Un restaurant crée un climat de travail délétère pour des employés musulmans English
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Centre d'assistance juridique en matière de droits de la personne18 déc, 2013, 06:00 ET
TORONTO, le 18 déc. 2013 /CNW/ - Abdul Malik, Mohammed Islam et Arif Hossain ont été réprimandés de diverses manières parce qu'ils parlaient bengali, ont dû déroger à leurs convictions religieuses, puis ont été licenciés d'un restaurant torontois après avoir voulu défendre leur droit à ne pas être ainsi l'objet de discrimination.
D'après Judith Keene, vice-présidente du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario, les employés en question ont été visés par des remarques du genre « nettoyer la m*rde bengali de la cuisine » et menacés d'être remplacés par des travailleurs de race blanche. Dans son jugement, la vice-présidente déclare que cette troublante série d'incidents répond clairement à la définition juridique du harcèlement donnée dans le Code des droits de la personne de l'Ontario, et que les trois hommes ont effectivement été « victimes de discrimination fondée sur la race, la couleur, l'ascendance, le lieu d'origine et l'origine ethnique pendant leur emploi à leur lieu de travail. »
Les trois hommes sont musulmans pratiquants et étaient contraints de « goûter des plats renfermant de la viande de porc ou de rompre le jeûne du Ramadan » lorsqu'ils travaillaient à la cuisine du restaurant torontois Le Papillon on the Park.
Bien que M. Malik ait travaillé plus de dix ans pour les propriétaires de l'établissement, le passage à une aire ouverte - où la clientèle peut voir les employés travailler dans les cuisines - semble avoir donné lieu à une succession d'incidents déplorables.
« C'est le plus dur que j'ai eu à supporter depuis ma naturalisation », explique Abdul Malik. « J'espère pouvoir enfin mettre ce cauchemar derrière moi et me concentrer sur ma famille. »
Dans son jugement de 80 pages, Mme Keene constate aussi que les propriétaires de l'établissement ont exercé des représailles à l'encontre des trois hommes quand ceux-ci ont contesté la façon dont on les traitait, de sorte qu'ils ont perdu leur emploi « en partie parce qu'ils se plaignaient d'être victimes de discrimination ».
La vice-présidente Keene a ordonné aux propriétaires du Papillon on the Park de verser les salaires perdus ainsi que des dommages généraux aux plaignants parce que leurs droits avaient été bafoués. Les propriétaires ont de surcroît été tenus de suivre une formation sur les droits de la personne et à afficher une politique exposant leurs responsabilités aux termes du Code des droits de la personne de l'Ontario.
Ihsaan Gardee, directeur exécutif du National Council of Canadian Muslims, a déclaré : « Le NCCA applaudit la décision du Tribunal, qui confirme que les employés musulmans ne sont pas obligés de choisir entre leur religion et leur travail. »
Kate Sellar, avocate au Centre d'assistance juridique en matière de droits de la personne, qui défendait M. Malik et ses collègues a affirmé pour sa part que « ce climat toxique a exercé un lourd tribut sur la santé des trois hommes. Ils se sont adressés à nous pour faire valoir leurs droits en un moment difficile et nous ne pouvons que les féliciter d'avoir eu ce courage. »
SOURCE : Centre d'assistance juridique en matière de droits de la personne
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Jennifer Ramsay, Centre d'assistance juridique en matière de droits de la personne, 416-597-4958, cellulaire 416-522-5931
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