP, +1-202-473-8869, [email protected]
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