Les derniers constats mettent en lumière un écart entre les risques de fraude perçus et réels par les entreprises de la province, soulignant la nécessité d'une approche préventive et d'un changement de mentalité à l'aube d'un potentiel conflit tarifaire avec les États-Unis
MONTRÉAL, le 17 févr. 2025 /CNW/ - Le plus récent sondage mené par le groupe Juricomptabilité, enquêtes et soutien en cas de litiges de MNP lève le voile sur des tendances préoccupantes à l'égard de la fraude et de la prévention de celle-ci parmi les dirigeants d'entreprises québécoises. Les résultats révèlent un décalage important entre les risques de fraude perçus et réels, soulignant le besoin pour des stratégies plus robustes de lutte contre la fraude financière.
Le sondage, réalisé par l'agence Callosum pour le compte de MNP, cabinet national de services professionnels, a été mené auprès de 256 hauts dirigeants et propriétaires d'entreprises issus de tous les principaux secteurs d'activité au Québec.
Les résultats démontrent que bien qu'une entreprise sur trois (1 sur 3) sera victime de fraude au cours de son existence (trois fois en moyenne pour les entreprises touchées), 78 % des répondants perçoivent toujours le risque de fraude financière comme étant faible à modéré. Même si plus de 40 % des répondants reconnaissent que les risques de fraude se sont accentués en raison des pressions économiques telles que l'inflation et la hausse des taux d'intérêt, la fraude demeure parmi les préoccupations les moins importantes pour les dirigeants et les entrepreneurs québécois et bon nombre d'entre eux manquent encore de stratégies de prévention adéquates.
« Il est assez préoccupant de constater comment la perception du risque de fraude est demeurée presque inchangée depuis 2022, malgré les perturbations économiques et certains cas de fraude très médiatisés, déclare Corey Anne Bloom, associée et leader du groupe Juricomptabilité, enquêtes et soutien en cas de litiges de MNP pour la région de l'Est du Canada. Les fraudeurs sont particulièrement actifs en période de perturbations, tel que nous vivons à l'heure actuelle. Les changements que nous vivons présentement sur les plans économiques et de l'organisation du travail, ainsi que l'évolution rapide de technologies qui sont de plus en plus complexes, rendent les entreprises plus vulnérables aux tentatives de fraude puisqu'elles risquent de ne pas réagir adéquatement aux différentes menaces. La hausse est alarmante : 33 % des propriétaires d'entreprise ont signalé des incidents liés à la fraude ou croient avoir été victimes. Les dommages ne se limitent pas aux pertes financières : ces situations minent le moral du personnel, aggravant les défis pour des organisations qui peinent déjà à maintenir la tête hors de l'eau. »
Les propriétaires d'entreprise admettent qu'ils ne sont pas suffisamment préparés à lutter contre la fraude financière. Ils ont même indiqué avoir moins de mesures et techniques de détection de la fraude en place que par le passé. Les réponses suggèrent d'ailleurs que la prévention de la fraude pourrait avoir été reléguée à l'arrière-plan, possiblement en raison des pressions économiques actuelles telles que l'inflation et l'augmentation des coûts. Bien que les signalements demeurent la méthode la plus efficace pour détecter la fraude, les mesures telles que les lignes de dénonciation et les formations antifraude sont sous-utilisées au sein des entreprises. En effet, seulement 16 % d'entre elles sont dotées de systèmes de dénonciation. De plus, 25 % des entreprises n'offrent jamais de formation antifraude à leurs employés, et les formations qui sont offertes sont généralement réservées aux membres de la direction.
« Malheureusement, l'accentuation des pressions financières incite dangereusement à la fraude. Avec le potentiel de nouveaux tarifs américains imposés aux importations canadiennes par l'administration Trump, plusieurs entreprises québécoises pourraient voir leur rentabilité affectée, augmentant ainsi la pression sur leurs opérations financières. De plus, les ménages québécois ne seront pas épargnés non plus, subissant les répercussions si des tarifs canadiens sont imposés en réponse, mais également ceux de l'inflation et de la hausse des taux d'intérêt, ajoute Simon Gaudreau, directeur principal, Juricomptabilité, enquêtes et soutien en cas de litiges chez MNP à Montréal. Les dirigeants concentrent leurs efforts sur les risques dont ils entendent le plus souvent parler, comme la cybersécurité ou le vol d'informations confidentielles, ce qui crée une ouverture pour les menaces plus ciblées telles que la fraude liée à la paie, la fraude dans les états financiers et d'autres stratagèmes moins connus. Ils doivent agir maintenant pour répondre à ces risques et remédier aux lacunes dans leurs défenses afin de se protéger efficacement contre la fraude. »
Autres faits saillants du sondage MNP :
- Le recrutement de personnel et la pénurie de main-d'œuvre (30 %) sont les plus grandes préoccupations des entreprises : deux répondants sur trois (2 sur 3) les classent parmi leurs trois priorités. La fraude financière ou en milieu de travail (4 %) se classe à l'avant-dernier rang.
- Les propriétaires d'entreprise sont plus susceptibles de percevoir le risque de fraude comme étant élevé comparativement aux dirigeants non propriétaires. De plus, les répondants plus jeunes voient le risque de fraude financière comme étant plus élevé que leurs pairs plus âgés.
- Le vol d'informations confidentielles et de propriété intellectuelle est toujours perçu comme le risque de fraude le plus élevé, bien qu'il ne se classe qu'au cinquième rang des types de fraudes les plus répandus qui touchent les entreprises québécoises. Le détournement de fonds a reçu l'un des scores les plus faibles du sondage, bien qu'il s'agisse du deuxième type de fraude le plus constaté en entreprise au Québec.
- La plupart des répondants sont d'avis que le risque de fraude pour leur entreprise est égal à celui de leurs concurrents, et ceux qui estiment que ce danger est moins élevé dans leur entreprise que chez leurs compétiteurs (5 %) sont trois fois plus nombreux que ceux qui affirment l'inverse (16 %). De même, la plupart des personnes interrogées jugent que les autres secteurs d'activité font face à un niveau de risque de fraude financière comparable ou supérieur à celui de leur entreprise.
- Les besoins financiers (68 %) semblent être le motif perçu le plus courant pour commettre une fraude financière, suivi d'un manque de loyauté envers l'entreprise (46 %). Fait intéressant, les propriétaires sont moins susceptibles que les autres membres de l'entreprise à croire que le besoin d'argent est le principal motif des employés pour commettre une fraude.
- Le nombre moyen de fraudes financières touchant les entreprises victimes a augmenté de deux (2) occurrences en 2021 à trois (3) occurrences en moyenne en 2024.
- Les fraudes liées à la facturation (31 %) et à la paie (25 %) figurent parmi les cas les plus courants. Le détournement de fonds (30 %) demeure un problème majeur touchant un grand nombre d'entreprises.
- Les entreprises ont moins recours à des contrôles antifraude de base, tels que la séparation des tâches et les vérifications préalables à l'embauche, augmentant ainsi l'exposition aux risques.
- Solutions : MNP recommande la mise en place de mesures préventives, y compris des évaluations régulières des risques de fraude, des lignes de dénonciation ou processus de dénonciation, la formation continue des employés et le recours à des spécialistes externes de la lutte contre la fraude pour éliminer les sources de vulnérabilité et améliorer la résilience de l'entreprise.
Les résultats complets du sondage sont disponibles ici : https://www.mnp.ca/fr/-/media/files/mnp/pdf/service/forensics/perceptions-de-proprietaires-et-de-cadres-superieurs-d-entreprises-quebecoises.pdf
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SOURCE MNP
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