Un père ojibwa dépose une plainte relative aux droits de la personne contre le club de football les « Redskins » de Nepean English
« Ma fillette de cinq ans m'a demandé : "Suis-je une Peau-Rouge"? »
OTTAWA, le 3 sept. 2013 /CNW/ - Un homme d'Ottawa a déposé une plainte pour discrimination auprès du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario au nom de sa fillette de cinq ans; il espère ainsi forcer le club de football les Redskins de Nepean à changer son nom, qu'il juge raciste et injurieux.
« Sur le terrain, les joueurs s'interpellent en utilisant le terme « redskins » (Peaux-Rouges) », explique Ian Campeau, un père ojibwa qui est musicien et DJ. « Comment vont-ils faire la différence entre le terrain de jeu et la cour de l'école? Qu'est-ce qui va les empêcher d'appeler ma fillette une Peau-Rouge dans la cour de l'école? C'est aussi insultant que d'appeler une personne noire un "nègre". »
La requête de M. Campeau a reçu l'appui du chef national de l'Assemblée des Premières Nations, Shawn A-in-chut Atleo, et de l'Association des femmes autochtones du Canada. Le requérant demande au Tribunal d'ordonner à la National Capital Amateur Football Association, qui forme des équipes d'âges variés qui utilisent le nom « Redskins », de changer ce nom et le logo connexe (qui est la caricature d'un autochtone).
Shawn A-in-chut Atleo déclare : « Je soutiens cette plainte parce que le terme « redskins » est insultant, blessant et complètement inapproprié. Les Premières Nations sont trop souvent victimes de racisme et de discrimination, et je ne veux pas voir de jeunes autochtones qui sont blessés parce que leurs camarades emploient ce terme en pensant, à tort, qu'il est acceptable. Cette plainte déposée devant le Tribunal des droits de la personne démontre qu'il est nécessaire de conscientiser davantage le public, de l'informer et de lui faire comprendre l'histoire et les priorités que les Premières Nations partagent avec le reste de la population. Nous préférons toujours travailler ensemble pour atteindre des résultats qui respectent toutes les parties. Il est déplorable de devoir prendre cette mesure, en dernier recours. Le temps est venu de bannir le terme "peau-rouge" ».
Barbara McIsaac et Qajaq Robinson du cabinet national Borden Ladner Gervais s.e.n.c.r.l., s.r.l. (BLG) appuient M. Campeau en lui offrant des services juridiques bénévoles.
Le requérant demande également au Tribunal d'enjoindre la Commission des droits de la personne de rédiger une politique sur l'emploi des identités et des images autochtones dans les sports. On sait que la National Collegiate Athletic Association, qui régit le sport universitaire aux États-Unis, a banni il y a près de dix ans l'emploi de noms et de symboles autochtones, à moins qu'une nation autochtone consente à cet emploi. Ainsi, la nation séminole, dans le Sud-Est des États-Unis, a autorisé la Florida State University à appeler son équipe les Seminoles.
M. Campeau ne requiert pas de dommages-intérêts. Ce qu'il propose, c'est de donner aux intéressés cinq ans pour changer graduellement le nom de l'équipe et son logo. Il offre également au club de football de l'aider à trouver diverses solutions ou de travailler avec un médiateur et lui-même en vue de régler le différend. Le club n'a pas répondu à cette offre.
« J'ai offert de travailler gratuitement comme DJ pour rassembler des fonds et compenser les coûts associés à la plainte, et d'autres artistes et musiciens m'ont offert de faire de même, car les uniformes doivent être remplacés chaque année ou tous les deux ans », confie-t-il. « J'ai proposé de nombreuses solutions qui mettraient fin à cette situation insultante, blessante et non inclusive. On marginalise ainsi les autochtones et on les déshumanise; c'est du profilage racial. Si ma fillette voulait jouer au football, ou même regarder un match, elle ne se sentirait pas la bienvenue. »
SOURCE : Ketchum Public Relations Canada
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