Une bonification qui ampute l'offre régionale
MONTRÉAL, le 11 déc. 2014 /CNW Telbec/ - La direction de Radio-Canada a annoncé le 11 décembre qu'elle comptait faire évoluer son offre de service pour s'engager « davantage dans l'univers numérique ». Pour ce faire, elle entend « produire plus de contenus multi-écrans ». En contrepartie, elle a confirmé que les bulletins régionaux seront amputés de 30 minutes. À Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay et dans l'Est du Québec, les téléjournaux de 18 h ne dureront désormais plus que 30 minutes.
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) a des raisons de croire que la perte de ces minutes d'informations se traduira par la disparition d'importantes voix locales. La FPJQ considère que ces sacrifices régionaux, attribuables aux réductions budgétaires en cours chez le télédiffuseur public, doivent cesser.
Le déploiement de nouvelles plateformes ne peut pas substituer au contenu perdu, et ce, même si Radio-Canada ouvre la porte à des émissions spéciales « ponctuelles ». À Trois-Rivières, par exemple, en plus des sports, de la culture et de la météo régionale, la demi-heure qui vient d'être amputée permettait de diffuser des entrevues liées à l'actualité locale. Elle était aussi une occasion de diffuser des reportages sur des enjeux touchant la communauté trifluvienne. Cette proximité ne peut être déléguée à Montréal.
La réduction des bulletins d'information régionaux s'ajoute à une vague de compression sans précédent à la société d'État, et à la disparition d'émission telle « Le samedi », consacrée à la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et à la Côte-Nord. Depuis le 19 avril, cette émission de radio a été remplacée par une production montréalaise diffusée dans l'ensemble de la province.
La FPJQ a du mal à croire qu'en sabrant ainsi dans le temps d'antenne régional pour déployer plus de contenu numérique, le diffuseur public ne procèdera pas à d'autres mises à pieds. Celles-ci entraîneraient immanquablement une diminution de la présence journalistique un peu partout dans la province.
La Fédération croit qu'il est essentiel de protéger la mission d'information régionale de Radio-Canada, dont la couverture favorise la participation des citoyens à la vie démocratique de leur collectivité. Se taire devant cette diminution de l'offre d'informations régionales, c'est reléguer les régions à l'anonymat.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Lise Millette, vice-présidente de la FPJQ, 514-522-6142
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