Un sondage de la Société canadienne du cancer révèle que les Canadiens en âge de travailler craignent qu'un diagnostic de cancer compromette leur avenir financier English
Près de 80 % des Canadiens et Canadiennes en âge de travailler redoutent d'avoir du mal à épargner pour leur retraite en cas de diagnostic de cancer, en raison des frais importants à payer de leur poche.
TORONTO, le 4 févr. 2025 /CNW/ - Un nouveau sondage publié à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer par la Société canadienne du cancer (SCC), en partenariat avec l'Institut Angus Reid, met en évidence les répercussions financières à long terme d'un diagnostic de cancer chez les Canadiens et Canadiennes en âge de travailler. Le sondage révèle notamment que la majorité des répondants sont préoccupés par l'impact d'un éventuel diagnostic sur leur épargne et leurs perspectives d'emploi, et il présente aussi un aperçu des contraintes financières auxquelles font face les personnes touchées par le cancer.
En effet, près de 80 % des Canadiens (de 18 à 64 ans) en âge de travailler craignent de ne pas pouvoir épargner en cas de diagnostic de cancer, en raison des frais importants à assumer. Ces frais concernent, entre autres, les médicaments d'ordonnance, les soins à domicile, les appareils d'assistance, les soins familiaux et les frais de voyage et d'hébergement. Selon le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer, publié en décembre 2024, le cancer coûte en moyenne près de 33 000 $ à vie aux personnes touchées.
Le sondage montre également que de nombreux Canadiens s'inquiètent des répercussions d'un diagnostic de cancer sur leur carrière. Parmi les personnes interrogées en âge de travailler, 28 % avaient l'impression qu'elles perdraient leur emploi si elles recevaient un diagnostic de cancer, et 42 % estimaient qu'elles seraient rétrogradées ou perdraient une occasion d'avancement professionnel. Par ailleurs, 66 % ont dit qu'elles auraient probablement à prendre de nombreux congés non rémunérés pour leur traitement et leur convalescence.
« Les Canadiens pensent que les coûts immédiats associés à un diagnostic de cancer les priveraient de leur capacité à faire des plans d'avenir, explique le Dr Stuart Edmonds, vice-président principal, Mission, recherche et défense de l'intérêt public à la SCC. L'obligation de mettre son épargne-retraite et sa carrière en veilleuse pour faire face aux dépenses immédiates peut entraîner des conséquences qui persisteront bien après le traitement ou la rémission de la maladie. Le cancer nous hypothèque déjà suffisamment - il ne devrait pas nous déposséder en plus de notre avenir financier. »
Les contrecoups sur l'épargne-retraite, même à court terme, peuvent avoir un effet néfaste sur le bien-être financier des individus. Interrogés sur cet aspect, 48 % des répondants en âge de travailler ont exprimé une inquiétude fréquente ou constante quant à leur capacité à subvenir à leurs besoins à la retraite, indépendamment des effets du cancer sur leur stabilité financière.
Selon les tendances observées en matière de statistiques sur le cancer, l'incidence de la maladie est en hausse chez les jeunes adultes. En 2019, on comptait plus de 1,8 million de cancers d'apparition précoce (chez les personnes de 14 à 49 ans) à l'échelle mondiale, ce qui représentait une augmentation marquée de 79 % depuis 1990. Au Canada, près de 40 % des personnes ayant reçu un diagnostic de cancer sont âgées de 20 à 64 ans. Parallèlement, le nombre de personnes qui survivent au cancer et qui vivent plus longtemps avec la maladie n'a jamais été aussi élevé. Il est donc urgent d'agir pour réduire le coût du cancer et préserver la stabilité financière des personnes atteintes.
Autres observations clés
En plus de mettre en lumière l'inquiétude des Canadiens et des Canadiennes quant aux répercussions financières du cancer, le sondage a permis de mieux comprendre le coût de la maladie pour les personnes ayant reçu un diagnostic. Voici quelques-unes des principales conclusions :
- 23 % des Canadiens ayant reçu un diagnostic de cancer déclarent avoir « payé de leur poche des frais considérables », ce qui leur a causé des difficultés à joindre les deux bouts;
- 21 % des personnes ayant reçu un diagnostic de cancer disent qu'elles ont eu du mal à payer les dépenses de leur ménage, et d'autres à payer leur loyer (17 %) ou leur hypothèque (13 %);
- 40 % des personnes atteintes de cancer déclarent que leur épargne-retraite a souffert du fait qu'elles ont dû faire face à des frais liés au traitement.
« Comprendre les préoccupations des Canadiens en âge de travailler ainsi que les expériences des personnes qui connaissent la réalité du cancer permet au gouvernement, aux leaders du milieu et aux organisations influentes comme la Société canadienne du cancer de s'unir et de favoriser les changements qui s'imposent, fait remarquer Shachi Kurl, présidente de l'Institut Angus Reid. Cela nous fournit un portrait global de ce qui fonctionne, de ce qui ne fonctionne pas et de ce qui doit être fait pour la suite des choses. »
Lisez le rapport préparé par Angus Reid.
L'histoire de Mathieu
En 2023, Mathieu Michaud a reçu un diagnostic de la maladie de Waldenström, un cancer rare de la moelle osseuse. En raison de son incapacité à travailler, il s'est retrouvé sans salaire ni couverture d'assurance maladie, une situation exacerbée par son statut de travailleur autonome. Pour subvenir à ses besoins, il a vendu son garage à Saint-Hyacinthe et puisé plus de 35 000 $ dans ses économies de retraite afin de couvrir les frais liés à son traitement, les déplacements et l'embauche d'aide pour l'entretien de sa maison.
« Recevoir un diagnostic de cancer est déjà un choc, mais les répercussions vont bien au-delà des traitements médicaux. Avant mon diagnostic, je pensais que l'assurance maladie couvrait tout. J'ai passé des nuits blanches, rongé par le stress de ne plus avoir de revenus. En cherchant du soutien financier pour alléger ce fardeau, je me suis heurté à des réponses décourageantes. Un employé de Service Canada m'a même répondu : "Quand vous n'aurez plus d'argent, vous irez vivre sous un pont." »
Aujourd'hui, bien que son cancer soit en dormance, Mathieu vit avec l'angoisse constante d'une rechute et des douleurs persistantes. Désormais installé dans le Bas-Saint-Laurent, il s'adapte à une nouvelle réalité marquée par la maladie.
Les patients assument une trop grande part des coûts liés au cancer. La SCC plaide en faveur de mesures visant à alléger leur fardeau financier, comme rendre remboursable le crédit canadien pour aidant naturel, réduire les frais à leur charge (notamment les médicaments) et garantir la sécurité d'emploi. Afin d'aider à résoudre le problème en amont, la SCC souhaite également voir le gouvernement investir dans la prévention, la détection précoce et la lutte contre la pénurie de professionnels de la santé.
Vous pouvez agir pour alléger ce fardeau financier. Signez notre pétition pour réduire le coût des soins contre le cancer au Canada à cancer.ca/coutducancer.
À propos de la Journée mondiale contre le cancer
La Journée mondiale contre le cancer est une initiative mondiale menée par l'Union internationale contre le cancer (UICC). Cette journée a pour but de sensibiliser le monde entier au cancer, d'améliorer l'éducation et de catalyser les actions personnelles, collectives et gouvernementales en vue de prévenir le cancer, de sauver des vies et d'assurer à tous un accès équitable à des traitements et des soins vitaux contre le cancer. Cette année, les organisations de tous les coins du monde explorent différentes dimensions des soins contre les cancers centrés sur les personnes et sur les nouvelles façons de faire une différence. La Société canadienne du cancer (SCC) s'appuie sur ce thème mondial pour porter la voix des Canadiens en demandant aux gouvernements de rendre les soins contre le cancer plus abordables.
À propos du sondage
Du 10 au 17 janvier 2025, le Groupe Angus Reid a mené un sondage en ligne auprès d'un échantillon représentatif de 2044 Canadiens adultes. Les répondants sont membres du Forum Angus Reid. Le sondage a été mené en français et en anglais. À des fins de comparaison uniquement, un échantillon probabiliste de cette taille comporterait une marge d'erreur de plus ou moins 1,5 point de pourcentage, 19 fois sur 20.
À propos de l'Institut Angus Reid
L'Institut Angus Reid (ARI) a été fondé en octobre 2014 par le Dr Angus Reid, enquêteur et sociologue. ARI est une fondation de recherche nationale sur l'opinion publique sans but lucratif et non partisane, créée afin de faire progresser l'éducation par la commission, la réalisation et la diffusion de données statistiques impartiales et accessibles au public sur des sujets tels que l'économie, les sciences politiques, la philanthropie, l'administration publique, les affaires domestiques et internationales, ainsi que d'autres enjeux socioéconomiques importants au Canada et à sa population.
À propos de la Société canadienne du cancer
La Société canadienne du cancer travaille sans relâche afin de sauver et d'améliorer des vies. Nous finançons les plus brillants chercheurs sur le cancer. Nous fournissons un réseau d'aide empreint de compassion à toutes les personnes atteintes de cancer, dans tout le Canada et pour tous les types de cancer. Avec le soutien des personnes touchées, des sympathisants, des donateurs et des bénévoles, nous créons un avenir plus sain. Nous avons tous un rôle à jouer.
Ça prend une société pour agir contre le cancer. Appelez au 1 888 939-3333 ou visitez cancer.ca aujourd'hui.
SOURCE Société canadienne du cancer (Bureau National)
Pour en savoir plus, communiquez avec : Sébastien Lachaine, Directeur, affaires publiques et relations gouvernementales, 514 794-6127, [email protected]
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