Le nouvel accord sur la santé doit garantir des soins adéquats à tous les Canadiens, affirme la Société canadienne du cancer
TORONTO, le 12 janv. 2016 /CNW/ - Un nouveau rapport publié aujourd'hui par la Société canadienne du cancer indique que les Canadiens gravement malades sont laissés pour compte en matière de soins palliatifs. Les soins palliatifs éparpillés, coûteux et inégaux du Canada ont désespérément besoin d'être améliorés, puisqu'ils ne répondent pas aux besoins des patients et nuisent à la durabilité de notre système de santé.
« Plusieurs de nos citoyens les plus malades et vulnérables ne reçoivent pas le type de soins dont ils ont besoin, au moment où ils en ont le plus besoin, affirme Gabriel Miller, directeur des questions d'intérêt public à la Société canadienne du cancer. Il est temps de corriger l'approche déficiente du Canada en matière de soins palliatifs, qui, à l'heure actuelle, présente de nombreuses carences et entraîne des coûts importants. »
Les auteurs du rapport, intitulé Le droit aux soins : Des soins palliatifs pour tous les Canadiens, constatent qu'en l'absence d'autres options, de nombreux patients se tournent vers les services d'urgence et les unités de soins intensifs, souvent mal équipés pour fournir des soins palliatifs complets et spécialisés. Du même coup, ces patients occupent des lits d'hôpital en soins intensifs qui se font rares.
La question devient de plus en plus pressante, puisque la population vieillissante du Canada est appelée à connaître une augmentation de 40 % des nouveaux cas de cancer au cours des 15 prochaines années. Environ huit personnes sur dix recevant des soins palliatifs sont des patients atteints de cancer. Le rapport, qui appelle les gouvernements à agir, souligne l'inégalité et l'insuffisance de l'accès aux soins palliatifs d'un bout à l'autre du pays. Seul le Québec a adopté une loi garantissant des soins de fin de vie pour les personnes atteintes d'une maladie incurable. Par exemple, en Ontario, 40 % des patients atteints de cancer ne reçoivent pas d'évaluation des besoins en soins palliatifs au cours de leur dernière année de vie. Dans la région de l'Atlantique et l'ouest du Canada, les données indiquent que moins de la moitié des personnes qui meurent à l'hôpital reçoivent des soins palliatifs. Entretemps, dans de nombreuses régions du Canada, en raison de l'insuffisance de la cueillette de données, il est impossible de savoir combien de Canadiens reçoivent des soins palliatifs. Ces données essentielles permettraient de tenir les systèmes de santé responsables et de les inciter à apporter des changements positifs.
Le rapport formule une série de recommandations, y compris :
- Garantir l'accès aux soins palliatifs pour tous les Canadiens en adoptant des lois fédérales et provinciales.
- Investir dans l'amélioration de l'accès à des soins palliatifs de haute qualité.
- Minimiser l'impact financier de la maladie sur les patients et les proches aidants et veiller à leur fournir l'information nécessaire pour comprendre les soins palliatifs.
« Tous les Canadiens devraient avoir le droit garanti à des soins palliatifs de qualité et en temps opportun, souligne M. Miller. Nos gouvernements fédéral et provinciaux travaillent actuellement sur un nouvel accord national sur la santé : il est impératif que l'amélioration des soins palliatifs y occupe une place centrale. »
Les soins palliatifs offrent aux patients et aux familles les soins dont ils ont besoin, dans le lieu de leur choix. En plus d'être bénéfiques aux patients et à leurs familles, ils améliorent l'efficacité des fonds destinés aux soins de santé et contribuent à créer un système de soins de santé durable.
Notre rapport montre que dans une unité de soins actifs, les coûts des soins palliatifs au cours du dernier mois de vie peuvent s'élever à 1100 $ par jour. En comparaison, ces coûts représentent 770 $ par jour dans une unité de soins palliatifs et moins de 100 $ par jour à domicile. Ainsi, les soins palliatifs sont non seulement synonymes d'une meilleure gestion de la douleur, d'un environnement adéquat, de soutien psychologique et spirituel et de meilleurs résultats pour le patient et sa famille, mais ils pourraient également réduire les coûts des soins de santé.
À l'approche de la rencontre des ministres de la santé fédéraux et provinciaux, le 20 janvier, la Société espère attirer l'attention sur cet enjeu important. « Nous voulons transmettre un message fort aux gouvernements fédéral et provinciaux, qui affirment être prêts à améliorer les soins de santé, déclare M. Miller. Des soins palliatifs de qualité ne sont pas un simple "atout" pour le système de santé. Ils doivent être prescrits par la loi. »
Le point de vue d'une proche aidante
Lorsque la mère de Susan Cron a reçu un diagnostic de cancer avancé du cou, elle a passé des semaines à être transférée d'un service hospitalier à un autre, jusqu'à ce qu'un lit se libère dans son centre de cancérologie local. La mère de Mme Cron souffrait à ce moment de diarrhée et de nausées, en plus de s'ajuster au tube nasogastrique. Sa famille était troublée par le peu d'information qu'elle recevait de la part des médecins.
« Nous ne connaissions pas son pronostic, et personne ne voulait nous le dire. Maman demandait souvent : "Est-ce incurable?", et ne recevait aucune réponse », raconte Mme Cron. Lorsque sa mère a finalement déménagé en centre de soins palliatifs, il ne lui restait que neuf jours à vivre.
En tant que directrice des opérations à la Division de l'Alberta de la Société, Mme Cron s'estimait mieux placée pour s'orienter dans le système que la plupart des personnes. Malgré tout, elle a trouvé l'expérience très difficile.
« J'invite nos décideurs, pour qu'ils comprennent vraiment de quoi il s'agit, à passer 1 ou 2 nuits au lit dans une unité de soins pour patients cancéreux et à s'imaginer vivre les derniers jours de leur vie dans un système qui est tout simplement débordé. Les choses doivent changer. »
À propos des soins palliatifs
Les soins palliatifs sont axés sur la qualité de vie des patients atteints d'une maladie dégénérative et qui altère la qualité de vie. Ils incluent le contrôle actif de la douleur et la gestion des symptômes; le soutien professionnel sur les plans psychosocial, émotionnel et spirituel; des conditions de vie confortables et un niveau de soins approprié, que le patient choisisse d'être soigné à la maison, à l'hôpital ou ailleurs. Les soins palliatifs peuvent être administrés tôt dans le cours de la maladie et combinés à d'autres thérapies, et reposent sur une approche multidisciplinaire afin de répondre aux besoins des patients et de leurs familles.
À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer est un organisme bénévole national, à caractère communautaire, dont la mission est l'éradication du cancer et l'amélioration de la qualité de vie des personnes touchées par le cancer. Grâce à nos donateurs et à nos bénévoles, la Société est l'organisme qui a le plus d'impact, sur le plus de cancers, dans le plus de collectivités au Canada. Pour plus de renseignements, visitez notre site cancer.ca ou appelez notre Service d'information sur le cancer bilingue et gratuit : 1 888 939-3333 (ATS 1 866 786-3934).
SOURCE Canadian Cancer Society (National Office)
Pour plus de renseignements, communiquez avec : Rosie Hales, Spécialiste des communications, Société canadienne du cancer, [email protected], 416 934-5338
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