Un sondage national Ipsos-Reid révèle que la majorité des Canadiens n'ont jamais parlé de leurs volontés en matière de soins English
OTTAWA, le 4 avril 2012 /CNW/ - Imaginez un jour, sans vous y attendre, vous vous retrouvez à l'hôpital, affligé par une maladie potentiellement mortelle et incapable de communiquer. Qui pourra parler en votre nom et prendre des décisions concernant vos soins de santé? Voilà une question à laquelle tous les Canadiens devraient pouvoir répondre — mais un récent sondage indique toutefois que peu y ont réfléchi.
Le sondage Ipsos-Reid mené en mars 2012 à l'échelle nationale avait pour objet de vérifier si les Canadiens ont effectué la planification préalable des soins, une démarche de réflexion et de communication des préférences en ce qui concerne des soins de santé éventuels, démarche qui comprend aussi la désignation d'une personne qui pourra parler en notre nom si on devient incapable de donner notre consentement ou de refuser des traitements ou autres soins.
Le sondage a révélé que :
- 86 % des Canadiens n'ont jamais entendu parler de planification préalable des soins;
- moins de la moitié ont discuté avec un ami ou un proche de leurs volontés dans l'éventualité où ils seraient incapables de communiquer;
- seulement 9 % ont parlé de leurs volontés en matière de santé avec un professionnel de la santé;
- plus de 80 % des Canadiens n'ont pas préparé un plan préalable de soins;
- seulement 46 % des gens ont désigné un mandataire, soit la personne qui pourra parler en leur nom s'ils deviennent incapables de communiquer.
La population desservie par Fraser Health en Colombie-Britannique, là où un programme formel de planification préalable des soins a été mis sur pied en 2005, a montré de meilleurs résultats que dans le reste du pays. En effet, les citoyens de cette région ont été plus nombreux à dire qu'ils connaissent la planification préalable des soins et qu'ils ont discuté de leurs décisions en matière de soins de santé avec des proches ou amis et des professionnels de la santé. Une autre étude a démontré que la planification préalable des soins peut considérablement réduire le stress et le risque de dépression ou d'anxiété chez les membres de la famille et les soignants.
Des ressources pour aider les gens à amorcer la discussion et à préparer un plan sont offertes sur le site www.planificationprealable.ca. Le 16 avril est désormais la Journée nationale de la planification préalable des soins, soit l'occasion idéale pour amorcer la discussion. Les résultats de la première année « d'ACCEPT », une vaste étude nationale s'intéressant aux répercussions de la planification préalable des soins chez les personnes âgées et leur famille, seront d'ailleurs dévoilés le 16 avril à Calgary, en Alberta.
« À mesure que les technologies du secteur de la santé et les interventions de survie s'améliorent, et maintenant que les gens souffrant de maladies complexes vivent plus longtemps, la planification préalable des soins revêt de plus en plus d'importance », de déclarer Sharon Baxter, directrice générale de l'Association canadienne de soins palliatifs (ACSP) et membre du Groupe de travail sur la planification préalable des soins. « Nous devons discuter avec nos proches des interventions souhaitées en fin de vie, et de ce qui, selon nous, donne un sens à la vie. Or, la Journée nationale de la planification préalable des soins du 16 avril sera l'occasion idéale pour amorcer une telle discussion.
Le sondage Ipsos-Reid a été réalisé grâce au financement offert par le réseau CARENET (Canadian Researchers at the End of Life Network) et Fraser Health. L'ACSP et les responsables du projet national sur la planification préalable des soins tiennent aussi à reconnaître et à remercier leurs partenaires financiers, soit le Partenariat canadien contre le cancer et la Fondation GlaxoSmithKline.
FICHE D'INFORMATION
- La recherche a démontré que les patients qui discutent de soins de fin de vie avec leurs médecins et leurs proches ont de meilleures chances d'être satisfaits de leurs soins, ils nécessitent moins d'interventions acharnées, sont un moindre fardeau pour leurs aidants, bénéficient davantage des ressources de soins palliatifs, et ont de meilleures chances de mourir dans le confort de leur maison. 1,2
- Une étude de 2008 a révélé que l'absence de planification préalable des soins, de quelque forme que ce soit, entraîne une moins bonne qualité de vie dans la phase terminale d'une maladie mortelle et une moins bonne satisfaction pour la famille d'une personne mourante pendant les derniers jours de vie et les premiers mois de deuil.2
- Une étude canadienne de 2010 effectuée auprès de patients âgés hospitalisés a révélé qu'un besoin profond n'est pas comblé, et que le fait de mieux appuyer les discussions sur la fin de vie et la planification préalable des soins aurait une grande incidence sur l'amélioration des soins de fin de vie au Canada.3
Qu'est-ce qu'un plan préalable de soins?
Un plan préalable de soins décrit vos volontés en matière de fin de vie, dans l'éventualité où vous ne pourriez plus vous exprimer. Ce plan peut comprendre de l'information sur vos valeurs, vos objectifs et vos préférences en ce qui concerne les traitements que vous souhaitez recevoir ou non, ainsi que sur tout ce qui entoure la fin de vie. La facette la plus importante de la planification préalable des soins est de désigner un ou plusieurs mandataires — soient ceux qui pourront parler en votre nom et prendre des décisions si vous n'êtes plus apte à le faire —, et de discuter avec eux de vos volontés. Rendez-vous au www.planificationprealable.ca pour en savoir davantage.
Qui doit préparer un plan préalable de soins?
Tous les adultes devraient avoir un plan préalable de soins. Personne ne peut prédire comment et quand il mourra. Or, le fait d'avoir préparé un plan préalable permet d'assurer que vos proches connaîtront vos volontés et sauront quelles décisions prendre si vous n'êtes plus en mesure de vous exprimer vous-même.
À quel moment a-t-on recours au plan préalable de soins?
Le plan préalable est utilisé seulement lorsque vous n'êtes plus apte à prendre vos décisions en matière de soins de santé (par exemple, si vous êtes dans le coma ou si une maladie a compromis votre capacité de faire des choix). Votre mandataire se servira alors de votre plan préalable pour orienter les soins qui vous sont destinés et pour faire valoir vos volontés.
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1 Wright, A.A. et coll. Associations between end-of-life discussions, patient mental health, medical care near death, and caregiver bereavement adjustment. Journal of the American Medical Association; 2008, 300 (14) 1665-1673.
2 Heyland, D.K.; Allan, D.E.; Rocker, G.; Dodek, P.; Pichoa, D.; Gafni, A. Discussing prognosis with patients and their families near the end of life: Impact on satisfaction with end-of-life care. Open Medicine; 2009, 3(2): 71-80.
3 Heyland, D.K.; Cook, D.J.; Rocker, G.M.; Dodek, P.M.; Kutsogiannis, D.J.; Skrobik, Y.; Jiang, X.; Day, A.G.; Cohen, S.R. Defining priorities for improving end-of-life care in Canada. Canadian Medical Association Journal; 2010;182(16):E747-E752.
Pour en savoir davantage, veuillez joindre Vanessa Sherry, Agente de communications, Association canadienne des soins palliatifs, au 613-241-3663 poste 229 ou à [email protected].
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