Un tiers des québécois contrôlent mal leur diabète, hypertension et hypercholestérolémie, révèle CARTaGENE English
CARTaGENE accepte maintenant les volontaires afin d'enrichir la biobanque du Québec
MONTRÉAL, le 22 avril 2014 /CNW Telbec/ - Une étude basée sur les échantillons de sang et données de santé de plus de 20 000 Québécois recueillis par le projet CARTaGENE révèle qu'approximativement 38 % des adultes atteints de diabète au Québec, 39 % de ceux atteints d'hypercholestérolémie (cholestérol sanguin élevé) et 31 % des hypertensifs ne contrôlent pas adéquatement leur maladie, malgré le fait que leur condition ait été diagnostiquée par un médecin. CARTaGENE estime que près d'un million de Québécois de 45 ans et plus sont atteints d'au moins une de ces conditions. Selon des estimations prudentes, il y aurait donc plus de 500 000 Québécois qui contrôleraient inadéquatement l'une ou l'autre de ces maladies.
Des conséquences graves
« C'est extrêmement préoccupant qu'autant de Québécois n'atteignent toujours pas un niveau sécuritaire de sucre, de cholestérol ou de pression artérielle malgré leur diagnostic », admet Dr François Madore de l'Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal et de l'Université de Montréal, qui a codirigé cette étude. « Pour le patient, les maladies cardiovasculaires, comme une crise cardiaque ou un AVC, et l'insuffisance rénale comptent parmi les conséquences potentielles les plus graves, ajoute son collègue Dr Stéphan Troyanov, l'autre co-directeur de l'étude. Par conséquent, le coût du mauvais contrôle, à cette échelle, de ces trois maladies sur le système de santé québécois se chiffre facilement dans les milliards de dollars par année. »
Principale cause : une mauvaise adhésion aux traitements
Pourtant, le diabète, l'hypertension et l'hypercholestérolémie peuvent, la plupart du temps, être contrôlés grâce à des plans de traitement comportant des changements aux habitudes de vie, la prise de médicaments et des visites régulières chez le médecin. Bien que des traitements optimaux échouent parfois à atteindre les cibles thérapeutiques, l'étude conclut que l'échec du traitement est plus souvent qu'autrement provoqué par ce que les auteurs appellent « l'absence d'intervention ». La plupart de ces cas seraient causés par le non-respect par le patient lui-même d'un tel plan de traitement, pour des raisons pouvant variées d'une personne à l'autre. Selon les chercheurs, cette situation est associée à des facteurs socio-économiques : « Cette étude confirme que le problème est significativement plus présent chez les personnes moins bien nanties ou moins éduquées. » En plus de la non-adhésion, les Drs Madore et Troyanov soupçonnent que des plans de traitement mal adaptés à l'individu, au niveau du dosage des médicaments par exemple, pourraient aussi être en cause.
CARTaGENE accepte maintenant les volontaires afin de réaliser davantage d'études
Ces révélations sur l'état de santé des Québécois auraient été impossibles sans l'existence d'une biobanque comme CARTaGENE, affirme les deux chercheurs. Depuis 2009, le projet CARTaGENE récolte, en respectant des procédures très strictes visant à protéger la confidentialité des participants, des échantillons de sang et des informations détaillées sur la santé et les habitudes de vie des Québécois afin d'alimenter la recherche en santé. CARTaGENE a atteint récemment son objectif de recruter 17 000 nouveaux participants à Gatineau, Montréal, Québec, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières dans le cadre de sa seconde vague de recrutement, portant ainsi à 37 000 le nombre de participants à ce jour. On recrute présentement 3000 autres participants.
De plus, CARTaGENE a commencé pour la toute première fois à accepter les volontaires. « Depuis le début, nous sommes contactés régulièrement par des Québécois qui désirent contribuer leurs données de santé à la biobanque », raconte Me Alexandra Obadia, directrice générale de CARTaGENE. Mais CARTaGENE a dû les refuser puisque le recrutement devait d'abord être aléatoire et se concentrer sur l'atteinte de cibles régionales précises afin d'assurer que la biobanque soit représentative de la population du Québec. Comme ce but est aujourd'hui presque atteint, la participation au projet a été ouverte à tous les Québécois de 40 à 69 ans.
« L'objectif de CARTaGENE maintenant est de recueillir des échantillons de sang de plus de Québécois, en plus de leurs historiques de santé, et d'accroître notre bassin de participants pour l'avenir, explique Dr Philip Awadalla, chef et directeur scientifique principal de CARTaGENE, et professeur de génétique au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et à l'Université de Montréal. Nous faisons ça pour permettre la réalisation d'études sur plus de maladies chroniques et plus d'aspects de la santé des Québécois, et pour assurer la pérennité de la biobanque au fur et à mesure que des participants de la cohorte initiale se retirent de l'étude, déménagent ou décèdent. »
CARTaGENE entrepose présentement des échantillons de sang provenant de 26 000 Québécois et vise à en recueillir au moins 4000 de plus au cours des prochains mois. Les Québécois qui sont intéressés à participer au projet peuvent soumettre leur nom sur le site web de CARTaGENE. « Tous les participants volontaires devront donner une petite quantité de sang, à peu près trois cuillérées à table », indique Alexandra Obadia. « Des centre de prélèvements sont présents à Gatineau, Montréal, Québec, Saguenay, Sherbrooke et Trois-Rivières. On serait ravi aussi si des Québécois d'autres régions étaient prêts à faire le voyage afin de participer. » « Tous les volontaires doivent être conscients qu'ils feront une très grande contribution à l'avancement de la science et à l'amélioration de la santé des générations futures », ajoute Dr Awadalla.
SOURCE : Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
Contact pour les médias : Eloi Courchesne, 514-923-3564, [email protected]; Pour plus de renseignements sur Cartagène, visitez le www.cartagene.qc.ca.
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