Un rapport recommande à l'ONU d'adopter des mesures complémentaires d'assistance pour les victimes du choléra en Haïti English
NEW YORK, le 27 juin 2019 /CNW/ - Avocats sans frontières Canada (ASFC) rend publique aujourd'hui, en collaboration avec l'Institut interuniversitaire de recherche et de développement (INURED), une étude sur l'aide aux victimes du choléra en Haïti. Cette épidémie, qui a eu des conséquences sanitaires, sociales et économiques dévastatrices dans le pays à la suite du séisme de 2010, a jusqu'à présent causé la mort de près de 10 000 personnes, tandis que plus de 820 000 personnes ont été infectées.
En présentant les excuses de l'ONU pour son rôle en ce qui concerne l'épidémie de choléra et sa propagation en Haïti, le secrétaire général Ban Ki-moon a dévoilé en 2016 la Nouvelle stratégie de l'ONU pour lutter contre le choléra en Haïti. Il convenait que des consultations sur le terrain et des évaluations supplémentaires seraient nécessaires pour savoir si le programme d'assistance matérielle et financière pouvait inclure une composante individuelle, comme le versement en argent aux victimes du choléra.
Trois ans plus tard, l'ONU a mis de l'avant un programme d'assistance communautaire mais les consultations et évaluations supplémentaires pour un éventuel programme d'assistance individuelle n'ont pas été réalisées.
« La présente étude vient combler un vide dans le débat sur les meilleures façons pour l'ONU de redresser les torts causés par l'épidémie de choléra », a souligné maître Pascal Paradis, directeur général d'ASFC. « C'est la première à combiner une enquête de terrain rigoureuse sur les besoins et attentes des victimes avec une analyse en profondeur de la faisabilité d'une assistance individualisée aux victimes du choléra à la lumière des standards internationaux en matière de droits humains, des considérations médicales et des expériences comparées d'autres programmes d'assistance de grande échelle. S'il est vrai que l'approche communautaire permet de toucher un grand nombre de victimes, elle peut être complémentée par une assistance individuelle pour les personnes les plus gravement touchées par cette épidémie ».
La voix des victimes doit être au cœur du processus
Neuf ans après l'introduction du choléra en Haïti, cette étude présente des informations utiles tirées d'une enquête menée sur le terrain auprès de victimes par INURED, sur des données probantes et sur des entrevues avec des expert.es nationaux et internationaux.
Il ressort entre autres de l'étude que :
- les besoins, attentes et préoccupations des victimes du choléra doivent être au cœur de toute forme d'assistance matérielle ou financière leur étant destinée;
- les victimes consultées désirent une réponse de l'ONU qui combinerait à la fois des projets pour les communautés et une aide ciblant les besoins spécifiques des personnes ayant été le plus affectées par le choléra;
- il est possible de mettre en œuvre un mécanisme d'assistance individualisée simple, rigoureux, transparent, inclusif et adapté aux réalités contextuelles d'Haïti qui complèterait l'approche communautaire actuellement privilégiée par l'ONU;
L'étude est présentée aujourd'hui devant des expert.es et représentant.es de l'ONU et autres personnes clés à New York. Elle sera également présentée aux autorités haïtiennes, aux victimes et aux organisations de la société civile en Haïti au cours des prochaines semaines.
À propos d'ASFC
Avocats sans frontières Canada (ASFC) est une organisation non gouvernementale de coopération internationale dont la mission est de soutenir la défense des droits humains des personnes en situation de vulnérabilité par le renforcement de l'accès à la justice et à la représentation juridique. Active dans plusieurs pays depuis 2002, ASFC travaille en Haïti depuis 2006 à renforcer la lutte contre l'impunité et l'accès à la justice pour les victimes de graves violations des droits humains.
SOURCE Avocats sans frontières Canada
Martin Lanouette, chargé de communications et de relations publiques, Québec, [email protected], 1 581-988-2607; Taïna Noster, agente de communications et de plaidoyer, Port-au-Prince, [email protected], + 509-3420-9697
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