Un rapport condamne l'inertie de Postes Canada en matière d'accidents du
travail - les travailleurs et travailleuses des postes se disent peu surpris
OTTAWA, le 28 avr. /CNW Telbec/ - À la suite de la parution d'un nouveau rapport qui braque les projecteurs sur la hausse du nombre d'accidents dans les lieux de travail de compétence fédérale, en particulier ceux exploités par Postes Canada, les travailleuses et travailleurs des postes exigent que des mesures soient prises.
Le succès n'est pas le fruit du hasard est une enquête du Centre canadien de politiques alternatives sur la baisse de la sécurité au travail chez les employeurs de compétence fédérale. L'étude paraît le 27 avril, soit la veille du Jour de deuil national à la mémoire des travailleuses et travailleurs tués ou blessés au travail.
Le rapport félicite les provinces qui "ont travaillé avec zèle pour faire baisser le nombre d'accidents du travail". La diminution atteint 25 %. Dans les lieux de travail de compétence fédérale, il en va tout autrement, car le taux d'accidents du travail invalidants y a en fait augmenté de 5 % au cours des cinq dernières années. Cette augmentation touche des milliers de travailleuses et travailleurs, constate le rapport, indiquant que "Ressources humaines et Développement des compétences Canada a effectivement régressé en matière de sécurité du travail depuis 2002"."
Le rapport est cinglant à l'endroit de Postes Canada : "Postes Canada est peut-être le pire exemple d'inertie à l'égard des accidents du travail". La société d'État "enregistre de loin la pire surreprésentation d'accidents invalidants". Le taux de blessures invalidantes chez les travailleuses et travailleurs des postes s'établit à 3,5 fois la moyenne de l'administration fédérale, tandis que les entrepreneurs postaux accumulent 20 % de tous les accidents invalidants. Malgré ces chiffres saisissants, le rapport constate une "tendance troublante" de la part de Postes Canada à "paralyser" les enquêtes.
Un des problèmes, selon le rapport, est le peu de pressions externes exercées sur les employeurs de compétence fédérale pour qu'ils se conforment aux lois du travail et divulguent leurs données relatives aux accidents du travail. Tous les ans, les employeurs doivent remplir un sondage par auto-déclaration "des situations comportant des risques". Cependant, aucune amende ou pénalité n'est imposée aux employeurs qui omettent de remplir le sondage.
Les représentantes et représentants du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes se disent attristés par le caractère dangereux de la situation, mais non surpris.
"Qui d'autre peut mutiler et estropier les travailleurs et travailleuses dans une aussi grande proportion et s'en tirer ainsi?" demande Gayle Bossenberry, 1re vice-présidente nationale du STTP. Nous sommes soulagés de voir qu'une étude confirme une partie de ce que nous constatons sur le terrain."
Le Syndicat a toujours été très critique des programmes de sécurité de Postes Canada, dont la série de vidéos destinée aux travailleuses et travailleurs ayant subi un accident du travail. La formation "axée sur le comportement" a tendance à confier la responsabilité en matière de santé et de sécurité aux travailleuses et travailleurs plutôt qu'aux employeurs, à qui pourtant il incombe de veiller à la prévention des risques et d'assurer des lieux de travail sécuritaires. Il s'agit d'une façon de faire tout à fait "inacceptable", selon Gayle Bossenberry.
"Postes Canada se vante de la baisse de son taux d'accidents du travail, mais il y a fort à parier que c'est plutôt le nombre d'accidents déclarés qui diminue, sans compter que les travailleuses et travailleurs se voient obligés de porter le blâme de l'accident qu'ils subissent", ajoute Mme Bossenberry. "Il ne fait aucun doute que Postes Canada a besoin de pressions externes pour faire le grand ménage en matière de santé et de sécurité".
Renseignements: communiquer avec Aalya Ahmad, service des communications du STTP, au (613) 327-1177
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