Un rapport récent sur l'effectif infirmier soulève des préoccupations concernant la santé de la population English
OTTAWA, le 23 juin 2015 /CNW Telbec/ - L'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) indique qu'un nouveau rapport sur l'effectif infirmier de l'Institut canadien d'information sur la santé (ICIS) donne matière à préoccupation concernant la satisfaction des besoins sanitaires de la population du Canada.
En 2014, 293 205 infirmières et infirmiers autorisés (IA) avaient un permis d'exercice au Canada, ce qui représente une diminution de 2 824 (par rapport à 296 029 en 2013). Un nombre de facteurs ont contribué au recul de l'effectif infirmier autorisé, comme le départ à la retraite, une réorientation de carrière, un déménagement à l'extérieur du Canada et les récents changements réglementaires en Ontario. Il s'agit de la première baisse en deux décennies qui s'avère plutôt préoccupante.
« Tout gouvernement ou organisation prenant part à la planification et à la prestation des soins de santé au Canada devrait porter une grande attention à ce rapport sur l'effectif infirmier, » déclare Mme Karima Velji, présidente de l'AIIC. « Les décisions entourant les soins de santé doivent être bien documentées et fondées sur ce type de données plutôt que sur des budgets seulement. En tant que groupe de professionnels de la santé le plus imposant et composant l'ossature du système, un effectif infirmier autorisé robuste et efficace est essentiel pour assurer la santé de la population canadienne. »
Déchiffrer les nombres
Il est important d'examiner les milieux de travail des infirmières et infirmiers ou les raisons pour lesquelles ils ne travaillent pas, en plus des niveaux de main-d'œuvre généraux. Les hôpitaux demeurent le milieu de pratique prédominant, embauchant 62,4 % des infirmières et infirmiers autorisés en 2014. Bien que ces chiffres soient demeurés relativement stables au cours des dernières décennies, les maisons de soins infirmiers et les établissements de soins de longue durée affichent un recul de 4 400 infirmières et infirmiers autorisés au sein de leur main-d'œuvre par rapport à 2005.
Ce retrait d'infirmières et d'infirmiers autorisés des milieux de soins de courte durée doit faire l'objet d'un examen étant donné que 14 % des Canadiens sont maintenant âgés de 65 ans et plus, statistique sensée doubler d'ici 2036. Les données de recherche indiquent que la communauté est plus apte à prendre en charge les conditions liées à l'âge, surtout les maladies chroniques. Toutefois, chaque jour au Canada, environ 7 500 lits d'hôpital sont occupés par des patients « en attente d'un autre niveau de soins », c'est-à-dire des patients qui ont obtenu leur congé de l'hôpital mais qui n'ont pas accès à la prochaine étape de soins adéquats. Plus de la moitié de ces gens sont en attente de soins à domicile ou d'un lit dans un établissement de soins de longue durée tout en étant exposés inutilement aux infections nosocomiales et risquant une détérioration plus rapide de leur état de santé. Les Canadiens estiment que notre approche en matière de soins aux aînés doit changer, confirmant dans une large mesure dans un récent sondage d'opinion publique qu'ils veulent vieillir à la maison.
« Les ressources humaines en santé doivent être distribuées de façon à ce que les besoins de la population soient satisfaits et bien compris », affirme Mme Velji. « De nos jours, les Canadiens vivent plus longtemps mais souffrent de maladies chroniques, parfois plusieurs à la fois. Nos besoins en santé sont plus complexes que ceux des décennies précédentes et le système de soins de santé doit rattraper le retard. L'investissement dans notre personnel infirmier autorisé est judicieux pour offrir à notre population une meilleure santé : les infirmières et infirmiers autorisés contribuent directement à la santé des patients, aux familles et aux collectivités, en réduisant la mortalité et la morbidité, en prévenant les complications, en évitant des visites à l'hôpital et en améliorant la santé en général ».
Au pays
En plus d'une baisse du nombre d'infirmières et d'infirmiers autorisés pouvant pratiquer au Canada, quatre provinces et territoires, soit Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et les Territoires du Nord-Ouest/Nunavut*, ont été témoins d'une baisse du nombre d'infirmières et d'infirmiers autorisés en pratique. Parce que ces provinces et territoires comprennent le plus grand nombre d'habitants vivant dans des communautés rurales et une grande partie de leur population étant âgée, les réductions du personnel infirmier autorisé représenteront de grands défis pour les soins de santé et leur prestation.
« La somme de tous ces nombres est un resserrement de l'effectif infirmier, » affirme Mme Velji. « Nous devons agir immédiatement pour renverser la tendance potentiellement à long terme relative à la compression de l'effectif d'infirmières et d'infirmiers autorisés et ses conséquences sur la santé de la population. L'AIIC et les infirmières et infirmiers autorisés du Canada travaillent pour réorienter le système vers des soins de santé primaires de façon à garantir des soins accessibles aux patients et à miser sur la promotion de la santé et la prévention de la maladie. Ce rapport sur la main-d'œuvre est un outil inestimable visant à inciter les gouvernements et les administrateurs de la santé à collaborer avec nous sur ces mesures. »
Solutions recommandées
- Augmenter l'effectif des infirmières et infirmiers autorisés et praticiens pour mieux satisfaire les besoins sanitaires croissants et changeants des Canadiens, comme les conditions liées à l'âge et les maladies chroniques. Élaborer des stratégies de recrutement et de maintien en poste qui amélioreraient l'arrivée de nouvelles diplômées dans la profession et atténueraient les départs des infirmières et infirmiers autorisés et praticiens existants.
- Réaligner les ressources en matière de personnel infirmier autorisé entre les soins de courte durée et les soins communautaires pour mieux satisfaire les besoins sanitaires des populations existantes et futures et atténuer la pression sur les hôpitaux surchargés de façon à ce qu'ils peuvent s'attarder aux besoins en matière de soins intensifs.
- Améliorer la collecte de données pour mieux comprendre les raisons poussant les infirmières et infirmiers autorisés à quitter la profession, qu'il s'agisse d'une réorientation de carrière, d'un déménagement hors de la province ou du pays, ou d'un départ à la retraite. Un identificateur national unique pour les infirmières et infirmiers autorisés et les autres professionnels de la santé fournirait plus de détails sur l'intégration dans la profession et l'abandon ainsi que de meilleures données pour documenter des stratégies importantes de recrutement et de maintien en poste.
*Les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut représentent des secteurs de compétences combinés en ce qui a trait à la profession infirmière.
L'Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) est la voix professionnelle nationale des infirmières et infirmiers autorisés du Canada représentant 135 000 membres. L'AIIC fait progresser la pratique et la profession infirmières afin d'améliorer les résultats pour la santé et de renforcer le système de santé public et sans but lucratif du Canada.
SOURCE Association des infirmières et infirmiers du Canada
Kate Headley, gestionnaire des communications, Association des infirmières et infirmiers du Canada, Téléphone : 613-237-2159, poste 561, Cellulaire : 613-697-7507, Courriel : [email protected]
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